Lettre n° 6959
Par la grâce de D.ieu,
1er Mena’hem Av 5719,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav Its’hak(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une longue interruption, j’ai bien reçu votre lettre de ce dimanche, avec ce qui y était joint. Vous me confirmez avoir reçu mes deux lettres(2) et, si cela a une suite, vous voudrez bien m’en faire part, en détail. Je vous en remercie d’avance. De fait, j’inclus dans cette suite des remarques que vous formulerez vous-même. En effet, dans votre lettre, vous me communiquez un compte-rendu, sans y ajouter vos propres remarques. Vous ne me dites pas non plus comment ont réagi, de vive voix, ceux qui posaient cette question. Sans doute se confient-ils plus facilement à vous qu’aux autres.
Je me permets d’ajouter que mon but n’était pas uniquement qu’ils reçoivent, eux-mêmes, ces deux lettres séparément. Mon propos s’adressait également à vous et, de fait, il en a bien été ainsi, puisque quelques jours se sont écoulés entre la réception de l’une et de l’autre. En revanche, il n’en a pas été de même pour eux puisque, selon ce que dit votre lettre, ils ont lu les deux lettres l’une à la suite de l’autre, sans pouvoir, au préalable, “ ingérer ” intellectuellement le contenu de la première. Cela est dommage et vous en comprenez bien la raison. Comme le veut la nature humaine, quand on fait appel à l’émotion, afin de comprendre mieux et plus profondément, on obtient plus aisément un résultat, lorsqu’il y a, tout d’abord, d’un point de vue intellectuel, une déception ou, tout au moins, une insatisfaction, comme je l’indiquais dans ma lettre. Je soulignais donc que, même si la réponse demandée devait être logique, la nature même d’une telle interrogation et, avant tout, la pression qu’elle exerce, le désir d’obtenir une réponse, étaient plus émotionnels que intellectuels. En conséquence, il est impossible qu’une réponse rationnelle, même si elle est exhaustive, satisfasse l’attente. Si vous me faites part de ces remarques, en fonction de ce que vous avez ressenti à la lecture de la première lettre et avant la réception de la seconde, peut-être sera-t-il possible de vérifier qu’il en est bien ainsi.
Je saisis cette opportunité pour répondre à une question que vous m’aviez posée au préalable. En effet, en vous entretenant avec quelques ‘Hassidim, vous vous êtes demandé si l’existence sera modifiée dans le monde futur. Ceci fait référence à votre compréhension ou à votre perception du Divin. Ou bien faut-il dire que tout ce qui est expliqué à ce sujet n’est qu’image et façon de parler. Selon la ‘Hassidout, tout ce qui est dit à propos du monde futur, “ l’honneur de D.ieu se révélera et toute chair verra ”, doit être interprété au sens littéral. Ainsi, la chair verra D.ieu et les créatures qui sont douées de discernement Le comprendront intellectuellement. C’est ce qu’établissent les enseignements de nos Sages, dans le Talmud et le Midrash(3). Vous verrez aussi le dicton reproduit dans le Hayom Yom(4) : “ La pierre du mur s’écriera… ”.
La revue Kemfer(5) m’est parvenue et j’y ai vu votre article sur le fondement de la foi et des Mitsvot. J’ai été satisfait de constater que, par votre intermédiaire, ces propos d’encouragement sont parvenus aux lecteurs de cette revue. Conformément à la coutume des Juifs, je formulerai une remarque, à ce propos et vous voudrez bien m’excuser pour ce qui va suivre. Je fais allusion à l’impression “ déplacée ” qui est causée parce que vous citez, tout d’abord, les prophètes, Na’houm Ich Gam Zo(6), puis les auteurs contemporains. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Certes, nous avons maintes fois entendu de mon beau-père, le Rabbi, qu’il n’y a pas lieu de faire des distinctions entre les Juifs, ce qu’à D.ieu ne plaise. Pour autant, cela ne veut pas dire que toutes les barrières disparaissent. Bien évidemment, j’ai également le souvenir de ce qui est expliqué par différents textes, dont l’origine semble être l’introduction du Rambam à ses huit chapitres : “ Reçois la vérité de celui qui l’énonce ”. Malgré cela, vous m’excuserez de dire que l’énoncé de ces noms les uns à la suite des autres suscite l’impression que je disais. Vous soupçonnez sûrement que je vous écris tout cela afin qu’il n’en soit plus de même, à l’avenir. Vous avez tout à fait raison.
