Lettre n° 7573

Par la grâce de D.ieu,
20 Chevat 5721,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav Acher(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du nouvel an des arbres(2). En un moment propice, le nom de ce jeune homme sera mentionné, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, conformément à ce que vous m’écrivez. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles, à son sujet. Vous m’interrogez également, au nom d’un donateur, désirant inscrire dans son testament qu’après cent vingt ans, ses biens seront légués à une institution se trouvant en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, au sein de laquelle on construira un lieu de Torah qui portera son nom et celui des membres de sa famille. Cet homme s’interroge sur le nom précis qu’il convient de donner à cette institution, de même que sur sa traduction anglaise.

Concrètement, la date de transmission de ce legs n’est pas claire et puisse D.ieu faire qu’ils(3) aient de longs jours et de bonnes années. Il est donc bien compliqué de choisir le nom de cette institution, a fortiori un nom “ précis ”, selon votre expression. Autre point, il y aura une difficulté sur le transfert de son héritage là-bas, si l’institution est déclarée comme se trouvant en Terre Sainte. Il est donc bien plus simple et plus agréable, de la déclarer comme ayant son siège en dehors d’Erets Israël, avec une branche, un département et un domaine d’action en Terre Sainte. Si une telle formulation est acceptée et si cet homme veut pratiquer ainsi, elle pourra être déclarée, par exemple, au nom du Merkaz Le Inyaneï ‘Hinou’h, en spécifiant, bien entendu, les conditions énoncés ci-dessus.

Il y a aussi une autre manière de faire. Il peut établir la déclaration au nom de la branche australienne du Merkaz, si celle-ci possède, là-bas, un statut officiel. Et, cette branche représentera le Merkaz d’ici. On peut aussi le faire par l’intermédiaire de la Yechiva ou du Beth Rivka, mais, en ce cas, les moyens d’action seront plus limités. En effet, il est clair que la Yechiva ne peut pas construire une école de filles, ni le Beth Rivka une école de garçons, alors que le Merkaz cumule bien les deux projets à la fois dans son programme.

Si, pour une quelconque raison, cet homme tient à inscrire, dans son testament, le nom d’une institution de Terre Sainte, il choisira le comité spirituel de Kfar ‘Habad, placé sous l’autorité de son Rav. Je précise bien “ spirituel ”, afin qu’il soit impossible d’utiliser ce don pour rembourser les dettes du Kfar, s’il y en a à cette date. Il peut choisir également la direction du Beth Rivka de Kfar ‘Habad. Avec mes respects et ma bénédiction,

M. Schneerson,

N. B. : S’agissant de votre voyage(4), j’ai déjà dit(5) que je n’appréciais pas du tout la traversée du méridien de changement de date pendant la période de l’Omer. D’un point de vue hala’hique, je considère, d’une manière très claire, que la fête de Chavouot doit être célébrée uniquement en fonction de son compte des jours et qu’en la matière, chacun tient le sien propre. En conséquence, celui qui traverse ce méridien ne doit en aucune façon se baser sur la date de Chavouot qui est retenue par les personnes se trouvant dans l’endroit où il parvient. Il le célébrera au cinquantième jour de son propre compte, c’est-à-dire avec un jour de différence, par rapport aux Juifs de l’endroit, à condition, bien entendu, qu’il ne traverse pas le méridien une autre fois, en sens inverse, pendant l’Omer. Comme je l’ai dit, mon avis est bien clair, en la matière. Néanmoins, il y a là une pratique surprenante(6), d’autant qu’à mon sens, une telle distinction est bien introduite par la Torah(7). C’est pour cela que, dans toute la mesure du possible, on doit éviter de se trouver confronté à une telle situation.

Notes

(1) Le Rav A. Abramson, de Sydney, Australie. Voir, à son propos, la lettre n°7543.
(2) Le 15 Chevat.
(3) Ce donateur et les membres de sa famille.
(4) Pour rendre visite au Rabbi.
(5) Voir la lettre n°7543.
(6) Le fait de ne pas célébrer Chavouot en même temps que le reste de la communauté.
(7) Elle-même et non par les Sages.