Lettre n° 7582
Par la grâce de D.ieu,
29 Chevat 5721,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav Chalom(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une interruption, j’ai bien reçu votre lettre de l’issue du Chabbat, avec ce qui y était joint Me trouvant, ce jour, veille du Roch ‘Hodech(2) au cours duquel on multiplie sa joie(3), près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, j’ai mentionné le nom de votre fils, afin qu’il ait une complète guérison. D.ieu fasse qu’avec votre épouse, vous l’éduquiez, de même que tous vos enfants, à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions. J’ai pris connaissance, avec plaisir, de vos actions, mais, conformément à un proverbe(4) de nos maîtres et chefs, dont les dictons sont des commentaires de la Torah : “ si le bien est bien, le meilleur n’est-il pas meilleur ? ”. Je reproduirai également ici les termes du verset : “ On m’a chargé de garder les vignes, mais, ma propre vigne, je ne l’ai pas gardée ”(5), ce qui veut dire que, selon la Torah, il s’agit incontestablement là d’une vigne et qu’elle doit donc être gardée. Pour autant, celle-ci ne peut pas être comparée à la garde de “ ma propre vigne ”.
Il a été maintes fois souligné que toute chose figure, au moins en allusion, dans la partie révélée de la Torah et même dans la Hala’ha, concrètement applicable. C’est également le cas, en l’occurrence. L’importance de la différence(6) peut être déduite de la décision hala’hique selon laquelle “ toutes les préoccupations célestes ne l’équivalent pas ”, ce qui veut dire que toutes les Mitsvot n’atteignent pas une seule parole de la Torah. En revanche, quand il s’agit d’une Mitsva dont on ne peut pas confier l’application à quelqu’un d’autre, c’est-à-dire précisément de “ ma propre vigne ”, non seulement une telle équivalence existe, comme l’affirme le traité Moéd Katan 9a, mais, en outre, on suspend l’étude de la Torah dans le but de mettre en pratique une telle Mitsva, comme le soulignent les commentaires de Rachi et des Tossafot, à cette référence, que vous consulterez.
Il est bien évident que je fais allusion ici à l’enseignement de la ‘Hassidout, à ce qui la concerne, à ses directives et à ses usages. Nous en avons reçu l’Injonction et il est donc certain que nous obtenons tous les moyens nécessaires pour y parvenir, car “ le Saint béni soit-Il n’agit pas avec félonie envers Ses créatures ”. Tout ne dépend donc que de la volonté. Vous m’interrogez sur le Rambam et sur son rapport avec la Kabbala(7). Vous consulterez, à ce sujet, le Séfer Ha Si’hot été 5700(8), à la page 41 et dans la note. Vous me posez également une question sur le fait de dire : “ Pardonne-nous ”(9). Je n’ai pas reçu d’instruction, à ce propos, mais il me semble que tout dépend de l’heure à laquelle on prononce cette bénédiction plutôt que de ce qui se passera par la suite. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,
M. Schneerson,
Concernant le nombre de mots du paragraphe Al Ha Nissim(10), vous verrez le Siddour du Yaabets, selon lequel celui de ‘Hanoukka en compte cent huit, comme dans le rite de l’Admour Hazaken et celui de Pourim, soixante huit. Le Colbo en cite cent vingt quatre ou cent vingt cinq, mais cela dépend des deux avis qui sont rapportés par le Choul’han Arou’h, à la fin du chapitre 682. Vous verrez aussi le Chilteï Ha Guiborim, du Rav Morde’haï, au second chapitre du traité Chabbat, qui dit : “ Le Al Ha Nissim compte cent vingt quatre mots, avec la conclusion : ‘tout comme Tu as fait…’ ”.
