Lettre n° 7209

Par la grâce de D.ieu,
28 Chevat 5720,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav ‘Haïm Yossef Chlomo(1),

Je vous salue et vous bénis,

Nous sommes à proximité du mois d’Adar, qui a un caractère fructueux pour les enfants d’Israël en tout ce qui les concerne. Puisse donc D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tous les points à propos desquels vous m’écrivez, concernant à la fois la santé du corps et celle de l’âme, comme l’explique également la ‘Hassidout et l’on connaît, à ce propos, l’explication du Baal Chem Tov, dont le bicentenaire est célébré cette année, à propos du verset : “ Quand tu verras…, tu lui viendras en aide ”, c’est-à-dire précisément au corps(2). Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Vous m’interrogez sur la Michna, au début du chapitre 8 du traité Baba Kama. Comment comprendre le commentaire de Rachi selon lequel une évaluation est faite pour un serviteur juif, d’après les remarques formulées par le Maadaneï Yom Tov et les Tossafot Rabbi Akiva Eiger ? De fait, leur avis est le même que celui du Tiféret Yaakov sur la Michna, à cette référence. Voici ce que l’on peut dire de leur question :
A) le vendeur est lui-même libéré à l’occasion du jubilé,
B) l’avis de la Michna doit être identique à ce que dit le paragraphe : “ pour les Sages comme pour Rabbi Eliézer ”, selon lequel le vendeur lui-même n’est libéré qu’à la sixième année, comme le dit le traité Kiddouchin 14b. A mon humble avis, le commentaire de Rachi exclut l’interprétation selon laquelle une évaluation est faite pour le serviteur juif. En effet, tous les Juifs, en la matière, ne sont pas identiques. En effet, il est interdit de leur confier des travaux dégradants, puisqu’il est précisé : “ Il se sent bien avec toi ”. Du reste, c’est précisément pour cela que l’on parle ici de serviteur juif, comme le constate le Maadaneï Yom Tov qui s’interroge à ce sujet. En l’occurrence, on évalue ici la différence entre une vente progressive(3) et une vente immédiate. On soustrait ensuite la différence. C’est bien évident.

Notes

(1) Le Rav H. Y. C. Greenwald, de Jérusalem.
(2) Le Baal Chem Tov souligne que le corps ne doit pas être brisé par des jeûnes et des mortifications. Bien au contraire, il doit accompagner l’âme dans son service de D.ieu.
(3) En plusieurs étapes, à terme.