Lettre n° 7083

Par la grâce de D.ieu,
21 Mar’hechvan 5720,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux
multiples accomplissements, le Rav Yaakov Its’hak(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de la veille du Chabbat, dans laquelle vous m’interrogez sur ce que dit le saint Tanya, au chapitre 12 : “ L’homme moyen est celui qui n’a jamais été réellement dominé par le mal, qui n’a jamais commis une faute de sa vie et qui n’en commettra pas ”. Vous me demandez si la Techouva inspirée par l’amour de D.ieu est efficace, en la matière(2) et permet d’être considéré comme si l’on n’avait jamais commis de faute. Sur la question proprement dite, le traité Yoma 86a stipule que la Techouva inspirée par l’amour de D.ieu déracine rétroactivement la faute. Pour ce qui est de l’explication donnée par le Tanya, on peut effectivement se poser la question, car le texte précise : “ Il n’a jamais été appelé ‘impie’, tout au long de sa vie, pas même un seul instant ”. C’est ce que dit le chapitre 1 et “ si par la suite, il accède à la Techouva, il est appelé Juste parfait ”. Aussi, même si la formulation ne l’établit pas d’une manière évidente, j’interprète ainsi le début du chapitre 12 du Tanya : l’homme moyen est celui qui n’a rien de commun avec la faute, n’en a pas commis dans le passé et n’en fera pas, à l’avenir. Peut-être, de par le passé, n’en a-t-il pas été ainsi, mais, entre temps, un changement est intervenu, grâce à l’effort fourni et aux actions accomplies. Ce qui vient d’être dit permettra de comprendre également ce que dit le Tanya, au début du chapitre 14 : “ Chacun peut être un homme moyen, en tout temps et à tout moment ”, ce qui veut dire que l’impie avéré lui-même peut y parvenir, puisque rien ne résiste à la Techouva. Celle-ci peut donc être accomplie de telle façon que tout ce qui est dit au chapitre 12 ne s’applique pas.

Bien que vous n’en disiez rien, j’ai bon espoir que vous profiterez du contenu et des possibilités qu’apporte, en particulier le mois de Tichri qui, en outre, est appelé le septième mois, rassasié de tout le bien, comme le dit le Midrash Rabba, à cette référence, à propos de ce verset. Et, puisse D.ieu faire également, compte tenu de la portée générale de ce mois, pour tout l’année, que se révèle la bénédiction en tout ce qui vous concerne, à la fois à titre personnel et pour ce qui est de la communauté, ce qui inclut la diffusion des sources(3), jusqu’à ce qu’elles parviennent à l’extérieur. Alors, “ le maître viendra ”, le roi Machia’h. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Le Rav Y. I. Homenick, de Oak Park. Voir, à son sujet, la lettre n°6767.
(2) Si elle efface effectivement le passé.
(3) De la ‘Hassidout.