Vous me faites part des événements malencontreux qui se sont produits, puis vous concluez votre lettre en me demandant ce qu’il convient de faire pour les personnes que l’on peut ramener à de meilleurs sentiments et ce qu’il y a lieu d’envisager pour qu’une telle situation ne se reproduise pas à l’avenir. Avant tout, pour reprendre la formulation de nos Sages, il faut se demander “ comment l’enfant pourrait-il ne pas fauter ? ” alors que les classes de cette école sont mixtes, qu’il s’agisse d’études séculaires ou sacrées. Cette situation de mixité se prolonge donc par la suite. Bien plus, pendant le courant de l’étude, elle est “ comme le feu devant la toile ”, selon l’expression employée par nos Sages, qui possédaient eux-mêmes une bonne connaissance de la nature humaine. Ainsi, quand on veut écarter des conséquences éventuelles, on doit, tout d’abord, en supprimer la cause, l’origine. En revanche, un traitement qui ne guérirait et ne modifierait que la conséquence ne peut avoir qu’un effet éphémère et, bien plus, celui-ci n’est pas certain.

Certes, un soulagement, même passager, a également une valeur intrinsèque, surtout si l’on sait profiter de ce moment de la manière qui convient. Et, il est vrai que chacun possède son propre caractère. Pour autant, il est un point commun à tous. Aucune action n’est aussi efficace que l’exemple que donne personnellement celui qui veut faire de la morale aux autres et les conduire vers de meilleurs sentiments. Un autre point est également commun à tous, la nécessité de mettre en pratique les Mitsvot, dans toute la mesure du possible, car si un peu de lumière suffit pour repousser beaucoup d’obscurité, combien plus peut le faire beaucoup de lumière.

Autre précision, le succès d’une action est lié au fait que celle-ci soit menée d’une façon agréable. Mais, elle doit aussi être empreinte de la détermination nécessaire, surtout quand il s’agit d’une situation comme celle que vous décrivez. En effet, si on ne la supprime pas, elle peut être à l’origine de toutes les corruptions et de toutes les formes du mal, ce qu’à D.ieu ne plaise. Mais, malgré tout cela, il est dit que tous les Juifs sont “ les enfants de l’Eternel notre D.ieu ”. En conséquence, chacun doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour les conduire sur la voie du bien et de la droiture, afin que leur existence quotidienne soit conforme aux enseignements de notre Torah, Torah de vie et à la pratique de ses Mitsvot, desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”. Et, l’assurance nous a été donnée que les propos émanant du cœur pénètrent dans le cœur de celui qui les écoute et y exercent leur effet.