Lettre n° 7030

[5718-5719]

Dans le Choul’han Arou’h(1), Ora’h ‘Haïm, chapitre 559, au paragraphe 4, le Beth Yossef tranche que l’on ne dit pas le Ta’hanoun, à Tichea Beav, parce que ce jour est défini comme une fête. Le traité Pessa’him dit, à ce propos : “ Cela veut dire que le Roch ‘Hodech est considéré comme une fête, selon la parole d’Abbayé, qui cite le verset : ‘Il m’a appelé fête’ ”. Rachi explique : “ Les explorateurs furent envoyés en Tamouz. Les quarante ans(2) s’achevèrent à Tichea Beav et le jour du mois est donc appelé fête ”. Il en résulte que la fête est le Roch ‘Hodech et non Tichea Beav(3).

Le traité Roch Hachana 22a dit : “ Rabbi Yossi rapporte : Il arriva que Touvya le médecin observa le nouveau mois, à Jérusalem. Les Cohanim acceptèrent son témoignage et celui de son fils(4). Or, y avait-il, à Jérusalem, un tribunal de Cohanim(5) ? Et, pourquoi se rendirent-ils d’abord au tribunal des Cohanim, puis au tribunal courant(6) ?

Au traité Guittin 36b, les Tossafot disent, au milieu : “ sauf s’il est plus grand ”. Or, c’est uniquement pour les dix huit éléments qu’il cite que nul ne peut annuler la décision, même s’il est plus grand car, comme le rapporte le Yerouchalmi(7), cela leur coûta la vie puisque, de ce fait, des disciples de Beth Chamaï tuèrent ceux de Beth Hillel.

Notes

(1) Ces réponses furent données à même la lettre dans laquelle les questions furent posées.
(2) Passés dans le désert où il avait été décidé qu’ils devaient mourir.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ Conformément au principe selon lequel un verset est interprété en fonction de ce qui le précède et de ce qui le suit, d’après, en particulier, le traité Mena’hot 19a. Ainsi, le verset : ‘Il m’a appelé fête’ signifie bien que cela a été préparé à l’avance. On en déduit que le Roch ‘Hodech est lui-même une fête. Toutefois, cette fête ‘creuse mes orifices’, expression qui fait référence à Tichea Beav et veut donc bien dire que ce jour est également une fête ”.
(4) Bien que, d’ordinaire, il ne doit pas y avoir de lien de parenté entre les témoins.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : “ Traité Pessa’him 90b. Même quand il est écrit : ‘les Cohanim’, comme dans le traité Roch Hachana, Rachi précise : ‘Tribunal de Cohanim’. Voir le traité Yoma 66a ”.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Cela avait une incidence sur les sacrifices et sur les chants. C’est pour cela que l’on s’empressait de prévenir les Cohanim. On consultera le traité Roch Hachana 30b ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Traité Chabbat, chapitre 1, au paragraphe 4 et Babli 17a, qui précise : ‘ils plantèrent une épée’. Le traité Yebamot 77a indique également : ‘Quiconque ne se conforme pas à cette Hala’ha, qu’il soit transpercé par le glaive’. Voir aussi le Midrash Ruth Rabba, au début du chapitre 4 et le commentaire du Razav, à la même référence ”.