Lettre n° 799
Par la grâce de D.ieu,
15 Mar’Hechvan 5711,
Brooklyn,
Au président, aux responsables et aux membres de la
synagogue selon le rite du Ari Zal, à Montréal,
que D.ieu vous accorde longue vie(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai appris avec plaisir par le ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav Moché ‘Haïm Sapatchinski, la réussite du cours de Michna qu’il donne dans votre synagogue et la conclusion de l’ordre Moed(2), que vous ferez, avec l’aide de D.ieu, dimanche prochain.
Je vous adresse, par la présente, ma bénédiction pour que le succès dépasse ce qu’il a été jusqu’à maintenant, que ce cours se développe, comme tout ce qui vit, quantitativement et qualitativement à la fois. Ainsi, un plus grand nombre de personnes y participera et l’enthousiasme sera accru, pendant le temps de l’étude, de même que la clarté et la compréhension.
Notre Torah nous fut donnée par D.ieu, Qui est infini. Elle l’est donc également et s’applique, avec la même force, en tout endroit, à chaque époque. Tout comme elle se présentait avec la plus grande puissance lorsque D.ieu la donna, par l’intermédiaire de Moché notre maître, sur le mont Sinaï, elle conserve ce caractère, à l’époque actuelle, en cet exil obscur, dans chaque point du globe.
Le caractère infini de la Torah se marque également par le fait que chacun de ses concepts reçoit une infinité d’explications, que l’on classe d’ordinaire en quatre catégories, Pchat, le sens simple, Remez, le sens allusif, Drach, le sens analytique, Sod, le sens ésotérique(3).
* * *
La Michna de l’ordre Moed se conclut, avec le traité ‘Haguiga, par la Hala’ha suivante. L’autel d’or et celui de bronze ne peuvent contracter l’impureté, car ils sont assimilables à la terre. Tels sont les propos de Rabbi Eliézer. Les Sages disent: car ils sont recouverts.
Le sens simple en est le suivant. Ces deux autels se trouvaient, l’un et l’autre, dans le Temple et ne pouvaient contracter l’impureté. Rabbi Eliézer en explique la raison. La Torah, en effet, les a assimilés à la terre, laquelle ne peut devenir impure. Mais, pour les Sages, ces autels ne contractent pas l’impureté, car ils sont seulement recouverts d’or ou de bronze. C’est donc la partie ayant été recouverte qui doit être prise en compte, en l’occurrence celle qui ne peut contracter l’impureté.
On peut tirer de cette Michna, concluant l’ordre de Moed, un enseignement moral, s’appliquant à notre existence quotidienne.
Chacun, dans la ville où il se trouve et en fonction de sa situation, est un Temple, dans lequel réside la Présence divine, ainsi qu’il est dit: "Je résiderai parmi eux". Il y avait différents instruments, dans le Temple et, de même, un Juif possède un intellect, des sentiments. Dans l’un d’eux, pourraient intervenir, une motivation égoïste, une pensée profane, étrangère à la sainteté. Bien plus, cette dernière pourrait même être impure, liée à une transgression, ce qu’à D.ieu ne plaise, allant à l’encontre de la Volonté de D.ieu, à l’opposé de la Torah et des Mitsvot.
En d’autres termes, les instruments dont l’homme dispose, son intellect, sa pensée ou toute autre force, deviennent alors impurs et il faut trouver le moyen de les purifier, de leur faire réintégrer le Temple. En effet, le Temple que constitue chaque Juif, homme ou femme, doit être pur.
Physiquement ou moralement, les hommes sont riches ou pauvres. Les premiers possèdent l’or(4), alors que les seconds n’ont que de la monnaie de bronze(5).
Il se trouve, néanmoins, une exception chez chaque Juif. Quels que soient sa situation profonde, son aspect extérieur et ses sentiments, l’essence profonde de la Judéité qu’il porte en lui reste entière. Mon beau-père, le Rabbi, dit qu’un Juif ne veut pas et ne peut pas se détacher de la Divinité. Or, c’est à cela que correspond l’autel, sur lequel sont offerts les sacrifices pour D.ieu.