J’adopterai une conclusion positive en vous remerciant pour l’aide que vous avez apportée au cours de perfectionnement des enseignants qui était organisé par le réseau Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch. Sans doute le ferez-vous encore à l’avenir. Nous venons de vivre le mois de la délivrance(7) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Ce fut la libération du plus grand nombre, le salut de la Torah, à l’époque et pour les années qui suivirent. Il fit don de sa propre personne afin de renforcer le Judaïsme, en général, de diffuser les sources de la ‘Hassidout, en particulier. Or, quiconque a connaissance de tout cela doit s’efforcer, avec empressement, de diffuser ces sources à l’extérieur. C’est ainsi que l’on hâte l’accomplissement de la promesse selon laquelle cette période(8) se transformera bientôt en joie et en allégresse, très prochainement, par la venue de notre juste Machia’h. Nous mériterons alors “ un héritage sans limite ”. Avec mes respects, ma bénédiction et en espérant que tous les vôtres vont bien,
N. B. : Bien entendu, vous pouvez également transmettre ce qui vient d’être dit, à propos de la réaction à mes lettres, à ceux qui ont posé la question, bien entendu après qu’ils aient réagi à mes deux lettres, en l’état, ou bien quand ils le feront, sans préciser ce que suggère tout ce qui vient d’être dit. S’agissant de la publication des lettres à laquelle vous faites allusion, je m’en remets à votre entendement. Dans votre cours de Tanya, vous mentionnez sûrement ce qui est le contexte de la ‘Hassidout, comme on l’a toujours fait. Vous trouverez, à ce propos, une matière riche et diverse dans les causeries et les Likouteï Dibbourim qui ont été publiés.
Notes
(1) Le Rav I. Damyel. Voir, à son sujet, la lettre n°6539.
(2) Il s’agit des lettres n°6876 et 6898.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Midrash Tehilim, à la fin du chapitre 73 et le Yerouchalmi, traité Avoda Zara, chapitre 4, au paragraphe 7. Il en était déjà ainsi avant la faute d’Adam, selon les Avot de Rabbi Nathan, chapitre 1, au paragraphe 5. Différents textes de ‘Hassidout l’établissent également, par exemple le Torat ‘Haïm, de l’Admour Haémtsahi, au discours ‘hassidique intitulé : ‘Que s’abatte sur eux’, au chapitre 16 ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ A la date du 15 Adar Richon. Voir aussi le traité Taanit 11a ”.
(5) Le combattant.
(6) Qui disait, pour tout événement qui lui arrivait : “ Ceci est également pour le bien ”.
(7) Tamouz.
(8) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.
1er Mena’hem Av 5719,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se consacre
aux besoins communautaires, le Rav Its’hak(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une longue interruption, j’ai bien reçu votre lettre de ce dimanche, avec ce qui y était joint. Vous me confirmez avoir reçu mes deux lettres(2) et, si cela a une suite, vous voudrez bien m’en faire part, en détail. Je vous en remercie d’avance. De fait, j’inclus dans cette suite des remarques que vous formulerez vous-même. En effet, dans votre lettre, vous me communiquez un compte-rendu, sans y ajouter vos propres remarques. Vous ne me dites pas non plus comment ont réagi, de vive voix, ceux qui posaient cette question. Sans doute se confient-ils plus facilement à vous qu’aux autres.
Je me permets d’ajouter que mon but n’était pas uniquement qu’ils reçoivent, eux-mêmes, ces deux lettres séparément. Mon propos s’adressait également à vous et, de fait, il en a bien été ainsi, puisque quelques jours se sont écoulés entre la réception de l’une et de l’autre. En revanche, il n’en a pas été de même pour eux puisque, selon ce que dit votre lettre, ils ont lu les deux lettres l’une à la suite de l’autre, sans pouvoir, au préalable, “ ingérer ” intellectuellement le contenu de la première. Cela est dommage et vous en comprenez bien la raison. Comme le veut la nature humaine, quand on fait appel à l’émotion, afin de comprendre mieux et plus profondément, on obtient plus aisément un résultat, lorsqu’il y a, tout d’abord, d’un point de vue intellectuel, une déception ou, tout au moins, une insatisfaction, comme je l’indiquais dans ma lettre. Je soulignais donc que, même si la réponse demandée devait être logique, la nature même d’une telle interrogation et, avant tout, la pression qu’elle exerce, le désir d’obtenir une réponse, étaient plus émotionnels que intellectuels. En conséquence, il est impossible qu’une réponse rationnelle, même si elle est exhaustive, satisfasse l’attente. Si vous me faites part de ces remarques, en fonction de ce que vous avez ressenti à la lecture de la première lettre et avant la réception de la seconde, peut-être sera-t-il possible de vérifier qu’il en est bien ainsi.
