Lettre n° 6745

Par la grâce de D.ieu,
3 Adar Chéni 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Après une interruption particulièrement longue, j’ai bien reçu votre lettre du 28 Adar Richon, dans laquelle vous me décrivez brièvement votre vie, à l’heure actuelle. Vous concluez en m’interrogeant sur la manière de vous installer, à l’avenir. Mais, je dois constater que l’essentiel manque, dans votre brève présentation. En effet, nos Sages disent, dans la Michna, que : “ J’ai été créé pour servir mon Créateur ” par la Torah et les Mitsvot. Or, vous ne me dites pas si vous possédez un temps fixé pour étudier la partie révélée de la Torah et la ‘Hassidout, si vous accomplissez les Mitsvot de la meilleure façon. Autre point, qui se rattache également aux précédents, vous ne me dites pas de quelle manière vous influencez votre entourage pour qu’il s’oriente dans cette direction(1), conformément au Précepte : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, qui est “ un grand principe de la Torah ”. Puisse D.ieu faire que ce manque soit uniquement dans ce que vous m’écrivez, mais non dans l’action concrète.

S’agissant de votre installation, à l’avenir, je pense que vous devriez faire, encore une fois, un essai dans le domaine de l’enseignement. En effet, on peut observer, y compris d’une manière naturelle que, pendant de nombreuses années encore, ce sera l’accomplissement le plus important en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. En outre, c’est un moyen de gagner honorablement sa vie, au sens matériel. Vous dites que vous n’êtes pas doué pour cela. Néanmoins, aucune preuve ne peut être tirée du passé. En effet, vous considériez alors que vous ne vouliez pas cette activité(2) et vous agissiez en conséquence. Or, la volonté domine toutes les forces de l’âme, c’est bien évident. Si d’autres personnes, qui sont réellement objectives, affirment que vous n’êtes pas fait pour l’enseignement, bien que ce ne soit pas mon avis, vous chercherez à apprendre un métier.

Vous me dites qu’une pensée ne quitte pas votre esprit : comment fonderez-vous un foyer juif alors que : “ j’ai…(3) ”. En la matière, nous devons nous en tenir à l’enseignement de notre Torah, Torah de vie, y compris à son sens littéral, dans ce monde, selon lequel “ rien ne résiste à la Techouva ”. Bien plus, celle-ci compte plusieurs phases et il y a, en particulier, celle qui est réalisée “ dans une contrée aride, à l’ombre de la mort ”(4), c’est-à-dire quand on se trouve de “ l’autre côté ”(5), comme l’expliquent le Tanya, à la fin du chapitre 7 et d’autres textes encore. Combien plus en sera-t-il ainsi si vous commencez immédiatement à réparer votre passé, tout d’abord en luttant, en prenant une décision en ce sens, de la manière qui convient. Bien entendu, celle-ci sera suivie d’un effet concret. Le meilleur moyen est donc d’oublier complètement tout ce qui s’est passé, ce qui implique de ne pas faire la guerre à la mauvaise pensée, mais, bien au contraire, de la remplacer par une autre pensée, si possible de Torah, car si un peu de lumière suffit à repousser une grande obscurité, combien plus une grande lumière peut-elle avoir un tel effet.

Vous influencerez donc, tout d’abord, votre entourage en lui enseignant la Torah. En effet, “ celui qui enseigne la Torah au fils de son prochain est considéré comme s’il l’avait enfanté ”. Il y a donc bien là une réparation(6), qui sera “ mesure pour mesure ”(7). Il faut aussi que des paroles de Torah soient gravées dans votre esprit. Pour cela, vous apprendrez par cœur au moins quelques chapitres de Michna et de Tanya, comme l’explique le Likouteï Torah, à la Parchat Kedochim, dans le discours ‘hassidique intitulé : “ Tu honoreras l’ancien ”. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela. Avec ma bénédiction afin de donner ces bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Celle de la pratique de la Torah et des Mitsvot.
(2) Enseigner.
(3) Contrevenu à la sainte alliance de la circoncision.
(4) C’est-à-dire avec la conscience du manque, de ses propres lacunes.
(5) Celui des forces du mal.
(6) De ce qui s’est passé.
(7) A la mesure de la faute commise.