Lettre n° 7171

Par la grâce de D.ieu,
26 Tévet 5720,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, est issu
d’une illustre famille, le Rav Moché ‘Haïm Ephraïm(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, avec surprise, votre lettre de ce dimanche, dans laquelle vous vous référez aux livres sur lesquels portait ma remarque, formulée dans mon précédent courrier(2). Je l’ai reçue avec surprise car, dans un premier temps, j’ai pensé qu’il s’agissait d’une erreur ou bien que quelqu’un vous avait induit en erreur. En effet, votre lettre confirme encore une fois que l’auteur de ces correspondances est bien le Gaon de Ragatchov, ce qui est absolument et totalement exclu. Il est sûrement inutile de vous préciser que l’on dispose de milliers de lettres, de responsa, de pages entières d’explications de la Torah du Gaon de Ragatchov, s’étalant sur une période qui couvre de nombreuses années. Or, le point commun à toutes ces lettres, ces responsa, ces explications de la Torah, sans la moindre exception, est le style qui lui est propre et que chacun reconnaîtra aisément. Et, l’on reconnaîtra également ce qui ne peut en aucune façon être de lui. En l’occurrence, les correspondances publiées dans le Dovev Yechénim ont une formulation totalement opposée à la sienne, de la manière la plus certaine.

L’idée selon laquelle il aurait pu demander à quelqu’un de rédiger en son nom et signer lui-même ou bien qu’il aurait changé son style du fait de certaines plaintes et pour faire avancer les choses ou encore qu’on l’aurait obligé à changer de formulation, va à l’encontre de la vie du Gaon de Ragatchov et de la manière dont il l’organisa. Il y a là, à proprement parler, le contraire de ce qu’il aurait fait, de la manière dont il a vécu pendant des dizaines d’années, d’un principe duquel il ne s’est jamais écarté durant toute cette période. Je suis certain qu’il n’aurait pas voulu enseigner ou parler d’une autre façon, qu’il n’aurait pas été capable de le faire. Bien plus, même s’il était concevable que le Rav de Ragatchov vienne en personne et porte témoignage qu’il a bien écrit ces lettres, on ne l’aurait pas cru et on ne l’aurait même pas écouté.

Je vous écris tout cela, avec un développement relativement long, car je crains, considérant votre lettre, que vous écrirez également à d’autres personnes pour leur demander qu’elles s’en remettent à ce qui est imprimé et considèrent que ces correspondances sont bien celles du Gaon de Ragatchov. Or, j’ai l’obligation de vous souligner qu’il est particulièrement judicieux d’annuler une telle démarche, car, comme je l’ai précisé, il n’y a pas le moindre doute, ces correspondances ne sont pas du Gaon de Ragatchov. Vous voudrez bien m’excuser pour ces expressions, qui ne sont peut-être pas de la plus haute diplomatie. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Le Rav M. H. E. Bloch, du Bronx. Voir, à ce sujet, la lettre n°7096.
(2) Il s’agit de la lettre n°7096.