Lettre n° 769

Par la grâce de D.ieu,
Veille de Chabbat Techouva 5711,
Brooklyn, New York,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav I.(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je vous adresse, avec la présente, le fascicule édité pour Chabbat Techouva et Yom Kippour. Vous le mettrez sans doute à la disposition de votre entourage, de préférence en réunissant un grand nombre de personnes.

Vous consulterez les références mentionnées au début de ce fascicule, qui définissent la Techouva Supérieure, laquelle apporte la plus haute élévation à ceux qui s’engagent dans le processus de la Techouva, comme l’indique la fin du huitième chapitre d’Igueret Hatechouva.

La Techouva Supérieure consiste à réunir toutes les forces de l’esprit, ainsi qu’il est dit : "Que l’homme revienne"(2). A notre époque, elle implique également de réunir toutes les parties constitutives du peuple d’Israël, depuis les chefs de tribu jusqu’aux puiseurs d’eau. C’est ainsi que "il y eut un roi en Yechouroun, devant le rassemblement des têtes du peuple, ensemble toutes les tribus d’Israël"(3).

La Techouva Supérieure possède une immense qualité, en particulier à l’époque actuelle. Du temps du Sanhédrin, les condamnés à mort qui se repentaient ne pouvaient être acquittés par le tribunal des hommes(4). A l’heure actuelle, seule la sentence de ces condamnations à mort subsiste(5) et elle peut être prononcée par le tribunal céleste.

Ainsi, on pardonne bien, à l’heure actuelle, à celui qui accède à la Techouva, de sorte qu’il ne reste même pas trace de ses agissements précédents(6), comme le dit le traité Makot 13b. On consultera également les responsa Noda Bihouda, première version, partie Ora’h ‘Haïm, chapitre 35.

Nos Sages indiquent des limitations au rachat de la faute apporté par Yom Kippour. Ainsi, celle-ci ne concerne pas un cas où seule la moitié de la quantité requise a été obtenu(7) ou bien, selon un avis, celui qui n’a pas commis de faute mais se voit néanmoins affliger une punition n’en est pas dispensé par Yom Kippour, selon le traité Kritout 18b et les Tossafot, sur ce même traité, page 7a.

A l’opposé, rien ne résiste à la Techouva.

Puisse donc D.ieu faire que s’accomplisse en chacun et en chacune de nous la bénédiction de mon beau-père, le Rabbi qu’il avait coutume d’accorder à ceux qui venaient le voir pour la solliciter, à la veille de Yom Kippour, dans l’après-midi :

"Que D.ieu suscite un désir de Techouva sincère, émanant de la partie profonde du cœur".

Ainsi, nous assisterons à la réalisation de la promesse, selon laquelle "si Israël s’investit dans la Techouva, il sera immédiatement libéré"(8).

En vous souhaitant et en me souhaitant d’être définitivement inscrits pour une bonne année,

Mena’hem Mendel Ben ‘Hanna Schneerson,

* * *

J’ai lu votre demande de bénédiction(9), pour vous et pour les élèves de la Yechiva, à la veille de Roch Hachana, près du tombeau et, le jour même de Roch Hachana, dans le bureau de mon beau-père, le Rabbi.

* * *

J’ai bien reçu votre lettre et, entre temps, vous avez dû recevoir la mienne, à laquelle était joint le fascicule édité à l’occasion de Roch Hachana.

Concernant ce que vous m’écrivez, vous devez étudier la ‘Hassidout et, en particulier, l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi. Vous devez aussi la diffuser. Ainsi, nous avancerons tous sous la responsabilité du Rabbi qui, lui-même, accomplira ce qui lui incombe, dans la mesure où cela est nécessaire.

Notes

(1) Cette lettre "collective-personnelle" fut adressée à plusieurs personnes, avec le fascicule mentionné au début de cette lettre. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : "Fin du chapitre 10 d’Igueret Hatechouva".
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Likouteï Torah, début de la Parchat Nitsavim".
(4) Qui ne pouvait vérifier leur sincérité.
(5) Le tribunal ne peut statuer, mais la sentence est appliquée, par exemple grâce à un phénomène naturel.
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Seule la Techouva Supérieure permet d’obtenir un tel résultat, comme l’indique la fin du chapitre 7 du Tanya et le début du chapitre 2 d’Igueret Hatechouva. Ceci permet de comprendre le fil conducteur d’un passage du Rambam, lois de la Techouva, chapitre 7, paragraphe 6, précisant que D.ieu éloigne ceux qui commettent des fautes et, simultanément, rapproche ceux qui se repentent. Une telle Techouva transforme les transgressions délibérées en bienfaits".
(7) Celui qui mange une certaine quantité de graisse interdite avant Yom Kippour et la même quantité après Yom Kippour peut apporter un sacrifice pour expier ces deux fautes, car Yom Kippour ne l’absout pas de la première.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : "Rambam, lois de la Techouva, chapitre 7, paragraphe 5. Igueret Hatechouva, chapitre 11".