Lettre n° 7704
Par la grâce de D.ieu,
19 Iyar 5721,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux
multiples connaissances, le Rav ‘Hananya Yom Tov Lippa,
auparavant président du tribunal rabbinique de Helmats(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce mardi :
A) S’agissant du père qui s’isole avec sa fille ou bien de la mère qui s’isole avec son fils, je n’ai pas reçu d’instruction particulière.
B) Vous me demandez quelle est notre coutume, pour ce qui est de la consommation de viande après des plats lactés. De façon générale, après du lait ou du beurre, nous avons l’habitude d’attendre une heure. En outre, nous ne consommons pas de viande dans le même repas. C’est ce que dit le Chneï Lou’hot Ha Berit, dans son traité Chevouot, à la page 180b. Le Darkeï Techouva, Yoré Déa, chapitre 89, à la fin du paragraphe 19, précise : “ un peu plus d’une heure ”, mais l’on peut se demander ce qu’il entend par “ un peu plus ” et sur quoi il se base. Néanmoins, on ne m’a pas dit si cela concerne chacun ou bien s’adresse uniquement à une élite. Vous verrez aussi le Péri Megadim, sur le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au chapitre 89, le Sifteï Daat, au chapitre 107. Selon ces textes, une interruption d’une heure remplace un rinçage. Malgré mes occupations, j’ai pris de mon temps pour vous répondre au plus vite, comme vous me le demandez dans votre lettre. Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de votre activité sacrée, destinée à multiplier la pureté en Israël(2), en bonne santé,
N. B. : L’envoi de la présente a été retardée et je viens de recevoir votre lettre de la veille du Chabbat, dans laquelle vous me citez un ouvrage justifiant l’usage d’attendre une demie-heure, après avoir consommé du lait et du beurre(3).
En effet, quelle est la définition du travail qu’il est interdit d’accomplir avant la prière, à propos duquel il est dit : “ à proximité de Min’ha ”(4) ? Celle-ci est précisée par les Décisionnaires : une demie-heure. Passé ce délai, on ne peut plus parler de proximité(5). Avec tout le respect dû à l’auteur, l’essentiel manque ici, tout au moins dans l’extrait que vous reproduisez dans votre lettre. En effet, pour la consommation de lait et de viande, je n’ai pas vu, pour l’heure, que l’on parle de “ proximité ”. On dit, en fait, dans le Zohar, tome 2, à la page 125a : “ ensemble, au même moment ou bien dans le même repas ”. Et, si l’on cherche effectivement une référence, toutes les expressions employées par le Zohar évoquent plutôt ce qui est immédiat(6) ou même encore plus que cela. C’est bien clair. Or, ce qui est immédiat correspond d’ordinaire au temps nécessaire pour parcourir une distance de vingt-deux coudées(7), comme le tranche le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 166. Bien plus, passé ce délai, il y a effectivement une interruption. Le Darkeï Techouva, précédemment cité, dit : “ un peu plus d’une heure ”, mais l’on peut toutefois noter que le temps nécessaire pour la digestion est celui-ci qui permet de parcourir quatre Mils. Vous consulterez les commentateurs du Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 184.
Notes
(1) Le Rav H. Y. T. L. Deutsch, Rabbi de Helmets. Voir, à son sujet, la lettre n°7518.
(2) En favorisant la construction de Mikwés.
(3) Pour consommer de la viande.
(4) A partir de quand faut-il s’arrêter de travailler ?
(5) On pourrait donc penser qu’il en est de même pour le passage du lait à la viande.
(6) Et, non uniquement proche.
(7) Soit une dizaine de mètres.
(8) Soit environ trois mille huit cent quarante mètres.
19 Iyar 5721,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux
multiples connaissances, le Rav ‘Hananya Yom Tov Lippa,
auparavant président du tribunal rabbinique de Helmats(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce mardi :
A) S’agissant du père qui s’isole avec sa fille ou bien de la mère qui s’isole avec son fils, je n’ai pas reçu d’instruction particulière.
B) Vous me demandez quelle est notre coutume, pour ce qui est de la consommation de viande après des plats lactés. De façon générale, après du lait ou du beurre, nous avons l’habitude d’attendre une heure. En outre, nous ne consommons pas de viande dans le même repas. C’est ce que dit le Chneï Lou’hot Ha Berit, dans son traité Chevouot, à la page 180b. Le Darkeï Techouva, Yoré Déa, chapitre 89, à la fin du paragraphe 19, précise : “ un peu plus d’une heure ”, mais l’on peut se demander ce qu’il entend par “ un peu plus ” et sur quoi il se base. Néanmoins, on ne m’a pas dit si cela concerne chacun ou bien s’adresse uniquement à une élite. Vous verrez aussi le Péri Megadim, sur le Choul’han Arou’h, Yoré Déa, au chapitre 89, le Sifteï Daat, au chapitre 107. Selon ces textes, une interruption d’une heure remplace un rinçage. Malgré mes occupations, j’ai pris de mon temps pour vous répondre au plus vite, comme vous me le demandez dans votre lettre. Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de votre activité sacrée, destinée à multiplier la pureté en Israël(2), en bonne santé,
N. B. : L’envoi de la présente a été retardée et je viens de recevoir votre lettre de la veille du Chabbat, dans laquelle vous me citez un ouvrage justifiant l’usage d’attendre une demie-heure, après avoir consommé du lait et du beurre(3).
En effet, quelle est la définition du travail qu’il est interdit d’accomplir avant la prière, à propos duquel il est dit : “ à proximité de Min’ha ”(4) ? Celle-ci est précisée par les Décisionnaires : une demie-heure. Passé ce délai, on ne peut plus parler de proximité(5). Avec tout le respect dû à l’auteur, l’essentiel manque ici, tout au moins dans l’extrait que vous reproduisez dans votre lettre. En effet, pour la consommation de lait et de viande, je n’ai pas vu, pour l’heure, que l’on parle de “ proximité ”. On dit, en fait, dans le Zohar, tome 2, à la page 125a : “ ensemble, au même moment ou bien dans le même repas ”. Et, si l’on cherche effectivement une référence, toutes les expressions employées par le Zohar évoquent plutôt ce qui est immédiat(6) ou même encore plus que cela. C’est bien clair. Or, ce qui est immédiat correspond d’ordinaire au temps nécessaire pour parcourir une distance de vingt-deux coudées(7), comme le tranche le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au chapitre 166. Bien plus, passé ce délai, il y a effectivement une interruption. Le Darkeï Techouva, précédemment cité, dit : “ un peu plus d’une heure ”, mais l’on peut toutefois noter que le temps nécessaire pour la digestion est celui-ci qui permet de parcourir quatre Mils. Vous consulterez les commentateurs du Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 184.
Notes
(1) Le Rav H. Y. T. L. Deutsch, Rabbi de Helmets. Voir, à son sujet, la lettre n°7518.
(2) En favorisant la construction de Mikwés.
(3) Pour consommer de la viande.
(4) A partir de quand faut-il s’arrêter de travailler ?
(5) On pourrait donc penser qu’il en est de même pour le passage du lait à la viande.
(6) Et, non uniquement proche.
(7) Soit une dizaine de mètres.
(8) Soit environ trois mille huit cent quarante mètres.