Lettre n° 6981

Par la grâce de D.ieu,
23 Mena’hem Av 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre de ce mardi, lorsque “ deux fois fut dit le mot bon ”(1). Comme vous me le demandez, je mentionnerai encore une fois le nom de votre fils, auquel D.ieu accordera longue vie, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, en fonction de ce que vous m’écrivez. Il me semble vous avoir déjà indiqué, de par le passé, que vos origines vous viennent en aide afin de conserver la santé du corps et de l’âme à la fois. Et, vous connaissez l’explication du Baal Chem Tov, à propos du verset : “ Quand tu verras un âne…, tu lui viendras en aide ”(2), qui est publiée dans le Hayom Yom, à la date du 28 Chevat 5703.

Pour passer d’un sujet à l’autre, je reviens au début de votre lettre, au bicentenaire de la Hilloula du Baal Chem Tov. Il est, bien sûr, très judicieux de souligner, à cette occasion, et même de la manière la plus forte, la nécessité de diffuser les sources de son enseignement, de celui de ses disciples et des disciples de ses disciples, puisque tous ne forment qu’une seule et même entité. Vous connaissez la sainte épître du Baal Chem Tov rapportant qu’il demanda(3) : “ Quand viendrez-vous ? ”. La réponse qu’il reçut fut la suivante : “ Lorsque tes sources se diffuseront à l’extérieur ”. Et, chacun de ces mots est précis. Les sources doivent, en effet, parvenir jusqu’à l’extérieur. Et, elles doivent, en outre, être diffusées. On ne doit pas y apporter des commentaires et des explications, mais véritablement transmettre les sources proprement dites, en se démarquant de ceux qui commettent l’erreur de penser qu’on ne peut diffuser les sources qu’en en exprimant les notions dans la terminologie des sciences profanes, en leur donnant une apparence naturelle, en écartant le miracle et même la possibilité qu’il se produise, en niant la relation entre la Torah et la pratique concrète des Mitsvot qu’elle prône.

L’intellect de l’âme animale comprend lui-même que l’on peut faire des compromis de différentes façons. A fortiori peut-on mentir. Il n’existe, en revanche, qu’une seule vérité, même si on peut la saisir et l’atteindre de plusieurs manières, la voie de ‘Habad(4), celle de l’intellect, la voie de ‘Hagat(5), celle des sentiments du cœur, la voie de Nehi(6), celle de l’action concrète, du pied, de tous les membres. Au final, il est nécessaire que la Torah et les Mitsvot investissent toutes les forces de l’âme, ses membres moraux et ses membres physiques, depuis ‘Habad jusqu’à Nehi, du cou jusqu’à la plante du pied, y compris les forces du plaisir et de la volonté, même si l’avancement dans le domaine de la sainteté et du bien est, selon l’Injonction de notre Torah : “ peu à peu…(7) ”.

Conformément à ce que vous m’écrivez, j’espère que vous vous servirez de votre influence pour ce qui vient d’être dit et de la façon qui vient d’être dite, afin d’orienter les autres vers la vérité. Car, la ‘Hassidout est un enseignement à part entière et non une simple étude ou des exposés philosophiques abstraits. Elle règle le comportement, y compris pendant les jours de la semaine. Certes, les personnalités sont différentes. Avec certains, il faut introduire son propos en parlant du pied. Avec d’autres, il faut faire référence aux sentiments, alors que, dans d’autres cas, l’intellect prime. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Lors de la création.
(2) Selon laquelle il faut élever le corps vers le service de D.ieu et non le briser.
(3) Au Machia’h.
(4) Les Attributs de l’intellect.
(5) Les Attributs de l’émotion.
(6) Les Attributs de l’action.
(7) “ Je le renverrai ”, le mal.