Lettre n° 7664

[10 Sivan 5721]

J’ai bien reçu votre lettre du 8 Sivan. C’est, naturellement, avec la plus grande surprise que j’y ai pris connaissance de votre surprenante idée, puisque vous envisagez que l’un de vos fils quitte une atmosphère pénétrée de Torah, de ‘Hassidout(1) et de tout ce qui s’y rattache, afin d’intégrer un environnement dirigé par ceux qui rejettent une telle approche. A notre époque, il est impossible de dire que l’on n’a pas eu connaissance de la ‘Hassidout, de son contenu et de ses directives, quel que soit le groupe de ceux qui étudient la Torah auquel on appartient. Or, une telle connaissance fait que celui qui la possède ne se trouve plus dans une situation neutre, car la ‘Hassidout demande non seulement que l’on soit attirée par elle, mais aussi que l’on agisse concrètement en ce sens. On peut l’accepter, la rejeter ou, tout au plus, évacuer l’ensemble de cette question de son esprit. Mais, ceux que vous citez dans votre lettre, pour une quelconque raison, n’adoptent pas cette dernière position(2). Bien au contraire, ils entendent exprimer clairement leur position, en la matière.

Tout ceci serait valable, de la même façon, s’il ne s’agissait pas d’un enfant de ‘Hassidim, surtout avec les capacités et les connaissances que possède votre fils. Combien d’élèves comme lui y a-t-il, desquels il peut se rapprocher, selon ce que je sais, d’après les lettres qu’ils m’écrivent et les informations que j’obtiens indirectement(3) ! Il est clair qu’un compagnon d’étude doit correspondre non seulement par sa formation et ses aptitudes, mais aussi par son caractère. Vous prendrez donc conseil auprès de ceux qui connaissent ces jeunes gens et, parmi eux, vous choisirez ceux qui vous semblent les plus aptes. Et, D.ieu vous accordera la réussite.

Il est à peu près certain que l’état d’esprit de votre fils, à propos duquel vous m’écrivez, ne s’explique en aucune façon de la manière que vous indiquez. Il provient du changement de climat, de votre départ d’ici pour vous rendre en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. C’est une évidence. Je vous adresse ma bénédiction afin que, avec votre mari, le Rav, vous éduquiez tous vos enfants d’une manière conforme à la volonté de nos maîtres et chefs. Et, vous concevrez d’eux une satisfaction véritable, une satisfaction ‘hassidique, à tous les sens du terme.

Notes

(1) Vraisemblablement la Yechiva Loubavitch.
(2) Mais affichent un rejet actif de la ‘Hassidout.
(3) La femme destinataire de cette lettre expliquait vraisemblablement au Rabbi que son fils n’a pas trouvé de compagnon d’étude.