Lettre n° 8118

Par la grâce de D.ieu,
8 Iyar 5717,
Brooklyn,

Au jeune Mena’hem Ben Tsion(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à vos lettres du 20 Iyar et à celles qui les précédaient, dans lesquelles vous me décrivez brièvement la réunion ‘hassidique et les activités des jours de Pessa’h. Sans doute continuerez-vous à le faire, avec plus de détail et je vous en remercie. Vous faites également allusion au jeune I. K. Vous souhaitiez l’empêcher de rencontrer celui qui était auparavant son ami, mais cela n’a pas été possible. Là encore, vous en déduirez que la Michna a raison de dire qu’une Mitsva en attire une autre et qu’il en est de même en sens inverse. En effet, ce jeune homme n’a pas voulu prendre part à la réunion du Merkaz Le Inyaneï ‘Hinou’h, à Kfar ‘Habad(2), bien qu’il savait sûrement que celle-ci avait pour objet la diffusion des sources(3) à l’extérieur et la Tsédaka. Un fait similaire à cela en a donc résulté. En effet, s’il avait lui-même voyagé, l’autre n’aurait pas subi une mauvaise influence, pas même passagère. De plus, il aurait accompli une seconde Mitsva et il aurait eu l’occasion d’influencer positivement son ami. Bien entendu, mon but n’est pas de faire de la morale, mais de vous mettre en garde, pour l’avenir, à propos de l’enseignement de nos Sages selon lequel : “ tu ne dois pas soupeser les Mitsvot de la Torah et dire : celle-ci est facile ”, de sorte qu’il n’y a pas lieu de consentir à un effort pour la mettre en pratique, de s’imposer un voyage.

Vous me dites aussi que vous n’observez pas toujours la réussite dans votre étude. Vous avez l’impression de ne pas vous rappeler de ce que vous étudiez. Or, il me semble vous avoir déjà écrit que tout cela n’est qu’une manifestation du mauvais penchant. Il est dommage que vous perdiez du temps à vous en apercevoir et à discuter pour déterminer s’il en est bien ainsi, alors que vous pourriez vous mettre à l’étude. Je vous l’ai déjà écrit et combien plus en est-il ainsi quand on étudie en s’attachant à des amis. La réussite s’en trouve alors accrue, comme l’affirme la Michna.

Vous me dites avoir trouvé la raison pour laquelle votre réussite n’est pas entière. En effet, vous manquez d’attachement(3). Pour autant, il est précisé que chaque Juif est lié par le serment qu’il a prononcé près du mont Sinaï, celui de mettre en pratique ce qui y a été dit. Ceci insuffle une force supplémentaire afin de mettre en pratique la Mitsva. Bien plus, la ‘Hassidout commente l’affirmation de nos Sages selon laquelle : “ on l’a fait jurer ”(4), en faisant référence à la satiété(5). De fait, cette satiété est la conséquence du serment et vous consulterez, à ce propos, les notes du Tséma’h Tsédek sur le Tanya, qui figurent dans les résumés et notes sur le Tanya. Si vous le désirez réellement, le Saint béni soit-Il vous viendra en aide. Vous étudierez et vous connaîtrez la réussite pour enseigner, garder, faire et accomplir.

Notes

(1) Le Rav M. B. T. Wilhelm. Voir, à son sujet, les lettres n°5330 et 8194.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°5344.
(3) Au Rabbi.
(4) L’âme, avant qu’elle pénètre dans un corps.
(5) Chevoua, le serment, est de la même étymologie que Sova, la satiété. L’âme est ainsi rassasiée de forces morales.