Lettre n° 7565

Par la grâce de D.ieu,
12 Chevat 5721,
Brooklyn,

Aux distingués ‘Hassidim qui craignent D.ieu,
le Rav Yossef Yehouda(1) et le Rav Naftali(2),

Je vous salue et vous bénis,

A) Je fais réponse à votre lettre du 9 Chevat, dans laquelle vous me demandez s’il est envisageable de modifier la prononciation des mots afin d’appliquer les règles des accents toniques et des lettres muettes(3). Globalement, je ne comprends pas quelles sont vos craintes. En effet, ces principes ne sont jamais appliqués au chant. Parfois, des règles plus importantes que celles-là sont également mises de côté et il arrive même qu’on lui ajoute des syllabes. Si, précisément en ce domaine, il s’avère que “ la loi doit faire recourber la montagne ”(4), un tel changement est effectivement envisageable, mais, encore une fois, les meilleurs chants ne respectent pas systématiquement les règles grammaticales.

B) Ces chants peuvent-ils être travaillés pour une chorale à deux voix, ce qui sera plus facilement accepté par les enseignants ? Cette question est surprenante également, car le contraire semble plus logique. En effet, un chant à deux voix ne peut pas être chanté à une seule, lorsque le temps ne permet pas de préparer un second chanteur, ou bien si l’on n’en trouve pas un. En tout état de cause, il semble que vous désiriez satisfaire la volonté et le désir de chacun. Là encore, il n’y a pas de règle. Dès lors que le chant n’est pas modifié, on peut le travailler de la manière qui convient.

C) Vous me demandez s’il faut mentionner le nom de celui qui fait les arrangements. Bien entendu, tout dépend de l’usage local et de la réaction du public, même si j’ai bon espoir que, sur ce second point(5), il n’y a pas de risque, puisque vous m’écrivez que celui qui fait les arrangements est un homme droit. Sans doute a-t-il donc commencé à s’engager sur le droit chemin, celui de notre Torah, Torah de vie, de la pratique de ses Mitsvot, desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”. Si c’est le cas, il est certain que la mention de son nom, sur cette brochure lui ajoutera de la force et du courage afin d’être le vainqueur dans le combat qu’il mène contre le mauvais penchant. En effet, le Saint béni soit-Il lui vient en aide.

Je vous adresse ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, de même que de toutes vos actions destinées à diffuser les sources(6) à l’extérieur. Nous venons, en effet, de vivre le jour de la Hilloula de mon beau-père, le Rabbi(7), chef d’Israël.

N. B. : Conformément à votre demande, la présente vous est adressée en passant outre à la file d’attente.

Notes

(1) Le Rav Y. Y. Marton. Voir, à son sujet, les lettres n°6511 et 6577.
(2) Le Rav N. Kraus. Voir, à son sujet, la lettre n°7338.
(3) Dans un livre de chants ‘hassidiques, préparés par les deux destinataires de cette lettre et qui était alors soumis au ministère israélien de l’éducation.
(4) Si un refus est fermement signifié.
(5) Sur la réaction du public.
(6) De la ‘Hassidout.
(7) Le 10 Chevat.