Lettre n° 8103

Par la grâce de D.ieu,
26 Sivan 5716,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et assume une mission sacrée(1), le Rav …,

Je vous salue et vous bénis,

Après une interruption particulièrement longue, j’ai bien reçu votre lettre du 22 Sivan. Vous faites référence à mes propos, commentant le fait que : “ Je serai sanctifié par ceux qui sont proches de Moi ”(2). Or, j’ai affirmé clairement que je ne trouvais aucune justification dans ces propos. En effet, on ne peut justifier qu’en expliquant logiquement. En l’occurrence, comment comprendre rationnellement(3) que : “ Je serai sanctifié par ceux qui sont proches de Moi ”, y compris pour ce qui fait l’objet de ce verset(4) ? Combien plus est-ce le cas, en l’occurrence. Certes, j’ai prononcé ces mots en public, au cours d’une réunion ‘hassidique. Je l’ai fait pour une raison bien évidente. Si cette explication avait été trop largement diffusée, on aurait pu craindre que les Sefardim et même les … disent : “ Ni cela, ni la récompense que l’on obtient ainsi ”(5). Vous devez comprendre ce que je veux dire.

J’ai fait référence, jusqu’ici, à ce qui était dit dans votre lettre. Je parlerai maintenant de ce qui n’y figure pas. J’espère que vous avez connaissance du désespoir éprouvé par les élèves âgés de la Yechiva Tom’heï Temimim, pour différentes raisons. L’un avance qu’il n’a pas de compagnon d’étude et l’autre affirme qu’il ne connaît pas la réussite dans ses études. Or, je reçois des nouvelles et des courriers d’élèves d’autres Yechivot. D’ailleurs, le simple fait qu’un élève d’une autre Yechiva m’écrive fait la preuve qu’il n’est pas pleinement satisfait dans l’endroit où il se trouve. Pour autant, ces élèves manifestent leur enthousiasme pour l’étude de la partie révélée de la Torah ou de l’Ethique. En revanche, ce n’est pas le cas, pour ce qui les concerne.

Dans les comptes-rendus et les lettres que je reçois, je ne trouve pas un seul mot montrant que vous avez débattu de ce point. Nous sommes donc confrontés à l’alternative suivante, ou bien l’on sait ce qui se passe et l’on évite d’en parler, ou bien l’on n’en sait rien. Et, les deux situations sont également effroyables. Il est difficile d’en dire plus, tant cela fait mal. Et, même si vous m’écrivez que, de tout temps, on n’a rien fait, en la matière, D.ieu fasse que vous-même agissiez enfin, dans toute la mesure du possible. Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles,

Notes

(1) Celle de l’enseignement.
(2) L’assassinat, par des terroristes, d’élèves de l’école professionnelle de Kfar ‘Habad.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4506.
(4) La mort de Nadav et d’Avihou, les fils d’Aharon.
(5) Et, refusent donc de fréquenter cette école.