Lettre n° 7109

Par la grâce de D.ieu,
8 Kislev 5720,
Brooklyn,

A monsieur Yaakov(1),

Je vous salue et vous bénis,

A) Je fais réponse à votre lettre de ce jeudi soir, dans laquelle vous m’interrogez sur ce que vous avez trouvé dans le Guinzeï Nistarot, tome 1, au paragraphe 59(2), faisant état de ce que les Juifs se sont engagés à faire, chaque année, à la date du 26 Tamouz. Vous me demandez pourquoi ce jour n’est pas célébré, pourquoi il n’est pas même reconnaissable qu’il s’agisse d’une fête. Je n’ai pas entendu d’explication, à ce sujet. Néanmoins, il me semble que cette situation peut être comparée à celle d’une fête dont la date est définitivement fixée seulement quand elle est déjà passée. On trouve une allusion à cela, dans les termes de nos Sages, à propos du miracle de ‘Hanouka. Le traité Chabbat 21b dit, en effet, que : “ l’année suivante, ils l’instaurèrent ”(3). En l’occurrence, l’engagement auquel vous faites allusion, intervint en 5519 (1759), ce qui veut dire qu’avant même la réalisation de ce qui fut proclamé la première fois, le décès du Baal Chem Tov survint et tous se séparèrent. On sait quel était alors l’état d’esprit, parmi ses élèves. Il semble donc que, d’emblée, cet engagement n’ait jamais été honoré.

B) A la même référence, au paragraphe 55(4), il est expliqué que : “ Aucun endroit n’est ‘vide’ de Lui ”, y compris au sein des objets les plus inférieurs. Telle est la conception de Rabbi Moché Cordovero et vous considérez que cela doit être aussi celle du Ari Zal, comme l’explique l’Admour Hazaken, dans Iguéret Ha Kodech, au chapitre 25. On peut, à ce propos, formuler la remarque suivante. Comme vous le savez, le Tsimtsoum(5) n’est pas mentionné dans les écrits de Rabbi Moché Cordovero et il apparaît seulement dans la Kabbala du Ari Zal. C’est ce Tsimtsoum qui est à l’origine de l’erreur commise par certaines personnes qui se considèrent comme sages et qui ont interprété ce terme selon son sens littéral, comme l’indique le Chaar Ha I’houd Ve Ha Emouna, au chapitre 7. Il n’en est pas de même selon la Kabbala de Rabbi Moché Cordovero, qui ne laisse pas de place pour une telle erreur. Or, la lettre rapportée à ce paragraphe a été rédigée pour répondre aux questions posées de la manière la plus évidente. C’est pour cela qu’est mentionnée la Kabbala de Rabbi Moché Cordovero, selon laquelle tous admettent que, même dans les niveaux les plus inférieurs, “ aucun endroit n’est ‘vide’ de Lui ”.

J’ai bon espoir que vous fixez un long moment pour l’étude de la ‘Hassidout et que vous ne vous posez des questions que de temps à autre. En effet, il nous a été enjoint de connaître l’élévation dans le domaine de la sainteté. A n’en pas douter, vous augmentez le temps consacré à cette étude, de temps à autre. Puisse D.ieu faire, selon le dicton de l’Admour Hazaken, que cette fixation soit non seulement dans le temps, mais aussi dans l’âme, ce qui est essentiel. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

N. B. : Vous gardez sûrement les trois études bien connues, qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Tout au moins les adopterez-vous à l’avenir.

Notes

(1) M. Y. Hoenig, de Jérusalem.
(2) Dans le Ha Tamim, à la page 24-558.
(3) La fête de ‘Hanouka fut instaurée l’année suivant la victoire.
(4) Dans le Ha Tamim, à la page 227-29.
(5) La contraction de la Lumière divine qui est à l’origine de la création.