Lettre n° 7379

Par la grâce de D.ieu,
2 Mena’hem Av 5720,
Brooklyn,

Aux membres du comité général de Kfar ‘Habad et à ceux
du comité moral, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à vos lettres, à votre compte-rendu du 22 Tamouz et à vos questions :

A) En plus des édifices personnels, ceux des Marocains, ceux à usage professionnel et les bâtiments d’habitation de Kfar ‘Habad, que le comité général doit construire au plus vite et achever, il est bien entendu que l’empressement auquel je faisais allusion concerne aussi les édifices bâtis par la Yechiva Tom’heï Temimim et le Beth Tikva. Je n’en ai pas fait mention, dans mon précédent courrier(1), parce que le chantier en est suivi par les directions de ces institutions, mais il est clair que le comité du Kfar doit leur venir en aide, si leur intervention est sollicitée. Bien entendu, on ne remettra pas en cause le caractère prioritaire de ces constructions. Il est clair que la mobilisation des fonds et tout ce qui s’y rattache, concernant la Yechiva Tom’heï Temimim et le Beth Tikva, incombe aux dirigeants de ces institutions. En effet, ils ont obtenu une autorisation depuis quelques temps déjà, bien avant le comité de Kfar ‘Habad. Il est donc inutile d’en dire plus, tant cela est évident.

B) Vous m’écrivez qu’en la matière, vous manquez de moyens, ce qui fait obstacle à la construction. Après avoir fait une enquête ici, je suis surpris par cette information, car il semble que le contraire soit vrai. Sans doute me préciserez-vous quelle est l’origine de cette rumeur.

C) Vous m’interrogez sur la compétence du comité moral. Je suis surpris que vous soyez dans le doute, dans ce domaine. En effet, comme son nom l’indique, celui-ci doit se préoccuper de la situation morale de Kfar ‘Habad, la transformer, l’améliorer, la développer. Pour ma douleur, on ne m’a pas écrit, depuis bien longtemps, pour me dire ce qui est accompli, en la matière. Mais, le fait de ne pas m’écrire et peut-être même l’absence d’action ne changent rien à la mission qui est confiée à ce comité.

D) Vous me parlez aussi d’une démission(2). Il est clair que ce n’est pas une solution, que cela ne change rien, qu’il n’y a là qu’une fuite du lieu de l’action, qu’un recul par rapport à la mission confiée. De fait, on peut envisager une démission dans les deux cas suivants, après que la mission ait été pleinement menée à bien, au point que le comité soit devenu inutile, ou bien, à l’autre extrême, après qu’un effort particulièrement important ait été investi, en la matière, que le Choul’han Arou’h reconnaît comme tel, mais que, malgré cela, aucun résultat tangible n’ait été obtenu. Etant sur place, vous constatez sûrement que ces deux conditions n’ont pas encore été réalisées. Dès lors, à quoi bon démissionner ?

E) S’agissant du comité critique et des détails de fonctionnement du comité général, je vous ai déjà maintes fois écrit qu’en la matière, il faut observer le comportement d’implantations et de villages comparables, en Terre Sainte. De façon générale, on doit adopter le dicton de mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération : “ apprécie la critique ”. Un comité critique est donc souhaitable. Pour autant, je dois ajouter aussitôt qu’en observant les résultats obtenus jusqu’à maintenant par le comité général, on peut constater que celui-ci a connu la réussite, bien au-delà de ceux qui l’ont précédé. Malgré cela, seul le Saint béni soit-Il est parfait et un comité critique a donc bien sa place.

En ce mois de Mena’hem Av(3), au cours duquel, comme son nom l’indique, notre Père Qui se trouve dans les cieux console chacun de Ses enfants, ainsi qu’il est dit : “ Mon fils aîné, Israël ” et “ Vous êtes des enfants pour l’Eternel votre D.ieu ”, du fait des événements survenus pendant ces jours et ces semaines(4), puisse D.ieu faire que vous observiez tout cela de vos yeux de chair, en un bien visible et tangible. L’édification remplacera la destruction et l’accomplissement du Précepte : “ Et, tu te répandras à l’ouest et à l’est, au nord et au sud ” prendra la place de cette période, entre les oppressions(5). Il en sera ainsi, très prochainement, par notre juste Machia’h (6). Avec ma bénédiction de réussite en votre mission sacrée et, avant tout, pour accroître votre empressement en tout cela et dans l’attente de vos bonnes nouvelles, à ce sujet,

Notes

(1) Il s’agit de la lettre n°7375.
(2) De ce comité moral, ne trouvant pas son utilité.
(3) Qui signifie : “ le Père consolateur ”.
(4) La destruction du Temple.
(5) Entre le 17 Tamouz et le 9 Av.
(6) Voir les lettres n°7373 et 7374.