Lettre n° 7631
Par la grâce de D.ieu,
23 Nissan 5721,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du quatrième jour de ‘Hol Ha Moéd Pessa’h. Il est absolument certain que vous devez vous consacrer à l’activité à laquelle vous faites allusion. Je suis même surpris que vous ayez un doute, à ce propos. Il en est ainsi pour différentes raisons et, tout d’abord, parce que cela doit se faire et que vous êtes un expert en la matière, malgré les faits malencontreux que vous me rapportez. Sur le contenu proprement dit de votre lettre et sur celle qui la précédait, je suis étonné de constater que de telles objections n’aient pas été envoyées à la bonne adresse, car, si cela avait été le cas, vos plaintes auraient été immédiatement supprimées. Je m’explique.
La divine Providence vous a accordé des capacités larges et élevées, de même que l’enthousiasme qui est nécessaire pour qu’elles reçoivent une application concrète. Je fais allusion à l’enseignement, au don d’organisation et aux activités communautaires. Toutefois, deux éléments vous empêchent de les utiliser comme il le faudrait et dans toute la mesure du possible. Pour une raison quelconque, vous ne souhaitez pas changer la situation et il vous semble même que cela n’est pas possible. Le premier de ces éléments est la collaboration avec les autres, comme dans le cas de deux associés, l’un et l’autre intéressés au succès de leur entreprise et qui, de ce fait, doivent consentir à certaines concessions. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Le second point, que l’on rencontre fréquemment dans la nature humaine, est que votre enthousiasme vous empêche d’avoir une activité méthodique et planifiée. De fait, la collaboration avec les autres porte ses fruits également dans ce domaine, puisqu’elle permet que l’un ne soit pas dérangé par l’enthousiasme de l’autre. En pareil cas, on peut prévoir et anticiper l’activité à l’avance.
Néanmoins, vos qualités et les points cités au préalable contrebalancent largement ces deux inconvénients, sans toutefois les faire totalement disparaître. Vous avez sûrement dû l’observer vous-même, dans le passé, en constatant que le bilan final est positif, non pas de façon moyenne, mais bien dans la largesse, même s’il y a eu également des manques, comme on l’a constaté. Pour conclure, il est indispensable et judicieux, non seulement de façon spirituelle, mais aussi matériellement, de maintenir vos activités présentes. Toutefois, vous vous efforcerez, dans la mesure du possible, s’il est impossible de faire totalement disparaître ces deux éléments, au moins de les réduire.
Autre point, évoqué à la fin de votre lettre, vous me dites que vous avez parlé à l’un des ‘Hassidim âgés, qui s’est emporté contre vous. En présentant mes excuses à ce ‘Hassid âgé, parmi tous les autres ‘Hassidim âgés, je dois, pour ma part, m’en tenir à ce que j’ai entendu de mon beau-père, le Rabbi, c’est-à-dire la constatation que “ l’acte est essentiel ” et, de fait, une Michna l’établit clairement. Or, si l’on établit le bilan des actions concrètes menées à bien par ces ‘Hassidim âgés, dans cette ville, on peut constater que la Yechiva qu’ils ont fondée a connu le déclin, puis a disparu complètement, même si cela a pris en certain temps car, par la suite, sont arrivés des ‘Hassidim de Russie qui ont pris des initiatives personnelles en la matière, allant à l’encontre de ces ‘Hassidim âgés. C’est de cette façon que la Yechiva a été créée.
Plus généralement, la situation de la ville est bien connue, de même que celle des synagogues ‘hassidiques et leur action pour diffuser les sources. Il n’est donc pas étonnant que ces hommes conseillent aux autres de les imiter. Et, ceux qui adoptent leurs conceptions peuvent observer les conséquences de ce que ces ‘Hassidim âgés ont accompli concrètement. De la sorte, ils sont en mesure de déduire avec certitude ce que seront toutes les réalisations de ‘Habad si on les écoute, ce qu’à D.ieu ne plaise. De fait, il est surprenant de constater que, d’ordinaire, ils ont du mal à se concerter pour quoi que ce soit, alors que, quand il s’agit de s’abstenir de mener une action, ils sont unanimes et, avec une seule parole, un seule cœur, ils forment une assemblée unique. Et, il est inutile d’en dire plus, tant cela est douloureux et effroyable. Bien entendu, vous avez la possibilité et l’autorisation de montrer ces quelques lignes à ceux qui conseillent, à vous-même et aux personnes comme vous, de rester inactif.
