Lettre n° 8275

Par la grâce de D.ieu,
25 Kislev 5722,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu, aux
multiples accomplissements, le Rav Chimeon Israël(1),

Je vous salue et vous bénis,

Selon ce que je garde en mon souvenir, nous nous sommes déjà rencontrés une fois. Or, on vient de m’apporter maintenant le Sidour du Ari Zal, du Rav C. de Rachkov, dont vous êtes vous-même l’éditeur, comme l’indique l’avant-propos. Me basant sur la promesse de nos Sages(2) selon laquelle une Mitsva en attire une autre, je dois, par la présente, vous exprimer(3) mon profond espoir que cette action de diffusion des sources(4), celles de la sagesse de Vérité, au moyen d’une publication, parvenant à l’extérieur, aura effectivement un prolongement. Je veux dire que l’on étudiera cette sagesse, celle de la Kabbala, qui est la dimension profonde de la Torah, laquelle, à notre époque, a été révélée par la ‘Hassidout.

Et, l’on peut, à ce propos, établir le raisonnement a fortiori suivant. S’agissant des réflexions qui doivent accompagner la prière, D.ieu fit que chaque cerveau et chaque cœur ne soient pas capables de les intégrer. En la matière, il faut donc faire intervenir à la fois le cerveau et le cœur. En outre, il est clair que l’on doit étudier ces thèmes de réflexion, afin de bien les connaître, alors qu’à l’opposé, on peut apprendre la dimension profonde de la Torah, la sagesse de la Kabbala et, malgré cela, “ prier avec l’esprit d’un enfant ”, pour reprendre l’expression des premiers Sages, en la matière et l’on consultera, à ce sujet, les responsa du Ribach, au chapitre 157.

Avant de mettre en pratique les Mitsvot, est donc nécessaire une étude qui conduit à l’action. Combien plus est-ce le cas quand il s’agit de la réflexion liée à la prière, car celle-ci exige la prudence, de différents points de vue, comme l’établissent différents textes. Bien entendu(5), l’étude de la Kabbala ne suffit pas, en la matière. Il faut apprendre également la ‘Hassidout, qui en précise les notions et les exprime dans toute leur abstraction. Si l’on écarte une telle démarche, “ le Baal Chem Tov demande de ne pas étudier les livres de la Kabbala ”, selon les termes du Tséma’h Tsédek. En effet, quand on ne sait pas : “ extraire les concepts de leur matérialité, une telle étude rend très grossier, bien que les paroles du Ari Zal soient dignes de foi et vraies, lorsqu’il emploie le Nom Che’hina pour désigner l’Attribut de Royauté, Mal’hout ”. On consultera, sur ce point, le Choréch Mitsvat Ha Tefila, du Tséma’h Tsédek, à la fin du chapitre 2 et au chapitre 8.

Vous avez de l’influence sur de nombreuses personnes. Il est donc certain que le mérite du plus grand nombre dépend de vous. Vous devez diffuser l’étude de la ‘Hassidout, comme l’enseignent les jours de ‘Hanouka, en avançant, en ajoutant, en éclairant, par la Torah de lumière et par le luminaire de la Torah(6). En signe d’amitié, lorsque j’ai reçu ce Sidour, j’ai rédigé quelques notes, bien que rapidement. Vous préparez l’édition de cet ouvrage et je vous joins donc ces notes. Avec mes respects et ma bénédiction,

M. Schneerson,

A propos du Sidour du Ari Zal du Rav C. de Rachkov, Brooklyn, 5721(7)

Le Chemot Ha Guedolim Hé ‘Hadach écrit, à propos du Rav C. de Rachkov, que celui-ci était un disciple du Maguid(8) et non du Baal Chem Tov. Mais, l’on peut s’interroger, à ce sujet.

