Lettre n° 8203

Par la grâce de D.ieu,
28 Tichri 5720,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

N’énonçant qu’une évidence(1), je soulignerai ici l’immense travail qu’ils(2) ont réalisé et qu’ils réalisent encore à l’heure actuelle(3) au sein de nos frères, les enfants d’Israël sefardim du Maroc. Cette œuvre se développe sans cesse, bien qu’elle impose l’exil à plusieurs ‘Hassidim, avec les membres de leur famille, loin de leur endroit de résidence et de leur environnement naturel. Combien plus les ‘Hassidim de votre ville doivent-ils donc agir ainsi, dans toute la mesure de leurs moyens. Il est certain que leur effort produira un bon fruit. Ils réuniront et unifieront les cœurs. Or, toute action en ce sens, même si elle est uniquement matérielle, est fondamentale. On connaît le dicton du Baal Chem Tov, dont nous célébrons cette année le bicentenaire de la Hilloula, selon lequel une âme vient dans ce monde et s’y introduit dans un corps, pendant soixante-dix ou quatre-vingt ans, uniquement dans le but de rendre service à un Juif, matériellement ou spirituellement.

Là encore, une longue explication n’est nullement nécessaire, car ceci fait partie de la mission sacrée selon laquelle : “ tes sources(4) se répandront à l’extérieur ”, y compris parmi nos frères sefardim. Certes, eux-mêmes se passionnent depuis très longtemps pour l’enseignement profond de la Torah, mais, ces toutes dernières années, se sont répandues en cet endroit les sources de l’enseignement de la ‘Hassidout, du Baal Chem Tov, de ses disciples en général, de l’élève de son disciple(5), notre maître(6) et de tous les maîtres de ‘Habad, en particulier. En empruntant des voies agréables et avec proximité, de différentes façons, il est certain que l’on développera la diffusion de l’enseignement du Baal Chem Tov, que celui-ci sera accepté et intégré d’une manière de plus en plus profonde.

Nous sommes en des jours favorables et il est dit que “ l’on confère un mérite à un jour qui est par nature propice ”. Vous m’annoncerez donc de bonnes nouvelles de tout cela, d’un bien visible et tangible. En effet, Tichri est le septième mois(7). Il possède intégralement cette qualité(8), qui n’est pas uniquement l’apanage de ses jours de fête et nos Sages disent, en effet, qu’il est “ rassasié(9) de tout le bien ”. En outre, on connaît l’explication de nos maîtres(10) d’après laquelle ce mois a une portée générale, qui concerne toute l’année et qui se prolonge en chacun de ses jours. D.ieu fasse qu’il en soit ainsi en tout ce qui concerne votre ville, ses actions communautaires et ses réalisations spécifiques. Vous révélerez la bénédiction et le bien de ce mois en les jours qui viennent, pour le bien, dans la joie et l’enthousiasme. Vous multiplierez vos actions positives et vous convaincrez les autres d’en faire de même. Avec ma bénédiction afin de développer votre ville dans tous les domaines, de sorte que : “ tu te répandras ”. Dans l’attente de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Textuellement : “ citant la pratique de Judée à l’appui de ce qui est clairement établi par le verset ”, selon la formule talmudique traditionnelle.
(2) Les émissaires du Rabbi au Maroc.
(3) L’expression : “ à l’heure actuelle ” est soulignée par le Rabbi.
(4) De l’enseignement du Baal Chem Tov, de la ‘Hassidout.
(5) Le Maguid de Mézéritch.
(6) L’Admour Hazaken.
(7) De l’année commençant en Nissan.
(8) Celle d’être le septième.
(9) Sova, la satiété, est de la même étymologie que Chevii, septième.
(10) Voir, à ce sujet, le Séfer Ha Si’hot 5750 (1989), tome 1, page 72, dans la note 18.