Lettre n° 7635

Par la grâce de D.ieu,
7 Iyar 5721,
Brooklyn,

Au comité des membres de la synagogue Na’halat Binyamin,
à Tel Aviv, en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être
restaurée et rebâtie, par notre juste Machia’h, très bientôt
et de nos jours, que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 12 Nissan, que je viens de recevoir. Vous m’indiquez les arguments, dans un sens et dans l’autre, concernant l’unification des deux synagogues de la rue Na’halat Binyamin et de la rue Rav Kook(1). Vous me demandez ce que j’en pense. Comme c’est souvent le cas, il convient, en la matière, de distinguer le bon du possible. Mais, chacun doit juger son prochain en lui accordant les circonstances atténuantes et peut-être le bon, tel qu’il sera exposé ci-dessous, sera-t-il également le possible. C’est pour cela que je le mentionne ici :

A) La meilleure solution est d’engager, parmi les ‘Hassidim de Tel Aviv, des personnes emplies d’enthousiasme et d’entrain. Certains de ses ‘Hassidim s’engageront à développer la première synagogue et les autres en feront de même pour la seconde. Bien entendu, pour cela, ils ne tiendront pas de réunions entre eux, n’auront pas de discussion appartenant au monde de la pensée. Ils mèneront des actions concrètes, afin de multiplier le nombre de ceux qui viennent y prier, de faire en sorte que des cours soient donnés dans l’une et dans l’autre. A fortiori en sera-t-il ainsi dans le cas où, entre temps, de nouvelles synagogues auront été créées. Combien plus, en pareil cas, doit-il être possible de développer celles qui existent depuis un certain temps déjà. En effet, mon beau-père, le Rabbi, invoque l’immense miséricorde divine pour la réussite de telles actions. Mais, encore une fois, il convient de réaliser des actions concrètes, conformément au dicton(2) selon lequel “ une action est préférable à mille plaintes ”. Il est donc certain que les deux synagogues ont le droit d’exister, d’exister réellement, c’est-à-dire d’être vivantes et donc de grandir, de se développer, à la fois quantitativement et qualitativement.

B) Si, du fait de l’organisation actuelle, nul ne se consacre, pour une quelconque raison, au renforcement de ces synagogues, si l’on peut donc craindre que la situation actuelle n’évolue pas et que la première solution ne soit pas praticable, pour toutes ces raisons, vous vous réunirez avec les représentants de l’autre synagogue et vous chercherez une solution qui soit susceptible de la sauver, au moins jusqu’à un certain point.

C) Si les deux offices sont fixés l’un après l’autre, il n’en résultera aucun inconvénient et rien de négatif, comme je l’ai déjà écrit, de façon détaillée, à monsieur Smerling(3). De même, je ne vois pas ce qui s’oppose à ce qu’une partie des personnes priant là appartiennent à nos frères, les Juifs séfarades, pourvu que le rite de la prière soit celui de ‘Habad, celui de nos maîtres et chefs. Avec mes respects et ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) A l’époque, les deux centres de ‘Habad à Tel Aviv.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°6552.
(3) Chnéor Zalman Smerling, de Tel Aviv. Voir, à son sujet, les lettres n°4301 et 6034.