Lettre n° 6657

Par la grâce de D.ieu,
24 Tévet 5719,
Hilloula de l’Admour Hazaken,
auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h,
Brooklyn,

A monsieur Its’hak(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre avec plaisir et j’y ai constaté votre intérêt pour le chant du peuple d’Israël, en général, pour celui des ‘Hassidim et des ‘Hassidim ‘Habad, en particulier. Vous décrivez la situation, en ce domaine et vous constatez la raréfaction de tels chants, ces dernières années, dans les apparitions publiques des différentes chorales. Bien entendu, votre réaction est juste et il est clair qu’une telle constatation est douloureuse. Elle est en deux directions. D’une part, ce qui est bon manque. D’autre part, il est remplacé par ce qui n’est qu’accessoire ou parfois même nuisible. Or, c’est précisément la ‘Hassidout ‘Habad qui souligne l’importance du chant et de la mélodie, comme l’établissent différents textes, dont une large partie a été compilée dans l’introduction du Séfer Ha Nigounim, paru aux éditions Kehot(2). Vous possédez sûrement cet ouvrage.

Ce qui vient d’être dit établit également que, sur le principe, votre proposition de retravailler quelques mélodies de ‘Habad à l’usage des chorales est très positive. Mais, si l’on observe ce qui est fait dans ce domaine, en cette période troublée, il y a tout lieu de craindre, que cette retouche en modifiera la forme et le contenu, peut-être au moins même que l’inconvénient surpasse l’avantage. Pour notre malheur, quand on retravaille différents points de notre sainte Torah et ceux de la ‘Hassidout, on obtient un résultat qui est dommageable. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de citer des preuves ou des illustrations de tout cela. En effet, votre lettre indique que vous êtes en contact direct avec la jeune génération.

En tout état de cause, mes propos ne sont en aucune façon un rejet de votre proposition, mais plutôt une question posée, une demande d’un conseil spécifique, d’une manière d’agir qui permettra d’écarter ce risque. Vous parlez aussi d’un texte qui convient pour ces chants. Il y a là une complication de plus. En effet, ce texte doit être en rapport avec la mélodie et l’état d’esprit de ceux qui la chantent. Or, une telle adaptation n’est pas toujours possible. Et, il existe des textes qui définissent cette signification, mais le font, cependant, d’un autre point de vue. Car, la parole limite le chant, lequel est, par lui-même, plus souple. Bien souvent, il cumule de nombreux commentaires, ce qu’un texte ne peut faire. J’aimerais savoir quelle est votre fonction, auprès des jeunes, dans ce domaine et si vous publiez, à ce propos. Avec mes respects et ma bénédiction,

Notes

(1) M. I. Adel, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, la lettre n°6824.
(2) Reprenant les partitions et des commentaires sur toutes les mélodies ‘hassidiques.