Dans l’article qui est joint à votre lettre, vous incluez à la fois les hommes et les femmes, dans l’obligation d’étudier la Torah, sans faire la moindre distinction, pas même en allusion ! Bien plus, vous concluez en citant ce que dit le Rambam, à ce sujet(11) ! Vous consulterez également les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, à la fin du chapitre 1. S’agissant des Tables de la Loi, l’usage courant veut qu’on les représente avec le sommet arrondi(12). Pour ma part, j’en ai toujours été surpris, car le Talmud établi clairement qu’elles étaient cubiques. On peut aussi l’établir d’après le commentaire que font nos Sages du verset : “ Elles étaient écrites de part en part ”. Leur représentation exacte figure sur la couverture des Conversations avec les jeunes.
Notes
(1) Le Rav C. Rivkin, de Seattle. Voir, à son sujet, la lettre n°7032.
(2) A l’occasion du “ petit Yom Kippour ”.
(3) Celui d’Adar.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°1544, 3219 et 7238.
(5) En l’occurrence, pourquoi ces actions ne sont-elles pas menées dans le cadre de ‘Habad ? Voir, à ce propos, la lettre n°3999.
(6) Entre le fait de garder “ ma propre vigne ” ou bien celle d’un autre.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°551.
(8) 1940, du précédent Rabbi.
(9) Si quelqu’un achève la Amida de la prière de Min’ha après le coucher du soleil et, de ce fait, ne dit pas le Ta’hanoun, doit-il néanmoins battre sa coulpe en récitant, dans cette Amida, la bénédiction Sela’h Lanou : “ Pardonne-nous ”, d’après la coutume ‘Habad qui veut qu’on le fasse uniquement lorsque cette prière est suivie par le Ta’hanoun ?
(10) Intercalé dans la prière, à ‘Hanoukka et à Pourim.
(11) Comme s’il considérait lui-même que les hommes et les femmes avaient la même obligation, en la matière.
(12) Voir, à ce propos, la longue explication des causeries du Chabbat Parchat Tissa 5741 (1981) et de Sim’hat Torah 5742 (1981).
29 Chevat 5721,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et se
consacre aux besoins communautaires, le Rav Chalom(1),
Je vous salue et vous bénis,
Après une interruption, j’ai bien reçu votre lettre de l’issue du Chabbat, avec ce qui y était joint Me trouvant, ce jour, veille du Roch ‘Hodech(2) au cours duquel on multiplie sa joie(3), près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, j’ai mentionné le nom de votre fils, afin qu’il ait une complète guérison. D.ieu fasse qu’avec votre épouse, vous l’éduquiez, de même que tous vos enfants, à la Torah, au dais nuptial et aux bonnes actions. J’ai pris connaissance, avec plaisir, de vos actions, mais, conformément à un proverbe(4) de nos maîtres et chefs, dont les dictons sont des commentaires de la Torah : “ si le bien est bien, le meilleur n’est-il pas meilleur ? ”. Je reproduirai également ici les termes du verset : “ On m’a chargé de garder les vignes, mais, ma propre vigne, je ne l’ai pas gardée ”(5), ce qui veut dire que, selon la Torah, il s’agit incontestablement là d’une vigne et qu’elle doit donc être gardée. Pour autant, celle-ci ne peut pas être comparée à la garde de “ ma propre vigne ”.
Il a été maintes fois souligné que toute chose figure, au moins en allusion, dans la partie révélée de la Torah et même dans la Hala’ha, concrètement applicable. C’est également le cas, en l’occurrence. L’importance de la différence(6) peut être déduite de la décision hala’hique selon laquelle “ toutes les préoccupations célestes ne l’équivalent pas ”, ce qui veut dire que toutes les Mitsvot n’atteignent pas une seule parole de la Torah. En revanche, quand il s’agit d’une Mitsva dont on ne peut pas confier l’application à quelqu’un d’autre, c’est-à-dire précisément de “ ma propre vigne ”, non seulement une telle équivalence existe, comme l’affirme le traité Moéd Katan 9a, mais, en outre, on suspend l’étude de la Torah dans le but de mettre en pratique une telle Mitsva, comme le soulignent les commentaires de Rachi et des Tossafot, à cette référence, que vous consulterez.