Au début, à la page 2a : Sur le Tikoun, en général, on consultera le Chaar Ha Kavanot, prière du matin, commentaires 2 et 3, le Péri Ets ‘Haïm, porte de la prière, chapitre 1, aux paragraphes 5 et 7, le Olat Tamid, septième commentaire, au chapitre 8 de l’édition qui a été publiée à Jérusalem en 5667(9), le Nahar Chalom, à la page 48a et à partir de la page 54a, qui est imprimé également à la fin du Ets ‘Haïm, édition de Varsovie, le Chémen Sasson sur le Chaar Ha Kélim, à cette référence et dans la quatrième partie, ordre de la prière du matin, au paragraphe 6.

A la ligne commençant par “ en général ” : il faut dire : “ celle qui est extérieure ” à la place de : “ ceux qui sont extérieures ”.

A la ligne commençant par : “ s’il ne se tourne vers les Tsitsit et les Tefillin ” : On consultera le traité Bera’hot 15a, le Zohar, tome 3, à la page 120b et le Baït ‘Hadach sur le Tour Ora’h ‘Haïm, à la fin du chapitre 2.

A la ligne commençant par : “ En Assya, le bien et le mal sont entremêlés, mais non en Yetsira ” : On peut s’interroger, à ce sujet, car, dans pratiquement tous les textes, il est dit que le bien et le mal sont entremêlés également en Yetsira, comme le disent, en particulier, le Ets ‘Haïm, porte 47, au chapitre 4, le Sma’h, au chapitre 3, le Michnat ‘Hassidim, traité “ sanctuaire des forces du mal ”, au chapitre 4. Seul le Ets ‘Haïm, porte 43, à la fin de l’introduction du commentaire, dit qu’un tel mélange n’existe pas en Yetsira. Et, vous verrez aussi le Chaar Ha Likoutim sur le verset : “ Et, Aviméle’h observa ”. Le Toameïha ‘Haïm Za’hou, sur le Ets ‘Haïm, porte 47, au chapitre 4, établit une différence entre le défaut et le mérite, mais l’on peut réellement s’interroger sur tout cela. Le Saraf Péri Ets ‘Haïm, du Rav Moché de Dalina, l’un des disciples du Baal Chem Tov, porte 1, dans le commentaire : “ Il s’adressera ”, écrit : “ En Yetsira, ils ne se mélangent pas ”. En revanche, le Chaar Ha Kélim, précédemment cité, troisième partie, indique, à ce propos : “ En Assya et en Yetsira, le bien et le mal sont mélangés ”. C’est aussi ce que disent le Péri Ets ‘Haïm, même référence, aux chapitres 5 et 7 et le Olat Tamid, à cette référence.

A la fin : Sur l’ordre du deuil, à la ligne : “ de sa bouche, on ne peut aller ”. C’est ce que dit le Michnat ‘Hassidim, dans le traité “ bienfaisance ”, à la fin du chapitre 2.

A la ligne : “ Lui ” : Ceci est bien évident dans le traité Horayot 13b, qui l’énonce sans autre précision. C’est, en revanche, ce qu’explique le Taameï Ha Mitsvot, de Rabbi ‘Haïm Vital, à la fin de la Parchat Vaye’hi. C’est aussi ce que dit le Michnat ‘Hassidim, à cette référence.

En outre, si l’on se base sur l’affirmation de nos Sages(10) qui soulignent l’importance de faire des anses au panier(11), il serait bon :
a) d’établir un index et le plus détaillé sera le mieux,
b) de préciser les références des feuilles et des pages, ce qui manque au début de la seconde partie et à la fin de la troisième,
c) qu’il y ait une même pagination d’un bout à l’autre de l’ouvrage plutôt que de recommencer à la page 1 au début de la seconde partie, puis au début de la troisième.

Notes

(1) Le Rav C. I. Pozen, de Brooklyn, Rabbi de Shafran. Voir, à son sujet, la lettre n°8332.
(2) Dans le traité Avot, chapitre 4, à la Michna 2.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°8332.
(4) De la ‘Hassidout.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°8310.
(6) Sa dimension profonde.
(7) 1960.
(8) De Mézéritch.
(9) 1907.
(10) Dans le traité Erouvin 21b.
(11) D’indiquer les références de ce que l’on explique.