Lettre n° 749

Par la grâce de D.ieu,
18 Elloul 5710,
Brooklyn,

A nos frères et soeurs, fils et filles d’Israël,
en tout endroit où ils se trouvent,
que D.ieu leur accorde longue vie(1),

Je vous salue et vous bénis,

Au seuil de la nouvelle année, qui apportera le bien et la bénédiction aux fils et filles d’Israël, chacun et chacune d’entre nous se trouve en éveil, établit le bilan de ce qu’a été l’année qui vient de s’écouler, de ce que l’on a fait et de ce qui est arrivé. On prend alors la décision de s’améliorer et l’on prie notre Père, Qui se trouve dans les cieux, afin d’être inscrit et scellé, avec tous les siens, pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement(2).

Nos Sages soulignent qu’en donnant de la Tsédaka(3) à un pauvre, on peut être exaucé, obtenir une bonne vie, la délivrance et le salut, l’opulence et la satisfaction des besoins matériels.

L’homme(4), au même titre que toutes les autres créatures, y compris les anges les plus élevés(5), possède un corps et une âme. Et, tout comme on peut être pauvre par son corps, incapable d’assurer la satisfaction de ses besoins, on peut aussi être pauvre par son âme, ne pas pouvoir satisfaire ses besoins.

Il en est de même pour la Tsédaka. Celle-ci peut être matérielle ou spirituelle. Dans le Tana Dveï Elyahou Rabba, au chapitre 27, nos Sages, commentant le verset "lorsque tu verras un homme dévêtu, tu le couvriras", disent: "Comment cela? En fait, si tu vois quelqu’un qui ne connaît pas les paroles de la Torah, fais-le entrer dans ta maison, enseigne lui le Chema Israël et la prière, encourage-le à la pratique des Mitsvot".

Chacun et chacune d’entre nous souhaite être inscrit et scellé pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement. On doit donc s’efforcer de donner de la Tsédaka, matérielle et spirituelle à la fois, en particulier pendant Elloul et Tichri.

En ces jours, nous nous présentons devant le Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il. Chacun et chacune d’entre nous devra donc établir un grand bilan(6), selon ses possibilités propres, de la Tsédaka qu’il a donné pour sauver un pauvre matériellement et pour le préserver spirituellement.

Celui qui est matériellement pauvre est lui-même tenu de donner de la Tsédaka matérielle(7). De fait, chaque pauvre est capable de trouver un moyen de venir en aide à son prochain.

Et, il en est de même pour la Tsédaka spirituelle. Celui qui est spirituellement pauvre doit également en donner. Il n’est pas un homme ou une femme, dans le peuple d’Israël, qui ne soit capable d’exercer une influence positive sur les Juifs et les Juives, qui ne puisse les rapprocher de la crainte de D.ieu, de la Torah et des Mitsvot.

Et l’effort est à la mesure de chacun(8). Les riches, matériels et spirituels, érudits de la Torah, ceux qui se consacrent à son étude, élèves des Yechivot, doivent dépenser largement leur argent et leurs connaissances, pour sauver, guérir et soigner l’âme et le corps de leurs frères et soeurs.

Et notre Père miséricordieux(9) inscrira et scellera chacun et chacune d’entre nous, parmi tout le peuple d’Israël, pour une bonne et douce année, en un bien visible et tangible, matériellement et spirituellement. Il nous accordera, très bientôt et de nos jours, la délivrance véritable et complète par notre juste Machia’h, Amen.

Mena’hem Mendel Ben ‘Hanna Schneerson,
gendre de notre chef et maître, le Rabbi,

Notes

(1) La lettre n°481, rédigée au milieu de l’année 5709-1949, était la première lettre "collective-personnelle", dont la signification a été précédemment définie. A la fin de 5710-1950, le Rabbi introduisit également des lettres "collectives". Celle-ci est la première de cette catégorie, qui fut, en son temps, dupliquée par ronéotype et reproduite en un très grand nombre d’exemplaires. Dans ces lettres, le Rabbi s’adresse indistinctement à tous les "fils et filles d’Israël, en tout endroit où ils se trouvent". Cette lettre et les deux suivantes furent également imprimées dans le Séfer Hamaamarim 5711, du précédent Rabbi, puis dans un fascicule indépendant, édité en Elloul 5714-1954, dont l’avant propos dit : "A cette occasion, le Rabbi Chlita a revu encore une fois le texte de ses lettres et il y a ajouté des notes, en bas de page".
(2) Le Rabbi note en bas de page: "On consultera les Hagahot Maïmonyot, lois de la Techouva, chapitre 3, paragraphe 3 et le Likouteï Torah Devarim, page 56a".
(3) Le Rabbi note en bas de page : "Traité Baba Batra 10a, largement commenté par Igueret Hakodech, par l’introduction du Sidour et par d’autres textes".
(4) Le Rabbi note en bas de page: "Largement commenté par la séquence de discours ‘hassidiques de Roch Hachana 5710".
(5) Le Rabbi note en bas de page: "Y compris ceux qui se trouvent dans le monde spirituel d’Atsilout, selon Igueret Hakodech, au chapitre 20. Voir le Ets ‘Haïm, porte 50, chapitre 8. Vous consulterez également le Pardès, porte 24, chapitre, chapitres 11 et 15. C’est ce que dit le Ramban, cité par le Torah Or 4b, le Likouteï Torah Bera’ha 98a, le Rambam, lois des fondements de la Torah, chapitre 2, paragraphe 3, cité par le Ramban, à la fin de Chaar Haguemoul et le Guide des égarés, tome 1, chapitre 49, qui exclue que ce corps soit matériel. On consultera aussi le Guide des égarés, tome 2, chapitre 6, le Pardès, sixième porte, chapitre 6. Mais, l’on peut encore s’interroger, à ce propos".
(6) Le Rabbi note en bas de page: "Traité Baba Batra 9b. Voir Igueret Hakodech, chapitre 3."
(7) Le Rabbi note en bas de page: "Choul’han Arou’h Yoré Déa, chapitre 248 et commentaires, à cette référence".
(8) Textuellement "la marque sur le dos du chameau est à la mesure du poids de son fardeau". Le Rabbi note en bas de page: "Il en est précisément ainsi. Voir l’importance de la punition, dans ce cas, au traité Ketouvot 66b".
(9) Le Rabbi note en bas de page: "Voir le Likouteï Torah, au discours intitulé: "Cantique des degrés, des profondeurs", au début du second chapitre et le commentaire du discours : "Je suis noire et gracieuse", au début du chapitre 6."