Lettre n° 6858

Par la grâce de D.ieu,
11 Iyar 5719,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et assume une
mission sacrée, le Rav Aharon Morde’haï(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 4 Iyar et celles qui la précédaient. Soyez rassuré comme vous m’avez vous-même rassuré, mais en proportion beaucoup plus large, par la bonne nouvelle du succès de l’école Ohaleï Yossef Its’hak, à Ir Ganim(2). Toutes les classes en sont déjà séparées(3). Sans doute m’informerez-vous bientôt qu’il en est de même pour les autres écoles du réseau(4), en général, surtout pour celles que vous dirigez. Je fais allusion à Man’ha, à Sadot, à Mi’ha. Puisse D.ieu faire que, là encore, les nouvelles soient “ bonnes pour les cieux et bonnes pour les créatures ”, le point essentiel étant que celles-ci se développent, quantitativement, par le nombre des élèves et qualitativement, par leur niveau, par la manière dont ils se pénètrent de crainte de D.ieu. Heureux est le sort de tous ceux qui prennent part à cet accomplissement, d’une manière ou d’une autre. Selon les termes de la Michna, “ une Mitsva en attire une autre ”. Ainsi, dans la joie et l’enthousiasme, vous multiplierez ces actions et d’autres encore, avec un immense succès.

En la matière, une récompense et un mérite particuliers reviennent aux femmes, à votre épouse et à celle des autres directeurs, enseignants et responsables des écoles du réseau, comme le tranche notre Torah, Torah de vie. Bien plus, celle-ci souligne que la promesse faite par le Saint béni soit-Il aux femmes est plus importante que celles des hommes. Car, les femmes sont calmes et pleines de conviction. La ‘Hassidout, depuis le Baal Chem Tov, affirmant que chaque détail est un effet de la divine Providence, il va sans dire que cette promesse et ce mérite sont bien ceux dont il est question(5) au traité Bera’hot 17a(6).

Bien entendu, vous avez le droit et le mérite de transmettre tout ce qui vient d’être dit, ou même de l’expliquer aux épouses des autres responsables du réseau. En outre, votre épouse leur donnera sûrement lecture de la présente. Je vous adresse ma bénédiction pour donner des nouvelles bonnes et détaillées de tout cela et je vous en remercie. Je vous souhaite également Mazal Tov pour la naissance du fils aîné de votre sœur et de votre beau-frère, Spiegel. Dans l’attente de vos bonnes nouvelles,

Notes

(1) Le Rav A. M. Silbershtrom, de Jérusalem. Voir, à son sujet, la lettre n°4999.
(2) Dans la banlieue de Jérusalem.
(3) Il y a des classes de garçons et des classes de filles.
(4) Le réseau Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch en Terre Sainte.
(5) Qui consiste à encourager leur mari et leurs enfants à l’étude.
(6) Le Rabbi écrit Tov, bon, mot dont la valeur numérique est dix sept.



6858
Par la grâce de D.ieu,
Fin de Tamouz 5719,
Brooklyn, New York,

A l’attention de monsieur Eliézer Aryé Ha Lévi,
qui est appelé docteur Finkelstein(1),

Je vous salue et vous bénis,

Par envoi séparé, vous recevrez nos dernières publications. J’espère que celles-ci seront utiles au plus grand nombre. A cette occasion, je voudrais m’arrêter sur un point de votre lettre, puisque vous m’écrivez : “ Je n’ai absolument aucune influence. Dans notre milieu, du reste, nul n’en a ”. Or, vous connaissez le dicton de mon beau-père, le Rabbi, à ce propos(2) : “ Tout comme on doit avoir connaissance de ses défauts, ce qui est une condition indispensable pour les réparer et pour avoir la vie qui convient, il est, tout autant, nécessaire de connaître ses capacités, ses potentialités et ses qualités. Or, précisément en ces jours, il n’est nul besoin de rechercher des preuves de l’influence que vous exercez. En effet, selon mes informations, vous avez été en mesure d’opérer un important virement à droite dans les milieux où s’étend cette influence. D’après ce que l’on m’a transmis, certains domaines auraient même été très insatisfaisants, sans votre intervention. Bien entendu, je ne connais pas les détails, mais les paroles de vérité s’imposent aussitôt.

Il est sûrement inutile de vous expliquer longuement que la réussite, en une action positive, doit engendrer un effort accru, dans le même domaine. Selon l’expression de nos Sages, “ celui qui a cent pièces en désire deux cents ”, c’est-à-dire cent de plus. Puis, “ celui qui a deux cents pièces en désire quatre cents ”, c’est-à-dire deux cents de plus. Et, vous m’excuserez de vous dire qu’il est encore des domaines essentiels et fondamentaux de notre foi, en lesquels on attend avec impatience une évolution radicale de la part de vos élèves. Vous dites qu’il est un seul moyen d’être influent, une étude approfondie de la Torah, en espérant que le luminaire qu’elle contient ramène vers le bien ceux qui sont éloignés d’elle. Or, s’il est vrai que la Mitsva d’étudier la Torah surpasse toutes les autres et que le luminaire de la Torah a le pouvoir de ramener vers le bien, nul ne peut, pour autant, s’arroger le droit de se tenir à distance. La période ne permet pas qu’il en soit ainsi.

Bien plus, il s’agit, en l’occurrence d’élèves qui, à leur tour, exercent une influence sur des cercles plus ou moins importants. En outre, le traité Avot tranche et enseigne clairement que, pour que la sagesse soit pérenne, et il est clair que la Michna fait allusion à la sagesse de la Torah, celle-ci doit être précédée par la crainte de D.ieu. Si l’on médite à la tournure d’esprit qu’ont les jeunes de notre peuple, aux Etats-Unis, on peut constater que ceux-ci sont droits, peut-être même plus que les personnes d’âge mûr. Ils acceptent les idées vraies, sans compromis. Bien au contraire, de tels compromis affaiblissent l’influence que l’on exerce. Là encore, il est inutile de préciser que l’affirmation selon laquelle la crainte de D.ieu doit précéder la sagesse est à interpréter au sens littéral. C’est en pareil cas que l’étude conduit à l’application concrète des Mitsvot. Selon la conclusion du sage d’entre tous les hommes(3), après toutes les recherches et toutes les investigations, “ crains D.ieu ”, ce qui aura pour conséquence : “ et respecte Ses Mitsvot, car telle est la finalité de l’homme ”.

Pour ce qui nous concerne, le mois de Tamouz se distingue par ses dates propices, les 12 et 13, jours de la libération de mon beau-père, le Rabbi, de son emprisonnement en Union soviétique. L’histoire des chefs d’Israël doit délivrer une leçon de morale et un enseignement. Or, l’idée profonde de ces jours de la libération est la suivante. Celui qui lutte sincèrement, au point de faire don de sa propre personne, en particulier pour ce qui concerne le plus grand nombre, même s’il n’est qu’un homme seul, peut se dresser contre un pouvoir puissant et même le vaincre. Avec mes respects et ma bénédiction,

Notes

(1) Voir, à son sujet, la lettre n°6529.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°5355.
(3) Le roi Chlomo.