Lettre n° 7195
Par la grâce de D.ieu,
16 Chevat 5720,
Brooklyn,
A monsieur Avraham(1),
Je vous salue et vous bénis,
Avec un peu de retard, les jeunes gens, ‘Hassidim qui craignent D.ieu, ayant visité votre ville, m’ont transmis le contenu de votre discussion. Ils m’ont dit que vous exercez une influence sur votre ville. Ils m’ont également transmis la question que vous leur avez posée portant sur l’affirmation de nos Sages, au traité Yoma 20b, selon laquelle : “ Trois voix se répandent d’une extrémité du monde à l’autre…(2). D’autres incluent également celle de Ridya(3) ”. Certains disent que, par ces termes, la Guemara fait allusion aux ondes radiophoniques, ce qui soulève des interrogations de votre part. Concrètement, il est absolument impossible d’admettre que la Guemara fait ici allusion aux ondes radiophoniques. En effet, on les appelle “ radio ” uniquement par une convention, décidée par ceux qui les ont découvertes, au cours de la génération précédant la nôtre, il y a une cinquantaine d’années. Rien n’obligeait à ce qu’il en soit ainsi et un tel phénomène n’est nullement naturel. Les rayons de lumière auraient pu s’appeler autrement et, de fait, pendant de nombreuses années, elles ont porté le nom de Hertz. Votre question ne se pose donc pas et l’on ne peut nullement dire de ces ondes qu’elles sont ce que nos Sages appellent : “ Ridya ”. En outre, vous consulterez, à ce propos, le Arou’h Ha Chalem, à cet article.
Tout est effet de la divine Providence et, en l’occurrence, également le fait que nous soyons entrés en relation. A cette occasion, j’ai le devoir et peut-être même le mérite d’attirer votre attention, tout en vous demandant de m’excuser pour ces mots, sur ce qui va être dit. Chaque créature, en particulier un homme, élu d’entre elles toutes, se doit de faire usage de toutes les capacités qui lui ont été accordées pour multiplier le bien, la droiture et la justice dans le monde. Comme l’expérience en fait la preuve, c’est uniquement en pareil cas qu’on peut être certain de les posséder d’une manière durable ou, plus important encore, qu’on ne qualifiera l’impie de juste et le mal de bien. Il peut en être ainsi seulement si les valeurs sont basées sur la foi en le D.ieu de vie, Qui dirige le monde d’une façon effective, qui accorde Sa Providence au moindre détail. Si l’on fait abstraction de tout cela, comme on a pu l’observer, précisément en notre génération, le peuple ayant la culture la plus développée, accumulant les recherches scientifiques, les théories philosophiques et, bien plus, les conceptions morales, a fait usage de toutes ces qualités pour devenir le meurtrier le plus effroyable, de la manière la plus évidente, y compris par comparaison aux bêtes sauvages. En entendant tout ce qui a été perpétré par les Allemands, nous aurions du mal à croire que cela s’est réellement passé, si nous n’en avions pas été nous-mêmes les témoins. Et, tout cela fut fait au nom de la justice et en conformité avec la morale. Bien plus, nombre d’entre eux avaient foi en cet homme(4), mais cela ne les empêcha pas de prendre une part active aux actions précédemment rappelées. Je suis certain qu’à quelqu’un comme vous, il n’est pas nécessaire d’en dire plus.
La conséquence d’une telle réflexion est, comme je l’ai précisé au préalable, la nécessité d’avoir foi en le D.ieu de vie, non pas une foi abstraite, selon laquelle Il se trouverait dans le septième ciel, sans s’intéresser à ce qui se passe dans ce monde inférieur ou bien ne lui accordant Sa Providence que d’une manière globale, sans prendre en compte les détails. Une telle conception peut conduire aux atrocités dont on a parlé et l’on a pu vérifier qu’il en a bien été ainsi, dans la pratique, car “ le penchant du cœur de l’homme est mauvais, depuis son jeune âge ”. Nous n’avons pas d’autre abri, d’autre protection, pour avancer fermement sur la voie du bien et de la droiture, que notre foi pure. Il faut aussi se renforcer en le Précepte : “ Je suis l’Eternel ton D.ieu, Qui t’ai fait sortir du pays de l’Egypte ”. Ceci conduit à une conclusion certaine, “ Tu n’auras pas d’autres dieux ”, qui qu’ils soient. Cette foi conduit à mettre en pratique les Mitsvot, d’une manière concrète, jusque dans l’existence quotidienne, comme il est dit : “ Souviens-toi du jour du Chabbat ”. Alors, et alors seulement, on peut avoir la certitude que l’on mettra également en pratique les Préceptes : “ Tu ne tueras pas ”, “ Tu ne convoiteras pas ”. D’après ce que m’ont dit les jeunes gens, il vous a été accordé d’exercer votre influence sur un cercle particulièrement large. Puisse D.ieu faire que vous vous en serviez de la manière qui vient d’être définie. Le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) M. A. Halpern, de New Brunswick.
(2) “ Il s’agit du son de la planète soleil, du son de la foule de Rome et du son de l’âme quand elle quitte le corps. Certains incluent également celui de la naissance. D’autres incluent, en outre, celui de Ridya ”
(3) Rachi explique, à ce propos : “ Il s’agit d’un ange chargé d’irriguer la terre par la pluie du ciel et de l’abîme, que l’on compare à un veau. C’est pour cela qu’elle est appelée Ridya, terme qui évoque le bœuf qui laboure ”.
(4) Qui fut à l’origine de la religion chrétienne.
