Lettre n° 6887

Par la grâce de D.ieu,
8 Sivan 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Après une interruption particulièrement longue, j’ai bien reçu votre lettre de ce mercredi, dans laquelle vous m’interrogez sur le fait de passer quelques mois en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. On peut réellement se demander s’il y a lieu de le faire, car même si vous possédiez le montant nécessaire pour couvrir les frais de ce voyage, il serait préférable de le consacrer à la Tsédaka, plutôt qu’à ce voyage, dont l’intérêt n’apparaît pas clairement. En outre, lorsque vous aurez séjourné plus de trente jours en Terre Sainte, il n’est pas certain que vous ayez le droit de la quitter(1). Pourquoi donc vous placer dans une situation de doute(2) ? Et, même si la conclusion était qu’une telle sortie est effectivement permise, sans le moindre doute, même si ceux qui adoptent un tel comportement sont nombreux, cela ne fait pas disparaître les incertitudes, le débat, en la matière(3).

En outre, le contenu de votre lettre indique que le traitement suivi par votre épouse n’est pas encore achevé, ce qui rend encore plus surprenant votre projet, d’autant que, comme vous le précisez, elle est triste et elle a un mauvais moral. Or, il me semble vous avoir déjà écrit qu’un Juif doit servir D.ieu avec joie et enthousiasme. Et, c’est précisément de ce service de D.ieu qu’il est dit : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”. Il me semble vous avoir également souligné la nécessité de fixer une étude de la ‘Hassidout. Bien plus, pour ce qui vous concerne(4), comme le dit l’Admour Hazaken, dans Iguéret Ha Kodech, une telle pratique est propice pour avoir des enfants. C’est ce que dit le Sidour Méa Chéarim, au paragraphe : “ Pratique propice pour avoir des enfants ”. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Puisque, passé ce délai, on est considéré comme y étant installé.
(2) Un avis permettant alors de quitter la Terre Sainte, alors qu’un autre avis l’interdit.
(3) On ne peut faire abstraction de l’avis qui l’interdit.
(4) Cette lettre étant vraisemblablement adressée à un couple qui a des difficultés pour avoir des enfants.