Lettre n° 8219
Par la grâce de D.ieu,
7 Tichri 5722,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Nous avons bien reçu votre lettre, dans laquelle vous me décrivez brièvement vos activités, au cours de la période qui s’est écoulée depuis votre arrivée dans cette ville, c’est-à-dire depuis plus d’un semestre(1). J’espère qu’à quelqu’un comme vous, il est inutile d’expliquer longuement que les actions que vous me décrivez auraient peut-être(1) été suffisantes pour un commerçant ou bien pour quelqu’un qui assume, par ailleurs, une toute(1) autre activité, mais se consacre à la diffusion du Judaïsme ou au renforcement des institutions quand il a du temps libre. En revanche, quelqu’un dont cela est sensé être l’activité, l’activité principale, ne peut en aucune façon se contenter d’un tel bilan. Et, je ne fais pas uniquement allusion à votre salaire, qui est versé à partir de fonds communautaires, ce qui suppose que vous devez vous acquitter fidèlement de votre mission. Il est, en outre, un principe selon lequel un homme doit regretter tout particulièrement la perte de son temps(2), comme l’explique la ‘Hassidout(3), à propos du verset : “ Des jours ont été créés et l’un d’entre eux… ”(4). Chacun reçoit, en effet, le nombre de jours correspondant aux actions qu’il doit mener à bien. Chaque jour qui n’est pas empli, a fortiori qui est vide des actions nécessaires, est…
Il est vrai que l’on peut vous accorder des circonstances atténuantes, en l’occurrence, en adoptant l’attitude opposée à celle de votre lettre, selon laquelle vos activités ont été insuffisantes parce que vous n’aviez pas de pain dans votre sac(5). En fait, il faut dire, bien au contraire, que vous aviez du pain dans votre sac et qu’en conséquence, vous n’avez pas prêté attention à l’affirmation suivante de nos Sages(6) : “ étends une charogne dans la rue plutôt que de te présenter comme un Cohen ”(7). De ce fait, avant de vous engager dans une action, vous l’examinez à sept reprises, afin d’être sûr que vous en tirerez effectivement l’honneur qui vous est dû.
Nos Sages ont souligné(8) qu’il est inutile de se plaindre du passé. Combien plus est-ce le cas en l’occurrence car, au final, peu importe qu’il s’agisse d’un manque de volonté ou bien d’un manque de moyens. Dans le cadre de la mission confiée, il est, en tout état de cause, indispensable(1) que l’émissaire n’attende pas, pour agir, de recevoir des instructions portant sur le moindre détail(9) ou encore la venue du Machia’h afin que s’accomplisse la promesse selon laquelle : “ Je supprimerai l’esprit d’impureté de la terre ”, qu’il n’y ait plus de voiles, plus d’occultations et, bien au contraire que l’on diffuse la lumière dans l’endroit de l’obscurité, du voile et de l’occultation(1), ce qui bien souvent, inclut aussi les tracas que l’on doit subir pour gagner sa vie. Or, pour ce qui vous concerne, tout cela a été exclu. Mais, malgré cela,… Nous sommes, cependant, dans les dix jours de Techouva et il est donc bien clair qu’il n’y a pas lieu d’en dire plus, à ce sujet, puisqu’il convient de souligner, tout particulièrement, le mérite de chacun, au sein de tout Israël. C’est bien évident. En tout état de cause, à l’avenir, vous prendrez effectivement contact avec toutes ces personnes.
Bien entendu, ce qui est dit ci-dessus n’est en aucune façon l’expression d’une rancune, mais plutôt celle d’une grande peine en constatant que, pour différentes raisons, vous avez dilapidé votre temps, vos capacités et vos connaissances, sans les utiliser, comme il l’aurait fallu, afin de diffuser les sources(10) et, plus généralement, le Judaïsme. C’est bien évident, d’autant que vous vous trouvez parmi des dizaines de milliers(1) de Juifs, puisse D.ieu les multiplier. Or, leur âme a faim et soif de la Parole de D.ieu. Néanmoins, pour une large part d’entre eux, ceux-ci ne comprennent même pas l’objet de leur faim et de leur soif. Heureuse est donc la part de quiconque investit ses propres capacités pour le leur faire savoir, de la manière qui vient d’être décrite et les place sous la protection de la Présence divine. Comme l’indiquent nos Sages(11), “ tout dépend du Mazal ”. Et, ceci est également vrai pour ce qui vous concerne. Avec ma bénédiction afin que soyez définitivement scellé pour une bonne année,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Les mots “ semestre ”, “ peut-être ”, “ toute ”, “ indispensable ”, “ de l’obscurité, du voile et de l’occultation ”, “ dizaines de milliers ” sont soulignés par le Rabbi.
(2) Nos Sages déplorent, ainsi, que “ un homme regrette d’avoir perdu son argent, mais non d’avoir perdu son temps ”.
(3) Voir, en particulier, à ce sujet, la lettre n°32.
(4) Dont la ‘Hassidout donne la lecture suivante : “ Des jours ont été créés et, par l’intermédiaire de l’homme, l’Unique s’y introduit ”.
(5) Par manque de moyens de subsistance.
(6) Au traité Pessa’him 113a.
(7) Il est préférable d’avoir un travail, même si celui-ci est peu honorable, plutôt que de mettre en avant ses propres qualités afin de pouvoir s’en remettre aux autres.
(8) Voir le traité Bera’hot 54a.
(9) Voir, à ce sujet, le Séfer Ha Si’hot 5749, tome 2, à la page 542 et le Séfer Ha Si’hot 5748, à partir de la page 494.
(10) De la ‘Hassidout.
