Lettre n° 8232

Par la grâce de D.ieu,
3 Mar ‘Hechvan 5722,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du premier ‘Hechvan, dans laquelle vous me faites part de votre situation morale. Vous me proposez donc de venir ici(1). Vous comprendrez que je sois étonné et particulièrement surpris que vous puissiez envisager cette éventualité. En effet, comme vous l’écrivez vous-même, vous avez déjà passé quelques temps ici et, que vous le vouliez ou non, vous en avez sûrement tiré quelque chose. Néanmoins, tout ce qui appartient à la Torah doit, au final, être mis en pratique et, selon les termes de nos Sages(2) : “ Grande est l’étude qui conduit à l’action ”. La divine Providence vous a permis, d’une façon relativement aisée, de passer à l’action concrète, dans le domaine de l’éducation basée sur les valeurs sacrées, au sein d’une école de mon beau-père, le Rabbi, chef d’Israël. Vous devez donc agir en ce sens, avec élan et ardeur, avec une immense joie et une intense activité, d’autant que vous vous apprêtez à bâtir un foyer éternel. Un tel travail est bien le canal et le réceptacle pour que vous fondiez votre foyer d’une manière fructueuse.

Or, à la place de tout cela, depuis votre retour en Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, vous recherchez les moyens qui vous permettront d’échapper à cette mission et le mauvais penchant souhaite donner à cette attitude une apparence de crainte de D.ieu. Il en résulte que vous devez effectivement assumer cette mission qui est la vôtre, dans la joie et l’enthousiasme, en l’endroit où vous vous trouvez actuellement, avec élan et ardeur. Bien entendu, vous étudierez également, pour votre propre compte, la partie révélée de la Torah, la ‘Hassidout et, en particulier, les lois qui sont nécessaires(3). L’assurance nous a été donnée(4) que : “ lorsqu’un homme se sanctifie quelque peu ici-bas, on le sanctifie largement d’en haut ”. Vous connaîtrez donc la réussite.

Je suis très surpris que vous ne me disiez rien de vos activités, pendant le mois de Tichri. Il s’agit, en effet, d’un mois ayant une portée générale(5). Sans doute me préciserez-vous tout cela à la prochaine occasion. La date du mariage sera fixée, en un moment bon et fructueux, au cours d’une discussion entre les deux familles, comme le veut la coutume. Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Le destinataire de cette lettre est un jeune homme de Terre Sainte demandant au Rabbi de s’installer auprès de lui, à New York.
(2) Dans le traité Kiddouchin 40b.
(3) A la pratique quotidienne.
(4) Dans le traité Yoma 39a.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°8224.