Lettre n° 8044

Par la grâce de D.ieu,
24 Chevat 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Vous me dites(1) que telle personne a quitté le Kfar(2) et qu’elle s’est installée ailleurs, à cause de ce qui s’est passé(3). A mon avis, cela est insensé, comme on peut le déduire des extraits de lettres sacrées que j’ai reproduites dans mon courrier adressé, il y a deux semaines, au comité du Kfar. Par ailleurs, il y a, de temps à autre, de plus en plus de plaintes contre la Yechiva. Il semble que l’on ne se soucie pas des besoins des élèves, que l’on ne cherche pas à attirer ceux des autres Yechivot, que tout soit improvisé, sauf les problèmes financiers et les dettes, car les créanciers veillent et j’ai déjà écrit à plusieurs institutions des ‘Hassidim qu’à mon avis, dans une école appartenant à mon beau-père, le Rabbi, c’est l’organisation inverse qui devrait être adopté. Il faut améliorer les conditions morales, ce qui est préalable aux conditions matérielles.

Mais, en réalité, cela n’est pas surprenant, car, lorsqu’il n’y a pas de maître et que tout dépend de son bon vouloir, que l’on a reçu de D.ieu la force de la parole et de l’élocution, on s’adresse aux autres et on leur explique des non-sens comme si tout cela allait de soi. On est alors puni “ mesure pour mesure ” et l’on vit soi-même dans l’erreur. Quant à ce que l’on doit accomplir par son propre effort, physique ou moral, on s’explique à soi-même, de différentes façons, que l’on peut s’en dispenser. On ne se préoccupe donc pas des élèves. Parfois, on se rappelle que l’on a promis de s’occuper de certains jeunes gens, d’en réunir d’autres, mais cette prise de conscience s’en va aussi vite qu’elle est venue. Néanmoins, on apprécie ce qui est nouveau, comme le veut la nature humaine et, quand un événement nouveau se produit, on est volontaire pour réunir les élèves, pour les guider. Puis, un certain temps s’écoule et tout cela disparaît. Malgré tout, l’éloquence permet d’en énoncer la raison, pour soi-même et pour les autres. Il devient alors clair que tous sont responsables, sauf soi-même.

Le Hayom Yom est imprimé depuis plusieurs années déjà et il y est dit que le critère, en la matière, n’est pas le vêtement, la redingote. En fait, s’il n’y a pas d’effort, pas d’accomplissement, c’est à cause du mauvais penchant et non le contraire, comme le précise ce même Hayom Yom, à la date du 23 Sivan. On peut constater, par ses yeux de chair, que vous ne guidez pas les élèves, que vous ne les réunissez pas. Et, l’on en voit le résultat dans leur situation, mais l’on nage sur le monde de la parole et l’on est satisfait de découvrir de bons mots, des explications et l’on écrit des lettres pour affirmer ce que un tel doit faire. Que sera l’issue de tout cela ? Je n’ai pas honte de dire que je ne le sais pas. Mais, en tout état de cause, le tort causé aux élèves a été évident et il l’est encore. Puisse D.ieu faire que la situation s’améliore, à l’avenir, en tout état de cause, pendant les mois qui viennent, si ce n’est les semaines. Bien entendu, je ne veux pas…(4).

Vous avez sûrement vu la lettre(5) que j’ai adressée à l’association des ‘Hassidim ‘Habad, avant la Hilloula(6). D.ieu fasse que l’élévation que reçoit celui pour lequel nous la célébrons, depuis le Chabbat précédent et surtout à partir du jour de la Hilloula, exerce son effet sur nous tous.

Notes

(1) Ceci est la suite de la lettre n°3300.
(2) Kfar ‘Habad.
(3) De l’incursion terroriste dans le village. Voir la lettre n°3161.
(4) La suite est la lettre n°3300.
(5) Il s’agit de la lettre n°3249.
(6) Du précédent Rabbi, le 10 Chevat.