Lettre n° 8155

Par la grâce de D.ieu,
25 Iyar 5718,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 22 Iyar et vous avez sûrement déjà reçu mon télégramme. Je souligne encore une fois non seulement que je suis désolé par tout cela, mais aussi que je ne comprends pas la position des ‘Hassidim sur cette question, d’autant qu’ils se considèrent comme s’ils devaient avoir recours aux bienfaits de ceux qui luttent contre eux et donc accéder à leurs exigences les plus étranges, heurtant la logique la plus droite et la plus immédiate, comme je l’ai déjà écrit à quelqu’un. Vous concluez votre lettre en affirmant qu’ils ont promis de modifier leur attitude. Je ne sais pas qui a formulé cette promesse, mais, d’après les informations que l’on reçoit ici, le contraire est vrai et leur attitude est de plus en plus négative. Certes, on peut leur accorder les circonstances atténuantes puisqu’ils font ce qu’ils veulent et que les ‘Hassidim arrivent ensuite, la tête basse et sollicitant leur autorisation : peuvent-ils se consacrer à l’éducation de la manière qui a été définie par nos maîtres ou bien un tel ne souhaite-t-il pas qu’il en soit ainsi, auquel cas ils se retireront ? Bien plus encore, quelques ‘Hassidim envoient leurs enfants chez ceux qui leur apprennent à s’opposer à ‘Habad et à tout ce qui le concerne !

Il est une effronterie d’ouvrir une école dans les quatre coudées de la Yechiva Tom’heï Temimim et, plus encore, de demander ensuite à ‘Habad de fermer sa propre école ! Peut-être la conclusion de votre lettre s’explique-t-elle par votre crainte, dans la mesure où vous ne savez pas qui l’emportera. Néanmoins, on s’est d’ores et déjà dressé de nombreuses fois contre ce qui concerne nos maîtres et, au final, on a bien vu, d’une manière concrète, qui a eu la victoire. L’humiliation et la colère sont suffisantes et l’on est parvenu au point où celui qui est censé combattre parle de sa fonction ou de l’instruction qui lui a été donnée, comme si l’on avait besoin de leurs bienfaits. Non seulement on ne leur répond pas, mais l’on rampe devant eux ! Comme je l’ai déjà dit dans mon télégramme, il faudrait qu’au moins maintenant, tous les ‘Hassidim se mobilisent pour les actions de nos maîtres. En effet, nous devons assumer leur mission et, si on le fait avec détermination, on s’apercevra aussitôt qu’il n’y avait là qu’une épreuve, ce qui veut dire que l’opposition n’existe pas réellement et qu’il n’y a là qu’une effronterie sans justification.

Je ne précise pas, dans le cadre de cette lettre, dans quelle école les enfants des ‘Hassidim doivent poursuivre leurs études car il est, d’emblée, surprenant et incompréhensible d’envoyer un télégramme sur un autre continent afin d’indiquer que les disciples de nos maîtres doivent inscrire leurs enfants dans les écoles de nos maîtres. Il est bien clair que l’on doit s’éloigner d’une école qui s’oppose à nos maîtres. Je vous adresse ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela et, selon l’expression de notre maître, mon beau-père, le Rabbi, pour recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde. Dans l’attente de ces bonnes nouvelles, que vous m’adresserez par retour du courrier,

N. B. : Compte tenu de l’urgence, ma réponse vous est adressée en passant outre à la file d’attente.