16 Chevat 5720,
Brooklyn,
A monsieur Avraham(1),
Je vous salue et vous bénis,
Avec un peu de retard, les jeunes gens, ‘Hassidim qui craignent D.ieu, ayant visité votre ville, m’ont transmis le contenu de votre discussion. Ils m’ont dit que vous exercez une influence sur votre ville. Ils m’ont également transmis la question que vous leur avez posée portant sur l’affirmation de nos Sages, au traité Yoma 20b, selon laquelle : “ Trois voix se répandent d’une extrémité du monde à l’autre…(2). D’autres incluent également celle de Ridya(3) ”. Certains disent que, par ces termes, la Guemara fait allusion aux ondes radiophoniques, ce qui soulève des interrogations de votre part. Concrètement, il est absolument impossible d’admettre que la Guemara fait ici allusion aux ondes radiophoniques. En effet, on les appelle “ radio ” uniquement par une convention, décidée par ceux qui les ont découvertes, au cours de la génération précédant la nôtre, il y a une cinquantaine d’années. Rien n’obligeait à ce qu’il en soit ainsi et un tel phénomène n’est nullement naturel. Les rayons de lumière auraient pu s’appeler autrement et, de fait, pendant de nombreuses années, elles ont porté le nom de Hertz. Votre question ne se pose donc pas et l’on ne peut nullement dire de ces ondes qu’elles sont ce que nos Sages appellent : “ Ridya ”. En outre, vous consulterez, à ce propos, le Arou’h Ha Chalem, à cet article.
Tout est effet de la divine Providence et, en l’occurrence, également le fait que nous soyons entrés en relation. A cette occasion, j’ai le devoir et peut-être même le mérite d’attirer votre attention, tout en vous demandant de m’excuser pour ces mots, sur ce qui va être dit. Chaque créature, en particulier un homme, élu d’entre elles toutes, se doit de faire usage de toutes les capacités qui lui ont été accordées pour multiplier le bien, la droiture et la justice dans le monde. Comme l’expérience en fait la preuve, c’est uniquement en pareil cas qu’on peut être certain de les posséder d’une manière durable ou, plus important encore, qu’on ne qualifiera l’impie de juste et le mal de bien. Il peut en être ainsi seulement si les valeurs sont basées sur la foi en le D.ieu de vie, Qui dirige le monde d’une façon effective, qui accorde Sa Providence au moindre détail. Si l’on fait abstraction de tout cela, comme on a pu l’observer, précisément en notre génération, le peuple ayant la culture la plus développée, accumulant les recherches scientifiques, les théories philosophiques et, bien plus, les conceptions morales, a fait usage de toutes ces qualités pour devenir le meurtrier le plus effroyable, de la manière la plus évidente, y compris par comparaison aux bêtes sauvages. En entendant tout ce qui a été perpétré par les Allemands, nous aurions du mal à croire que cela s’est réellement passé, si nous n’en avions pas été nous-mêmes les témoins. Et, tout cela fut fait au nom de la justice et en conformité avec la morale. Bien plus, nombre d’entre eux avaient foi en cet homme(4), mais cela ne les empêcha pas de prendre une part active aux actions précédemment rappelées. Je suis certain qu’à quelqu’un comme vous, il n’est pas nécessaire d’en dire plus.
La conséquence d’une telle réflexion est, comme je l’ai précisé au préalable, la nécessité d’avoir foi en le D.ieu de vie, non pas une foi abstraite, selon laquelle Il se trouverait dans le septième ciel, sans s’intéresser à ce qui se passe dans ce monde inférieur ou bien ne lui accordant Sa Providence que d’une manière globale, sans prendre en compte les détails. Une telle conception peut conduire aux atrocités dont on a parlé et l’on a pu vérifier qu’il en a bien été ainsi, dans la pratique, car “ le penchant du cœur de l’homme est mauvais, depuis son jeune âge ”. Nous n’avons pas d’autre abri, d’autre protection, pour avancer fermement sur la voie du bien et de la droiture, que notre foi pure. Il faut aussi se renforcer en le Précepte : “ Je suis l’Eternel ton D.ieu, Qui t’ai fait sortir du pays de l’Egypte ”. Ceci conduit à une conclusion certaine, “ Tu n’auras pas d’autres dieux ”, qui qu’ils soient. Cette foi conduit à mettre en pratique les Mitsvot, d’une manière concrète, jusque dans l’existence quotidienne, comme il est dit : “ Souviens-toi du jour du Chabbat ”. Alors, et alors seulement, on peut avoir la certitude que l’on mettra également en pratique les Préceptes : “ Tu ne tueras pas ”, “ Tu ne convoiteras pas ”. D’après ce que m’ont dit les jeunes gens, il vous a été accordé d’exercer votre influence sur un cercle particulièrement large. Puisse D.ieu faire que vous vous en serviez de la manière qui vient d’être définie. Le mérite de ce qui est public vous viendra en aide. Avec mes respects et ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
Notes
(1) M. A. Halpern, de New Brunswick.
(2) “ Il s’agit du son de la planète soleil, du son de la foule de Rome et du son de l’âme quand elle quitte le corps. Certains incluent également celui de la naissance. D’autres incluent, en outre, celui de Ridya ”
(3) Rachi explique, à ce propos : “ Il s’agit d’un ange chargé d’irriguer la terre par la pluie du ciel et de l’abîme, que l’on compare à un veau. C’est pour cela qu’elle est appelée Ridya, terme qui évoque le bœuf qui laboure ”.
(4) Qui fut à l’origine de la religion chrétienne.