(11) Dans le Zohar, tome 3, à la page 134a.
7 Tichri 5722,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Nous avons bien reçu votre lettre, dans laquelle vous me décrivez brièvement vos activités, au cours de la période qui s’est écoulée depuis votre arrivée dans cette ville, c’est-à-dire depuis plus d’un semestre(1). J’espère qu’à quelqu’un comme vous, il est inutile d’expliquer longuement que les actions que vous me décrivez auraient peut-être(1) été suffisantes pour un commerçant ou bien pour quelqu’un qui assume, par ailleurs, une toute(1) autre activité, mais se consacre à la diffusion du Judaïsme ou au renforcement des institutions quand il a du temps libre. En revanche, quelqu’un dont cela est sensé être l’activité, l’activité principale, ne peut en aucune façon se contenter d’un tel bilan. Et, je ne fais pas uniquement allusion à votre salaire, qui est versé à partir de fonds communautaires, ce qui suppose que vous devez vous acquitter fidèlement de votre mission. Il est, en outre, un principe selon lequel un homme doit regretter tout particulièrement la perte de son temps(2), comme l’explique la ‘Hassidout(3), à propos du verset : “ Des jours ont été créés et l’un d’entre eux… ”(4). Chacun reçoit, en effet, le nombre de jours correspondant aux actions qu’il doit mener à bien. Chaque jour qui n’est pas empli, a fortiori qui est vide des actions nécessaires, est…
Il est vrai que l’on peut vous accorder des circonstances atténuantes, en l’occurrence, en adoptant l’attitude opposée à celle de votre lettre, selon laquelle vos activités ont été insuffisantes parce que vous n’aviez pas de pain dans votre sac(5). En fait, il faut dire, bien au contraire, que vous aviez du pain dans votre sac et qu’en conséquence, vous n’avez pas prêté attention à l’affirmation suivante de nos Sages(6) : “ étends une charogne dans la rue plutôt que de te présenter comme un Cohen ”(7). De ce fait, avant de vous engager dans une action, vous l’examinez à sept reprises, afin d’être sûr que vous en tirerez effectivement l’honneur qui vous est dû.
Nos Sages ont souligné(8) qu’il est inutile de se plaindre du passé. Combien plus est-ce le cas en l’occurrence car, au final, peu importe qu’il s’agisse d’un manque de volonté ou bien d’un manque de moyens. Dans le cadre de la mission confiée, il est, en tout état de cause, indispensable(1) que l’émissaire n’attende pas, pour agir, de recevoir des instructions portant sur le moindre détail(9) ou encore la venue du Machia’h afin que s’accomplisse la promesse selon laquelle : “ Je supprimerai l’esprit d’impureté de la terre ”, qu’il n’y ait plus de voiles, plus d’occultations et, bien au contraire que l’on diffuse la lumière dans l’endroit de l’obscurité, du voile et de l’occultation(1), ce qui bien souvent, inclut aussi les tracas que l’on doit subir pour gagner sa vie. Or, pour ce qui vous concerne, tout cela a été exclu. Mais, malgré cela,… Nous sommes, cependant, dans les dix jours de Techouva et il est donc bien clair qu’il n’y a pas lieu d’en dire plus, à ce sujet, puisqu’il convient de souligner, tout particulièrement, le mérite de chacun, au sein de tout Israël. C’est bien évident. En tout état de cause, à l’avenir, vous prendrez effectivement contact avec toutes ces personnes.
Bien entendu, ce qui est dit ci-dessus n’est en aucune façon l’expression d’une rancune, mais plutôt celle d’une grande peine en constatant que, pour différentes raisons, vous avez dilapidé votre temps, vos capacités et vos connaissances, sans les utiliser, comme il l’aurait fallu, afin de diffuser les sources(10) et, plus généralement, le Judaïsme. C’est bien évident, d’autant que vous vous trouvez parmi des dizaines de milliers(1) de Juifs, puisse D.ieu les multiplier. Or, leur âme a faim et soif de la Parole de D.ieu. Néanmoins, pour une large part d’entre eux, ceux-ci ne comprennent même pas l’objet de leur faim et de leur soif. Heureuse est donc la part de quiconque investit ses propres capacités pour le leur faire savoir, de la manière qui vient d’être décrite et les place sous la protection de la Présence divine. Comme l’indiquent nos Sages(11), “ tout dépend du Mazal ”. Et, ceci est également vrai pour ce qui vous concerne. Avec ma bénédiction afin que soyez définitivement scellé pour une bonne année,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Les mots “ semestre ”, “ peut-être ”, “ toute ”, “ indispensable ”, “ de l’obscurité, du voile et de l’occultation ”, “ dizaines de milliers ” sont soulignés par le Rabbi.
(2) Nos Sages déplorent, ainsi, que “ un homme regrette d’avoir perdu son argent, mais non d’avoir perdu son temps ”.
(3) Voir, en particulier, à ce sujet, la lettre n°32.
(4) Dont la ‘Hassidout donne la lecture suivante : “ Des jours ont été créés et, par l’intermédiaire de l’homme, l’Unique s’y introduit ”.
(5) Par manque de moyens de subsistance.
(6) Au traité Pessa’him 113a.
(7) Il est préférable d’avoir un travail, même si celui-ci est peu honorable, plutôt que de mettre en avant ses propres qualités afin de pouvoir s’en remettre aux autres.
(8) Voir le traité Bera’hot 54a.
(9) Voir, à ce sujet, le Séfer Ha Si’hot 5749, tome 2, à la page 542 et le Séfer Ha Si’hot 5748, à partir de la page 494.
(10) De la ‘Hassidout.
(11) Dans le Zohar, tome 3, à la page 134a.