Lettre n° 7175

Par la grâce de D.ieu,
28 Tévet 5720,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de ce mardi, dans laquelle vous me dites que vous donnez de la Tsédaka, selon vos moyens, en différents lieux et pour diverses causes. Or, vous avez, en la matière, été saisi par le doute. Vous savez que certaines de ces institutions sont animées par la crainte de D.ieu, ont une pratique de la Torah et des Mitsvot plus profonde que les autres, alors que d’autres, même si elles appliquent intégralement le Choul’han Arou’h, la Torah et les Mitsvot, ne le font pas réellement de la meilleure façon. En conséquence, vous vous dites qu’il convient peut-être de privilégier les premières et de cesser vos contributions à celles qui, semble-t-il, n’ont pas adopté la pratique la plus vertueuse. De telles pensées soulèvent toujours une question : qui est à leur origine ? Emanent-elles totalement du bien ou bien ‘l’autre côté’ intervient-il également ? Ce dernier, en effet, peut se manifester de différentes façons, pourvu qu’il empêche un Juif de mettre en pratique la Torah et les Mitsvot. Il sait que, s’il proclame clairement son intention, il ne sera pas écouté. Il cherchera donc une solution et il prendra une apparence hypocrite.

En un cas comme celui-ci, il peut, même après coup, formuler une seconde objection : pourquoi donner tant de Tsédaka à une seule institution ? La contribution préalable n’était-elle pas suffisante ? Il en résultera un manque pour ces institutions, pour des actions qui, d’après la Torah, ont effectivement été réalisées, même si cela n’a pas été de la meilleure façon. A l’opposé, les institutions ayant adopté le meilleur comportement ne recevront rien de plus. Plus généralement, pour ce qui concerne la Tsédaka, nos Sages énoncent la mise en garde suivante : il ne faut pas procéder à un examen trop minutieux. Qui peut dire d’institutions dont le comportement est acceptable d’après la Torah qu’elles n’agissent pas de la meilleure façon ? De manière allusive, on peut renforcer ce raisonnement en observant que nos Sages, au traité Erouvin 63a, refusent que l’on donne l’ensemble de ses offrandes à un seul Cohen, même s’il s’agit de son propre maître.

S’agissant de la Tsédaka, il est bon de fixer un montant minimal pour chacune des institutions saintes et utiles, pour des réalisations positives, sans trop rechercher, sans être minutieux. Puis, l’on augmentera ce montant pour les institutions qui adoptent le meilleur comportement. Je dois, en outre, formuler une autre remarque. Vous me dites que vous donnez de la Tsédaka selon vos moyens, sans expliquer ce que vous entendez par là. Vous consulterez donc le Tanya, en fonction de l’index des thèmes qui figure dans l’édition Kehot, selon lequel il est nécessaire de multiplier largement la contribution à la Tsédaka. Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,