En fonction de ce que je sais de votre caractère, il y a tout lieu de penser que votre réaction première, à la lecture de ma lettre, ne sera pas, comme je l’aurais souhaité, la décision d’intensifier vos actions. Bien au contraire, vous vous direz, pour reprendre l’expression de nos Sages : “ Pourquoi devrais-je m’imposer un tel tracas ? ” ou bien, ce qui est encore plus négatif, serez-vous découragé. C’est la raison pour laquelle je réitère de nouveau ce qui est dit dans les premières lignes de la présente. Vous possédez un entrain extraordinaire et de hautes capacités. Vous pouvez donc vous en servir pleinement, vous devez le faire et il est indispensable que vous le fassiez, ce qui sera votre bien matériel et spirituel. Bien entendu, vous accorderez la priorité aux actions de ‘Habad. Bien plus, comme je l’ai maintes fois écrit, on accorde la réussite en abondance, pour tout ce qui concerne ‘Habad, au-delà de ce que l’on peut s’imaginer. Pour autant, si l’on veut l’obtenir, des actions concrètes sont nécessaires et l’on ne peut pas se contenter de pensées, de raisonnements, d’échanges au cours de réunions, dont la conclusion est la nécessité de ne rien faire ou bien la constatation selon laquelle : “ Je me suis sauvé moi-même, puisque j’ai fait connaître mon opinion ”. Bien au contraire, des réalisations effectives sont indispensables, des actions larges, conformément à l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi.
Puisse D.ieu faire que vous lisiez ma lettre et que vous la compreniez en fonction de son contenu véritable et de son objectif, de sorte qu’elle remonte votre moral, matériellement et spirituellement et que vous multipliez vos actions, là encore matériellement et spirituellement. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et, comme je l’ai dit, dans la joie et l’enthousiasme,
M. Schneerson,
23 Nissan 5721,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du quatrième jour de ‘Hol Ha Moéd Pessa’h. Il est absolument certain que vous devez vous consacrer à l’activité à laquelle vous faites allusion. Je suis même surpris que vous ayez un doute, à ce propos. Il en est ainsi pour différentes raisons et, tout d’abord, parce que cela doit se faire et que vous êtes un expert en la matière, malgré les faits malencontreux que vous me rapportez. Sur le contenu proprement dit de votre lettre et sur celle qui la précédait, je suis étonné de constater que de telles objections n’aient pas été envoyées à la bonne adresse, car, si cela avait été le cas, vos plaintes auraient été immédiatement supprimées. Je m’explique.
La divine Providence vous a accordé des capacités larges et élevées, de même que l’enthousiasme qui est nécessaire pour qu’elles reçoivent une application concrète. Je fais allusion à l’enseignement, au don d’organisation et aux activités communautaires. Toutefois, deux éléments vous empêchent de les utiliser comme il le faudrait et dans toute la mesure du possible. Pour une raison quelconque, vous ne souhaitez pas changer la situation et il vous semble même que cela n’est pas possible. Le premier de ces éléments est la collaboration avec les autres, comme dans le cas de deux associés, l’un et l’autre intéressés au succès de leur entreprise et qui, de ce fait, doivent consentir à certaines concessions. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Le second point, que l’on rencontre fréquemment dans la nature humaine, est que votre enthousiasme vous empêche d’avoir une activité méthodique et planifiée. De fait, la collaboration avec les autres porte ses fruits également dans ce domaine, puisqu’elle permet que l’un ne soit pas dérangé par l’enthousiasme de l’autre. En pareil cas, on peut prévoir et anticiper l’activité à l’avance.