La Michna affirme que les Juifs riches, comparables à l’autel en or, et les pauvres, semblables à l’autel en bronze, ont un caractère commun. Lorsque l’on rappelle aux uns et aux autres qu’ils sont un autel, s’exprime la partie profonde de leur personnalité. Ils veulent alors sincèrement sacrifier leur mauvais penchant, mettre en pratique la Volonté de D.ieu.
Dès lors, ils ne peuvent contracter l’impureté et la raison en est donnée ici. Ils sont, en effet, assimilables à de la terre, sur laquelle tous marchent et nous demandons nous mêmes: "Que mon âme soit comme de la poussière pour tous". Ils perdent ainsi toute volonté propre et ne connaissent que celle qui nous a été révélée par D.ieu, dans Sa sainte Torah.
Tels sont les propos de Rabbi Eliézer, fils de Horkenos, également appelé Rabbi Eliézer le grand, qui était considéré, à lui seul, comme tous les Sages d’Israël(6). Malgré ses immenses qualités, il n’avait aucune importance à ses propres yeux et, souligne la Guemara(7), "il ne dit jamais une parole qu’il n’avait pas reçue de ses maîtres".
Il savait donc déterminer l’aspect profond de la personnalité de chacun, l’essence intérieure de la Judéité, à propos de laquelle il est dit: "Israël, la Torah et le Saint béni soit-Il ne font qu’un"(8), le fait que la Torah et les Mitsvot sont à la base même de l’existence juive. Il montra à ses disciples comment cumuler une immense intelligence et une profonde soumission, comme l’exprime sa conception personnelle, selon laquelle "il ne dit jamais une parole qu’il n’avait pas reçue de ses maîtres".
Les autres Sages, en revanche, considéraient qu’une telle voie est trop stricte pour le plus grand nombre. Bien peu sont ceux qui peuvent adopter un tel comportement. Ils prirent donc en compte également l’aspect extérieur d’un Juif. Car, celui-ci peut, parfois, trébucher, ce qu’à D.ieu ne plaise, en particulier s’il est un autel d’or, donc fréquemment en contact avec l’or, ce qui peut, momentanément, l’écarter de la Volonté de D.ieu.
Mais, les pauvres, autels de bronze, qui ont des difficultés à gagner leur vie, peuvent aussi, parfois, transgresser la Volonté de D.ieu. Malgré cela, précisent les Sages, l’essence intérieure de la Judéité, "l’autel", ne devient jamais impur, car tout cela n’est qu’une couche superficielle.
L’or ne fait que recouvrir extérieurement le riche et le bronze ne fait qu’entourer le pauvre. L’aspect profond de leur personnalité est pur et ne peut pas contracter l’impureté. Et, il est suffisamment fort pour soumettre l’aspect extérieur. Au bout du compte, il est certain qu’un Juif accédera à la Techouva, découvrira la vérité, le fait que son existence n’est que Divinité. C’est uniquement en étudiant la Torah et en pratiquant les Mitsvot qu’il y parviendra.
C’est ainsi que l’on forge les réceptacles matériels contenant les bénédictions que D.ieu accorde dans Sa Torah: "Si vous marchez dans Mes Décrets et respectez Mes Commandements, la terre fournira sa production agricole et les arbres du verger donneront leurs fruits".
Avec ma bénédiction de réussite et de tout le bien, pour tous ceux qui participent à ce cours,
Mena’hem Schneerson,
N. B.: Très brièvement, il est possible d’approfondir ce qui vient d’être dit. Vous consulterez le Séfer Hamitsvot du Tséma’h Tsédek, à la Mitsva de la construction du Temple, chapitre 2, qui recense les quatre instruments principaux du Temple, le Chandelier, la Table, l’Autel intérieur(9) et l’Autel extérieur(10) correspondant aux Attributs de la bonté, ‘Hessed, de la rigueur, Guevoura, de l’harmonie, Tiféret et de la royauté, Mal’hout.
