Lettre n° 8238

Par la grâce de D.ieu,
9 Mar ‘Hechvan 5722,
Brooklyn, New York,

A l’attention de monsieur Eliezer(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, avec plaisir, la parution du dixième tome des livres de la série : “ Le puits de la ‘Hassidout ”. Celui-ci m’a été adressé et il me parviendra sûrement, ces prochains jours. Je vous remercie d’avoir pensé à me l’adresser. De même, j’ai été particulièrement satisfait d’apprendre la création d’un comité chargé d’organiser une fête en votre honneur, à l’occasion de la parution de vos livres, ce qui veut bien dire que l’on apprécie votre entreprise. J’espère que cette fête permettra également d’apprécier et d’honorer la nature même de la ‘Hassidout, la profondeur et la valeur de son enseignement, plus encore du mode vie qu’elle prône. En effet, la ‘Hassidout insiste essentiellement sur la synthèse finale, qui prend la forme d’un comportement adapté à ses conclusions et à ses objectifs, afin de bâtir pour D.ieu une demeure ici-bas. Ainsi, l’auteur du Tanya souligne que la finalité ultime est, à proprement parler, ce monde matériel et grossier, le plus inférieur qui soit, qui est défini comme celui de l’action concrète, Assya. Et, c’est précisément par l’intermédiaire de cette action concrète qu’il peut être transformé. Selon les termes de nos Sages, “ l’acte est essentiel ” et “ grande est l’étude qui conduit à l’action ”. Néanmoins, à notre époque en particulier, il n’est pas de mots pour expliquer à quel point une telle action est importante, comme l’explique longuement l’Admour Hazaken, aux chapitres 36 et 37 du Tanya.

Il convient de souligner, en particulier, qu’il est une lettre, constituant le chapitre 20 d’Iguéret Ha Kodech, une partie du Tanya, introduite par : “ Lui et Sa vitalité(2) ne font qu’un. Lui et Ses vêtements(3) ne font qu’un ”, que l’Admour Hazaken écrivit : “ quelques jours avant son décès, dans le village de Pyena ”, selon les termes de son petit-fils et successeur, le Tséma’h Tsédek(4). En outre, l’un des grands disciples de l’Admour Hazaken, Rabbi Aharon de Strochélé précise que : “ il l’écrivit avant de s’insérer dans la lumière de la vie ”. L’idée qu’elle développe est brièvement la suivante. La grande importance des Mitsvot que l’on met en pratique, d’une manière concrète, est la finalité ultime de la descente d’une âme, en ce monde matériel.

Puisse D.ieu faire que vous observiez les résultats de vos efforts, ce qui veut dire que la lecture et l’étude de vos livres exerceront un effet significatif sur le cerveau de vos lecteurs et sur leurs forces intellectuelles, afin de mettre en éveil les sentiments de leur cœur. Puis, “ le cœur distribue à tous les membres ”(5) qui peuvent, à leur tour, adopter un comportement en conséquence, afin de bâtir la demeure de D.ieu, comme le disent nos Sages, de mettre en pratique Sa Volonté et Son désir, d’un cœur entier. Grâce au “ puits de la ‘Hassidout ”, on pourra creuser des puits contenant de l’eau, provenant de la source des eaux vives. Le mérite de ce qui est public dépend de vous. Avec mes respects et ma bénédiction,

M. Schneerson,

Notes

(1) Monsieur E. Steinman. Voir, à son sujet, les lettres n°7666 et 8612.
(2) Sa Lumière, à l’origine de la création.
(3) Ses réceptacles, contenant cette lumière.
(4) Dans le Dére’h Mitsvoté’ha, à la page 170a.
(5) Selon l’expression du Zohar, tome 3, à la page 161b.