Lettre n° 8030
[5714]
Vous me demandez si l’on peut être un Juif religieux sans porter la barbe. En fait, la formulation de votre question ne correspond pas à la situation de votre fils. Il me semble y avoir déjà fait allusion dans mon précédent courrier. Néanmoins, je répéterai tout cela, au moins brièvement. Chaque homme est une entité à part entière et un être vivant. Chaque fois que l’on veut répondre à une question, on doit donc prendre en compte cet homme vivant, qui n’est pas un automate, de sorte qu’une solution générale ne s’applique pas toujours à lui. Pour expliciter mon propos, je dirais qu’une bâtisse d’un ou de deux étages est une maison à part entière. Et, si l’on construit un second ou un troisième étage, on ne fait qu’un ajout à l’édifice précédent. En revanche, lorsque, à l’issue de cette construction, on détruit l’étage supplémentaire, il est clair que l’on démolira ainsi toute la maison, jusqu’à ses fondations, car le ciment en a d’ores et déjà lié tous les étages. Et, si l’on détruit l’étage inférieur, a fortiori celui qui est au-dessus de lui sera-t-il détruit.
Sans envisager la question proprement dite, quelle est la place de la barbe parmi les six cent treize Mitsvot de la sainte Torah, et il est vrai que plusieurs Juifs orthodoxes, originaires d’Allemagne, ne la portent pas, il s’agit, en l’occurrence, d’une personne bien précise et il faut donc tenir compte de sa situation spécifique. Votre fils a pris la décision de porter la barbe avec une motivation profonde. Il est donc difficile de déterminer si cela est, pour lui, par rapport à ce qui a précédé, le premier étage ou bien l’étage supplémentaire, pour reprendre les termes de l’image précédemment énoncée. Et, je me demande s’il faut s’insinuer dans son âme pour déterminer tout cela, car chaque fois qu’on le fait, il n’en résulte pas de bénédiction. En tout état de cause, il est bien clair, dans la situation actuelle, que tout cela s’agrège, en une cause unique, suscitant un combat moral, profond et déstabilisant.
Comme je l’ai déjà écrit, ses proches, ses amis et, a fortiori, ses parents doivent donc le renforcer et l’encourager, par tous les moyens possibles. C’est ce que vous ferez, je l’espère, car c’est le bien de votre fils et donc également le vôtre qui est en jeu. Le bien de votre fils n’est pas uniquement d’accomplir les Mitsvot de la meilleure façon, selon l’usage des ‘Hassidim. C’est aussi ce qui lui apportera le calme de l’esprit, renforcera son avancement sur la voie qu’il a choisie. Il affronte plusieurs obstacles extérieurs et il doit donc être renforcé, encouragé par tous ceux à qui il est cher. Dans l’attente de vos bonnes nouvelles, je conclus la présente avec une bénédiction selon la formulation de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous receviez la Torah dans la joie et d’une manière profonde,
Vous me demandez si l’on peut être un Juif religieux sans porter la barbe. En fait, la formulation de votre question ne correspond pas à la situation de votre fils. Il me semble y avoir déjà fait allusion dans mon précédent courrier. Néanmoins, je répéterai tout cela, au moins brièvement. Chaque homme est une entité à part entière et un être vivant. Chaque fois que l’on veut répondre à une question, on doit donc prendre en compte cet homme vivant, qui n’est pas un automate, de sorte qu’une solution générale ne s’applique pas toujours à lui. Pour expliciter mon propos, je dirais qu’une bâtisse d’un ou de deux étages est une maison à part entière. Et, si l’on construit un second ou un troisième étage, on ne fait qu’un ajout à l’édifice précédent. En revanche, lorsque, à l’issue de cette construction, on détruit l’étage supplémentaire, il est clair que l’on démolira ainsi toute la maison, jusqu’à ses fondations, car le ciment en a d’ores et déjà lié tous les étages. Et, si l’on détruit l’étage inférieur, a fortiori celui qui est au-dessus de lui sera-t-il détruit.
Sans envisager la question proprement dite, quelle est la place de la barbe parmi les six cent treize Mitsvot de la sainte Torah, et il est vrai que plusieurs Juifs orthodoxes, originaires d’Allemagne, ne la portent pas, il s’agit, en l’occurrence, d’une personne bien précise et il faut donc tenir compte de sa situation spécifique. Votre fils a pris la décision de porter la barbe avec une motivation profonde. Il est donc difficile de déterminer si cela est, pour lui, par rapport à ce qui a précédé, le premier étage ou bien l’étage supplémentaire, pour reprendre les termes de l’image précédemment énoncée. Et, je me demande s’il faut s’insinuer dans son âme pour déterminer tout cela, car chaque fois qu’on le fait, il n’en résulte pas de bénédiction. En tout état de cause, il est bien clair, dans la situation actuelle, que tout cela s’agrège, en une cause unique, suscitant un combat moral, profond et déstabilisant.
Comme je l’ai déjà écrit, ses proches, ses amis et, a fortiori, ses parents doivent donc le renforcer et l’encourager, par tous les moyens possibles. C’est ce que vous ferez, je l’espère, car c’est le bien de votre fils et donc également le vôtre qui est en jeu. Le bien de votre fils n’est pas uniquement d’accomplir les Mitsvot de la meilleure façon, selon l’usage des ‘Hassidim. C’est aussi ce qui lui apportera le calme de l’esprit, renforcera son avancement sur la voie qu’il a choisie. Il affronte plusieurs obstacles extérieurs et il doit donc être renforcé, encouragé par tous ceux à qui il est cher. Dans l’attente de vos bonnes nouvelles, je conclus la présente avec une bénédiction selon la formulation de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous receviez la Torah dans la joie et d’une manière profonde,