On peut ainsi comprendre le début de cette Michna, qui dit que le Chandelier et la Table peuvent contracter l’impureté(11), mais non les deux autels, lesquels se trouvent sur la ligne du milieu(12), qui s’élève jusqu’à Kéter, la couronne surplombant l’enchaînement des mondes. Vous consulterez également le Likouteï Torah Bamidbar, pages 60a et 51a.
L’Arche sainte fut cachée, car il est exclu que quelqu’un puisse s’en rendre maître, ce qu’à D.ieu ne plaise. Elle se trouvait dans le Saint des Saints et les Tables de la Loi y étaient placées.
Néanmoins, il s’agit ici d’Attributs particuliers(13), même s’ils se trouvent sur la ligne du milieu et une raison doit donc être donnée(14). C’est, en l’occurrence, la suivante. Les autels sont assimilables à la terre, c'est-à-dire à la soumission la plus profonde émanant de Kéter, selon les additifs du Torah Or, au début de la Meguilat Esther.
Néanmoins, le verset ne compare explicitement à la terre que l’autel extérieur, qui correspond à Mal’hout, ainsi qu’il est dit "tu Me feras un autel de terre". En effet, "le début d’un processus est lié à la fin et la fin au début". Bien plus, lors de la cassure des réceptacles(15), seule la terre fut touchée.
L’autel intérieur, qui évoque Tiféret, est "riche" par rapport à l’autel extérieur, car "l’Attribut de Mal’hout ne possède rien par lui-même".
L’immersion rituelle, Tevila, anagramme de Bitoul, la soumission, est donc inutile. Car, les autels sont intrinsèquement soumis, étant assimilables à la terre ou possédant un aspect extérieur qui est soumis à la dimension profonde.
Rabbi Eliézer fait allusion à l’Essence de D.ieu. Le Midrach Bamidbar Rabba, chapitre 19, paragraphe 7, trouve, en effet, l’étymologie de ce nom dans le verset "le D.ieu de mon père m’est venu en aide". Il était appelé "grand" et "c’est là où est sa grandeur...(16)". Il percevait donc l’aspect profond à travers l’apparence extérieure et n’exigeait pas que cette dernière soit soumise à l’intériorité. De fait, l’apparence extérieure est elle-même soumise dès lors que "il n’est rien d’autre que Lui".
Il n’en est pas de même pour les Sages, dont l’avis est retenu par la Hala’ha, car "la Torah ne se trouve pas dans le ciel" et il convient d’adopter le comportement qui prévaut dans l’enchaînement des mondes. De ce point de vue, la couverture extérieure peut contracter l’impureté. On l’en préserve donc en la soumettant au contenu profond.
Cette analyse ne sera pas développée ici. Elle suffira pour celui qui est familier de ces notions.
Notes
(1) Le texte de cette lettre fut revu par le Rabbi, à l’occasion de sa parution dans Likouteï Si’hot.
(2) Traitant des lois relatives aux fêtes.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir, à ce propos, la dix septième introduction du Chaar Haguilgoulim".
(4) Le Rabbi note, en bas de page: "Le traité Baba Batra 25b dit que l’or vient du nord et celui qui désire en posséder doit se tourner vers cette direction, pendant la prière."
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir la Michna, au début du quatrième chapitre de Baba Metsya, qui définit trois catégories de pièces, celles en or, en argent et en bronze".
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Traité Avot, chapitre 2, Michna 9".
(7) Le Rabbi note, en bas de page: "Traité Soukka 27b et 28a".
(8) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir Zohar, tome 3, page 7"a".
(9) En or.
(10) En bronze.
(11) La bonté et la sévérité n’excluent pas les débordements.
(12) Qui opère la synthèse entre des Attributs opposés, rendant ainsi les débordements impossibles.
(13) Tiféret et Mal’hout.
(14) Justifiant qu’ils ne contractent pas l’impureté.
(15) Du système de Tohou, précédant celui de Tikoun, de la réparation.
(16) Que se marque son humilité.