Je saisis cette opportunité pour répondre à une question que vous m’aviez posée au préalable. En effet, en vous entretenant avec quelques ‘Hassidim, vous vous êtes demandé si l’existence sera modifiée dans le monde futur. Ceci fait référence à votre compréhension ou à votre perception du Divin. Ou bien faut-il dire que tout ce qui est expliqué à ce sujet n’est qu’image et façon de parler. Selon la ‘Hassidout, tout ce qui est dit à propos du monde futur, “ l’honneur de D.ieu se révélera et toute chair verra ”, doit être interprété au sens littéral. Ainsi, la chair verra D.ieu et les créatures qui sont douées de discernement Le comprendront intellectuellement. C’est ce qu’établissent les enseignements de nos Sages, dans le Talmud et le Midrash(3). Vous verrez aussi le dicton reproduit dans le Hayom Yom(4) : “ La pierre du mur s’écriera… ”.
La revue Kemfer(5) m’est parvenue et j’y ai vu votre article sur le fondement de la foi et des Mitsvot. J’ai été satisfait de constater que, par votre intermédiaire, ces propos d’encouragement sont parvenus aux lecteurs de cette revue. Conformément à la coutume des Juifs, je formulerai une remarque, à ce propos et vous voudrez bien m’excuser pour ce qui va suivre. Je fais allusion à l’impression “ déplacée ” qui est causée parce que vous citez, tout d’abord, les prophètes, Na’houm Ich Gam Zo(6), puis les auteurs contemporains. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Certes, nous avons maintes fois entendu de mon beau-père, le Rabbi, qu’il n’y a pas lieu de faire des distinctions entre les Juifs, ce qu’à D.ieu ne plaise. Pour autant, cela ne veut pas dire que toutes les barrières disparaissent. Bien évidemment, j’ai également le souvenir de ce qui est expliqué par différents textes, dont l’origine semble être l’introduction du Rambam à ses huit chapitres : “ Reçois la vérité de celui qui l’énonce ”. Malgré cela, vous m’excuserez de dire que l’énoncé de ces noms les uns à la suite des autres suscite l’impression que je disais. Vous soupçonnez sûrement que je vous écris tout cela afin qu’il n’en soit plus de même, à l’avenir. Vous avez tout à fait raison.
J’adopterai une conclusion positive en vous remerciant pour l’aide que vous avez apportée au cours de perfectionnement des enseignants qui était organisé par le réseau Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch. Sans doute le ferez-vous encore à l’avenir. Nous venons de vivre le mois de la délivrance(7) de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. Ce fut la libération du plus grand nombre, le salut de la Torah, à l’époque et pour les années qui suivirent. Il fit don de sa propre personne afin de renforcer le Judaïsme, en général, de diffuser les sources de la ‘Hassidout, en particulier. Or, quiconque a connaissance de tout cela doit s’efforcer, avec empressement, de diffuser ces sources à l’extérieur. C’est ainsi que l’on hâte l’accomplissement de la promesse selon laquelle cette période(8) se transformera bientôt en joie et en allégresse, très prochainement, par la venue de notre juste Machia’h. Nous mériterons alors “ un héritage sans limite ”. Avec mes respects, ma bénédiction et en espérant que tous les vôtres vont bien,
N. B. : Bien entendu, vous pouvez également transmettre ce qui vient d’être dit, à propos de la réaction à mes lettres, à ceux qui ont posé la question, bien entendu après qu’ils aient réagi à mes deux lettres, en l’état, ou bien quand ils le feront, sans préciser ce que suggère tout ce qui vient d’être dit. S’agissant de la publication des lettres à laquelle vous faites allusion, je m’en remets à votre entendement. Dans votre cours de Tanya, vous mentionnez sûrement ce qui est le contexte de la ‘Hassidout, comme on l’a toujours fait. Vous trouverez, à ce propos, une matière riche et diverse dans les causeries et les Likouteï Dibbourim qui ont été publiés.
Notes
(1) Le Rav I. Damyel. Voir, à son sujet, la lettre n°6539.
(2) Il s’agit des lettres n°6876 et 6898.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Midrash Tehilim, à la fin du chapitre 73 et le Yerouchalmi, traité Avoda Zara, chapitre 4, au paragraphe 7. Il en était déjà ainsi avant la faute d’Adam, selon les Avot de Rabbi Nathan, chapitre 1, au paragraphe 5. Différents textes de ‘Hassidout l’établissent également, par exemple le Torat ‘Haïm, de l’Admour Haémtsahi, au discours ‘hassidique intitulé : ‘Que s’abatte sur eux’, au chapitre 16 ”.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ A la date du 15 Adar Richon. Voir aussi le traité Taanit 11a ”.
(5) Le combattant.
(6) Qui disait, pour tout événement qui lui arrivait : “ Ceci est également pour le bien ”.
(7) Tamouz.
(8) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.