Néanmoins, vos qualités et les points cités au préalable contrebalancent largement ces deux inconvénients, sans toutefois les faire totalement disparaître. Vous avez sûrement dû l’observer vous-même, dans le passé, en constatant que le bilan final est positif, non pas de façon moyenne, mais bien dans la largesse, même s’il y a eu également des manques, comme on l’a constaté. Pour conclure, il est indispensable et judicieux, non seulement de façon spirituelle, mais aussi matériellement, de maintenir vos activités présentes. Toutefois, vous vous efforcerez, dans la mesure du possible, s’il est impossible de faire totalement disparaître ces deux éléments, au moins de les réduire.
Autre point, évoqué à la fin de votre lettre, vous me dites que vous avez parlé à l’un des ‘Hassidim âgés, qui s’est emporté contre vous. En présentant mes excuses à ce ‘Hassid âgé, parmi tous les autres ‘Hassidim âgés, je dois, pour ma part, m’en tenir à ce que j’ai entendu de mon beau-père, le Rabbi, c’est-à-dire la constatation que “ l’acte est essentiel ” et, de fait, une Michna l’établit clairement. Or, si l’on établit le bilan des actions concrètes menées à bien par ces ‘Hassidim âgés, dans cette ville, on peut constater que la Yechiva qu’ils ont fondée a connu le déclin, puis a disparu complètement, même si cela a pris en certain temps car, par la suite, sont arrivés des ‘Hassidim de Russie qui ont pris des initiatives personnelles en la matière, allant à l’encontre de ces ‘Hassidim âgés. C’est de cette façon que la Yechiva a été créée.
Plus généralement, la situation de la ville est bien connue, de même que celle des synagogues ‘hassidiques et leur action pour diffuser les sources. Il n’est donc pas étonnant que ces hommes conseillent aux autres de les imiter. Et, ceux qui adoptent leurs conceptions peuvent observer les conséquences de ce que ces ‘Hassidim âgés ont accompli concrètement. De la sorte, ils sont en mesure de déduire avec certitude ce que seront toutes les réalisations de ‘Habad si on les écoute, ce qu’à D.ieu ne plaise. De fait, il est surprenant de constater que, d’ordinaire, ils ont du mal à se concerter pour quoi que ce soit, alors que, quand il s’agit de s’abstenir de mener une action, ils sont unanimes et, avec une seule parole, un seule cœur, ils forment une assemblée unique. Et, il est inutile d’en dire plus, tant cela est douloureux et effroyable. Bien entendu, vous avez la possibilité et l’autorisation de montrer ces quelques lignes à ceux qui conseillent, à vous-même et aux personnes comme vous, de rester inactif.
En fonction de ce que je sais de votre caractère, il y a tout lieu de penser que votre réaction première, à la lecture de ma lettre, ne sera pas, comme je l’aurais souhaité, la décision d’intensifier vos actions. Bien au contraire, vous vous direz, pour reprendre l’expression de nos Sages : “ Pourquoi devrais-je m’imposer un tel tracas ? ” ou bien, ce qui est encore plus négatif, serez-vous découragé. C’est la raison pour laquelle je réitère de nouveau ce qui est dit dans les premières lignes de la présente. Vous possédez un entrain extraordinaire et de hautes capacités. Vous pouvez donc vous en servir pleinement, vous devez le faire et il est indispensable que vous le fassiez, ce qui sera votre bien matériel et spirituel. Bien entendu, vous accorderez la priorité aux actions de ‘Habad. Bien plus, comme je l’ai maintes fois écrit, on accorde la réussite en abondance, pour tout ce qui concerne ‘Habad, au-delà de ce que l’on peut s’imaginer. Pour autant, si l’on veut l’obtenir, des actions concrètes sont nécessaires et l’on ne peut pas se contenter de pensées, de raisonnements, d’échanges au cours de réunions, dont la conclusion est la nécessité de ne rien faire ou bien la constatation selon laquelle : “ Je me suis sauvé moi-même, puisque j’ai fait connaître mon opinion ”. Bien au contraire, des réalisations effectives sont indispensables, des actions larges, conformément à l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi.
Puisse D.ieu faire que vous lisiez ma lettre et que vous la compreniez en fonction de son contenu véritable et de son objectif, de sorte qu’elle remonte votre moral, matériellement et spirituellement et que vous multipliez vos actions, là encore matériellement et spirituellement. Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et, comme je l’ai dit, dans la joie et l’enthousiasme,
M. Schneerson,