15 Mar’Hechvan 5711,
Brooklyn,
Au président, aux responsables et aux membres de la
synagogue selon le rite du Ari Zal, à Montréal,
que D.ieu vous accorde longue vie(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai appris avec plaisir par le ‘Hassid qui craint D.ieu, Rav Moché ‘Haïm Sapatchinski, la réussite du cours de Michna qu’il donne dans votre synagogue et la conclusion de l’ordre Moed(2), que vous ferez, avec l’aide de D.ieu, dimanche prochain.
Je vous adresse, par la présente, ma bénédiction pour que le succès dépasse ce qu’il a été jusqu’à maintenant, que ce cours se développe, comme tout ce qui vit, quantitativement et qualitativement à la fois. Ainsi, un plus grand nombre de personnes y participera et l’enthousiasme sera accru, pendant le temps de l’étude, de même que la clarté et la compréhension.
Notre Torah nous fut donnée par D.ieu, Qui est infini. Elle l’est donc également et s’applique, avec la même force, en tout endroit, à chaque époque. Tout comme elle se présentait avec la plus grande puissance lorsque D.ieu la donna, par l’intermédiaire de Moché notre maître, sur le mont Sinaï, elle conserve ce caractère, à l’époque actuelle, en cet exil obscur, dans chaque point du globe.
Le caractère infini de la Torah se marque également par le fait que chacun de ses concepts reçoit une infinité d’explications, que l’on classe d’ordinaire en quatre catégories, Pchat, le sens simple, Remez, le sens allusif, Drach, le sens analytique, Sod, le sens ésotérique(3).
* * *
La Michna de l’ordre Moed se conclut, avec le traité ‘Haguiga, par la Hala’ha suivante. L’autel d’or et celui de bronze ne peuvent contracter l’impureté, car ils sont assimilables à la terre. Tels sont les propos de Rabbi Eliézer. Les Sages disent: car ils sont recouverts.
Le sens simple en est le suivant. Ces deux autels se trouvaient, l’un et l’autre, dans le Temple et ne pouvaient contracter l’impureté. Rabbi Eliézer en explique la raison. La Torah, en effet, les a assimilés à la terre, laquelle ne peut devenir impure. Mais, pour les Sages, ces autels ne contractent pas l’impureté, car ils sont seulement recouverts d’or ou de bronze. C’est donc la partie ayant été recouverte qui doit être prise en compte, en l’occurrence celle qui ne peut contracter l’impureté.
On peut tirer de cette Michna, concluant l’ordre de Moed, un enseignement moral, s’appliquant à notre existence quotidienne.
Chacun, dans la ville où il se trouve et en fonction de sa situation, est un Temple, dans lequel réside la Présence divine, ainsi qu’il est dit: "Je résiderai parmi eux". Il y avait différents instruments, dans le Temple et, de même, un Juif possède un intellect, des sentiments. Dans l’un d’eux, pourraient intervenir, une motivation égoïste, une pensée profane, étrangère à la sainteté. Bien plus, cette dernière pourrait même être impure, liée à une transgression, ce qu’à D.ieu ne plaise, allant à l’encontre de la Volonté de D.ieu, à l’opposé de la Torah et des Mitsvot.
En d’autres termes, les instruments dont l’homme dispose, son intellect, sa pensée ou toute autre force, deviennent alors impurs et il faut trouver le moyen de les purifier, de leur faire réintégrer le Temple. En effet, le Temple que constitue chaque Juif, homme ou femme, doit être pur.
Physiquement ou moralement, les hommes sont riches ou pauvres. Les premiers possèdent l’or(4), alors que les seconds n’ont que de la monnaie de bronze(5).
Il se trouve, néanmoins, une exception chez chaque Juif. Quels que soient sa situation profonde, son aspect extérieur et ses sentiments, l’essence profonde de la Judéité qu’il porte en lui reste entière. Mon beau-père, le Rabbi, dit qu’un Juif ne veut pas et ne peut pas se détacher de la Divinité. Or, c’est à cela que correspond l’autel, sur lequel sont offerts les sacrifices pour D.ieu.
