Lettre n° 7116

Par la grâce de D.ieu,
14 Kislev 5720,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Yehouda Leïb(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 10 Kislev, date de la libération de l’Admour Haémtsahi, dont le mérite nous protégera. Vous m’écrivez qu’il vous semble, selon le début du courrier qui vous a été adressé, qu’il en existait au préalable une première version(2), mais que celle-ci a été corrigée par la suite. Ceci vous conduit à vous demander si une telle pratique est effectivement permise et vous discutez ce point. D’après ce que je me souviens, le Nom de D.ieu n’était, d’emblée, pas écrit. Il n’y avait donc nullement là une instruction selon laquelle il fallait aller chercher ailleurs.

A ce propos, et d’autant que votre lettre a été écrite en un jour propice, comme je le disais, vous connaissez sûrement les propos du Ari Zal selon lesquels, quand ces jours sont “ commémorés ”, ils sont également “ revécus ”. Je voudrais donc vous souligner la nécessité de fixer un temps pour l’étude de la ‘Hassidout chaque jour et, plus largement encore, pendant le saint Chabbat. Car si, en tout lieu et de tout temps il a dû en être ainsi, combien plus est-ce le cas à notre époque et en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Et, rien ne résiste à la Techouva. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Vous me demandez si une différence doit être faite entre ce qui est écrit à la main et ce qui est tapé à la machine. Vous semblez considérer que ce dernier cas est moins grave. Je pense, pour ma part, qu’il est, bien au contraire, plus grave. En effet, il est rédigé en lettres carrées(3), bien que celles-ci n’aient pas de Taguim(4), ce qui n’est pas le cas pour l’écriture. De fait, la plupart des derniers Décisionnaires considèrent qu’un livre imprimé est saint, comme le précise le Sdeï ‘Hémed, dans son coin du champ sur les principes, chapitre 4, paragraphe 38.

Notes

(1) Le Rav Y. L. Klapholts, de Jérusalem.
(2) Il s’agit vraisemblablement d’un certain document, dont le destinataire de la présente s’est entretenu avec le Rabbi, lors d’une précédente correspondance.
(3) Voir, à ce propos, les lettres n°4044 et 7218.
(4) Les fioritures se trouvant au-dessus des lettres dans le Séfer Torah.