Il est bien évident que je fais allusion ici à l’enseignement de la ‘Hassidout, à ce qui la concerne, à ses directives et à ses usages. Nous en avons reçu l’Injonction et il est donc certain que nous obtenons tous les moyens nécessaires pour y parvenir, car “ le Saint béni soit-Il n’agit pas avec félonie envers Ses créatures ”. Tout ne dépend donc que de la volonté. Vous m’interrogez sur le Rambam et sur son rapport avec la Kabbala(7). Vous consulterez, à ce sujet, le Séfer Ha Si’hot été 5700(8), à la page 41 et dans la note. Vous me posez également une question sur le fait de dire : “ Pardonne-nous ”(9). Je n’ai pas reçu d’instruction, à ce propos, mais il me semble que tout dépend de l’heure à laquelle on prononce cette bénédiction plutôt que de ce qui se passera par la suite. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,
M. Schneerson,
Concernant le nombre de mots du paragraphe Al Ha Nissim(10), vous verrez le Siddour du Yaabets, selon lequel celui de ‘Hanoukka en compte cent huit, comme dans le rite de l’Admour Hazaken et celui de Pourim, soixante huit. Le Colbo en cite cent vingt quatre ou cent vingt cinq, mais cela dépend des deux avis qui sont rapportés par le Choul’han Arou’h, à la fin du chapitre 682. Vous verrez aussi le Chilteï Ha Guiborim, du Rav Morde’haï, au second chapitre du traité Chabbat, qui dit : “ Le Al Ha Nissim compte cent vingt quatre mots, avec la conclusion : ‘tout comme Tu as fait…’ ”.
Dans l’article qui est joint à votre lettre, vous incluez à la fois les hommes et les femmes, dans l’obligation d’étudier la Torah, sans faire la moindre distinction, pas même en allusion ! Bien plus, vous concluez en citant ce que dit le Rambam, à ce sujet(11) ! Vous consulterez également les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, à la fin du chapitre 1. S’agissant des Tables de la Loi, l’usage courant veut qu’on les représente avec le sommet arrondi(12). Pour ma part, j’en ai toujours été surpris, car le Talmud établi clairement qu’elles étaient cubiques. On peut aussi l’établir d’après le commentaire que font nos Sages du verset : “ Elles étaient écrites de part en part ”. Leur représentation exacte figure sur la couverture des Conversations avec les jeunes.
Notes
(1) Le Rav C. Rivkin, de Seattle. Voir, à son sujet, la lettre n°7032.
(2) A l’occasion du “ petit Yom Kippour ”.
(3) Celui d’Adar.
(4) Voir, à ce sujet, les lettres n°1544, 3219 et 7238.
(5) En l’occurrence, pourquoi ces actions ne sont-elles pas menées dans le cadre de ‘Habad ? Voir, à ce propos, la lettre n°3999.
(6) Entre le fait de garder “ ma propre vigne ” ou bien celle d’un autre.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°551.
(8) 1940, du précédent Rabbi.
(9) Si quelqu’un achève la Amida de la prière de Min’ha après le coucher du soleil et, de ce fait, ne dit pas le Ta’hanoun, doit-il néanmoins battre sa coulpe en récitant, dans cette Amida, la bénédiction Sela’h Lanou : “ Pardonne-nous ”, d’après la coutume ‘Habad qui veut qu’on le fasse uniquement lorsque cette prière est suivie par le Ta’hanoun ?
(10) Intercalé dans la prière, à ‘Hanoukka et à Pourim.
(11) Comme s’il considérait lui-même que les hommes et les femmes avaient la même obligation, en la matière.
(12) Voir, à ce propos, la longue explication des causeries du Chabbat Parchat Tissa 5741 (1981) et de Sim’hat Torah 5742 (1981).