La Michna affirme que les Juifs riches, comparables à l’autel en or, et les pauvres, semblables à l’autel en bronze, ont un caractère commun. Lorsque l’on rappelle aux uns et aux autres qu’ils sont un autel, s’exprime la partie profonde de leur personnalité. Ils veulent alors sincèrement sacrifier leur mauvais penchant, mettre en pratique la Volonté de D.ieu.
Dès lors, ils ne peuvent contracter l’impureté et la raison en est donnée ici. Ils sont, en effet, assimilables à de la terre, sur laquelle tous marchent et nous demandons nous mêmes: "Que mon âme soit comme de la poussière pour tous". Ils perdent ainsi toute volonté propre et ne connaissent que celle qui nous a été révélée par D.ieu, dans Sa sainte Torah.
Tels sont les propos de Rabbi Eliézer, fils de Horkenos, également appelé Rabbi Eliézer le grand, qui était considéré, à lui seul, comme tous les Sages d’Israël(6). Malgré ses immenses qualités, il n’avait aucune importance à ses propres yeux et, souligne la Guemara(7), "il ne dit jamais une parole qu’il n’avait pas reçue de ses maîtres".
Il savait donc déterminer l’aspect profond de la personnalité de chacun, l’essence intérieure de la Judéité, à propos de laquelle il est dit: "Israël, la Torah et le Saint béni soit-Il ne font qu’un"(8), le fait que la Torah et les Mitsvot sont à la base même de l’existence juive. Il montra à ses disciples comment cumuler une immense intelligence et une profonde soumission, comme l’exprime sa conception personnelle, selon laquelle "il ne dit jamais une parole qu’il n’avait pas reçue de ses maîtres".
Les autres Sages, en revanche, considéraient qu’une telle voie est trop stricte pour le plus grand nombre. Bien peu sont ceux qui peuvent adopter un tel comportement. Ils prirent donc en compte également l’aspect extérieur d’un Juif. Car, celui-ci peut, parfois, trébucher, ce qu’à D.ieu ne plaise, en particulier s’il est un autel d’or, donc fréquemment en contact avec l’or, ce qui peut, momentanément, l’écarter de la Volonté de D.ieu.
Mais, les pauvres, autels de bronze, qui ont des difficultés à gagner leur vie, peuvent aussi, parfois, transgresser la Volonté de D.ieu. Malgré cela, précisent les Sages, l’essence intérieure de la Judéité, "l’autel", ne devient jamais impur, car tout cela n’est qu’une couche superficielle.
L’or ne fait que recouvrir extérieurement le riche et le bronze ne fait qu’entourer le pauvre. L’aspect profond de leur personnalité est pur et ne peut pas contracter l’impureté. Et, il est suffisamment fort pour soumettre l’aspect extérieur. Au bout du compte, il est certain qu’un Juif accédera à la Techouva, découvrira la vérité, le fait que son existence n’est que Divinité. C’est uniquement en étudiant la Torah et en pratiquant les Mitsvot qu’il y parviendra.
C’est ainsi que l’on forge les réceptacles matériels contenant les bénédictions que D.ieu accorde dans Sa Torah: "Si vous marchez dans Mes Décrets et respectez Mes Commandements, la terre fournira sa production agricole et les arbres du verger donneront leurs fruits".
Avec ma bénédiction de réussite et de tout le bien, pour tous ceux qui participent à ce cours,
Mena’hem Schneerson,
N. B.: Très brièvement, il est possible d’approfondir ce qui vient d’être dit. Vous consulterez le Séfer Hamitsvot du Tséma’h Tsédek, à la Mitsva de la construction du Temple, chapitre 2, qui recense les quatre instruments principaux du Temple, le Chandelier, la Table, l’Autel intérieur(9) et l’Autel extérieur(10) correspondant aux Attributs de la bonté, ‘Hessed, de la rigueur, Guevoura, de l’harmonie, Tiféret et de la royauté, Mal’hout.
On peut ainsi comprendre le début de cette Michna, qui dit que le Chandelier et la Table peuvent contracter l’impureté(11), mais non les deux autels, lesquels se trouvent sur la ligne du milieu(12), qui s’élève jusqu’à Kéter, la couronne surplombant l’enchaînement des mondes. Vous consulterez également le Likouteï Torah Bamidbar, pages 60a et 51a.
L’Arche sainte fut cachée, car il est exclu que quelqu’un puisse s’en rendre maître, ce qu’à D.ieu ne plaise. Elle se trouvait dans le Saint des Saints et les Tables de la Loi y étaient placées.
Néanmoins, il s’agit ici d’Attributs particuliers(13), même s’ils se trouvent sur la ligne du milieu et une raison doit donc être donnée(14). C’est, en l’occurrence, la suivante. Les autels sont assimilables à la terre, c'est-à-dire à la soumission la plus profonde émanant de Kéter, selon les additifs du Torah Or, au début de la Meguilat Esther.
Néanmoins, le verset ne compare explicitement à la terre que l’autel extérieur, qui correspond à Mal’hout, ainsi qu’il est dit "tu Me feras un autel de terre". En effet, "le début d’un processus est lié à la fin et la fin au début". Bien plus, lors de la cassure des réceptacles(15), seule la terre fut touchée.
L’autel intérieur, qui évoque Tiféret, est "riche" par rapport à l’autel extérieur, car "l’Attribut de Mal’hout ne possède rien par lui-même".
L’immersion rituelle, Tevila, anagramme de Bitoul, la soumission, est donc inutile. Car, les autels sont intrinsèquement soumis, étant assimilables à la terre ou possédant un aspect extérieur qui est soumis à la dimension profonde.
Rabbi Eliézer fait allusion à l’Essence de D.ieu. Le Midrach Bamidbar Rabba, chapitre 19, paragraphe 7, trouve, en effet, l’étymologie de ce nom dans le verset "le D.ieu de mon père m’est venu en aide". Il était appelé "grand" et "c’est là où est sa grandeur...(16)". Il percevait donc l’aspect profond à travers l’apparence extérieure et n’exigeait pas que cette dernière soit soumise à l’intériorité. De fait, l’apparence extérieure est elle-même soumise dès lors que "il n’est rien d’autre que Lui".
Il n’en est pas de même pour les Sages, dont l’avis est retenu par la Hala’ha, car "la Torah ne se trouve pas dans le ciel" et il convient d’adopter le comportement qui prévaut dans l’enchaînement des mondes. De ce point de vue, la couverture extérieure peut contracter l’impureté. On l’en préserve donc en la soumettant au contenu profond.
Cette analyse ne sera pas développée ici. Elle suffira pour celui qui est familier de ces notions.
Notes
(1) Le texte de cette lettre fut revu par le Rabbi, à l’occasion de sa parution dans Likouteï Si’hot.
(2) Traitant des lois relatives aux fêtes.
(3) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir, à ce propos, la dix septième introduction du Chaar Haguilgoulim".
(4) Le Rabbi note, en bas de page: "Le traité Baba Batra 25b dit que l’or vient du nord et celui qui désire en posséder doit se tourner vers cette direction, pendant la prière."
(5) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir la Michna, au début du quatrième chapitre de Baba Metsya, qui définit trois catégories de pièces, celles en or, en argent et en bronze".
(6) Le Rabbi note, en bas de page: "Traité Avot, chapitre 2, Michna 9".
(7) Le Rabbi note, en bas de page: "Traité Soukka 27b et 28a".
(8) Le Rabbi note, en bas de page: "Voir Zohar, tome 3, page 7"a".
(9) En or.
(10) En bronze.
(11) La bonté et la sévérité n’excluent pas les débordements.
(12) Qui opère la synthèse entre des Attributs opposés, rendant ainsi les débordements impossibles.
(13) Tiféret et Mal’hout.
(14) Justifiant qu’ils ne contractent pas l’impureté.
(15) Du système de Tohou, précédant celui de Tikoun, de la réparation.
(16) Que se marque son humilité.