Lettre n° 831

Par la grâce de D.ieu,
18 Kislev 5711,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Lévi Its’hak(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre et les chèques qui y étaient joints. Je vous en remercie. Entre temps, le secrétariat vous en a sans doute adressé les reçus.

Vous êtes un responsable communautaire depuis longtemps déjà, collectant le Maamad(2) et il est donc sans doute inutile de vous en souligner l’importance. Néanmoins, nous sommes à la veille du 19 Kislev et je voudrais, à cette occasion, vous souligner le lien spécifique entre le Maamad et le mois de Kislev, en général et le 19 Kislev, en particulier.

Vous connaissez sûrement les détails de l’arrestation et de la libération de l’Admour Hazaken, survenue le 19 Kislev, de même que ceux de l’arrestation et de la libération de l’Admour Haémtsahi, son fils, le 10 Kislev.

Les maîtres de la ‘Hassidout, à chaque époque, depuis le Baal Chem Tov, fondateur de la ‘Hassidout générale, l’Admour Hazaken, fondateur de la ‘Hassidout ‘Habad, jusqu'à notre époque, eurent des âmes particulièrement élevées et comprirent profondément l’importance et la valeur de l’étude de la Torah, de sa partie révélée comme de son enseignement ésotérique. Malgré cela, ils ne recherchèrent pas leur intérêt personnel et se consacrèrent aux besoins communautaires. Bien plus, ils firent don d’eux-mêmes pour rendre service à une seule personne.

Mon beau-père, le Rabbi, a rapporté les propos du Tséma’h Tsédek selon lesquels le sacrifice de son grand-père(3) est insignifiant, comparé à celui, pour quelqu’un qui a le moyen de parvenir à l’extase dans la contemplation de la Divinité, de se consacrer, néanmoins, à rendre service à un autre Juif.

Tous les maîtres de ‘Habad, depuis l’Admour Hazaken jusqu'à mon beau-père, le Rabbi, ont adopté la même conception. Ils ne se contentèrent pas de l’amour de D.ieu et de l’amour de la Torah. Ils eurent, en outre, l’amour de leur prochain, qui qu’il soit, ‘Hassid ou non, érudit de la Torah ou homme simple, adulte ou enfant.

Une partie de leurs activités, dans la mesure où la situation le permettait, était menée au grand jour. Une autre ne recevait aucune diffusion, comme par exemple la Tsédaka donnée à certaines personnes ou à certaines institutions, dans des cas particuliers où la discrétion était nécessaire. Pour une large part, tout ceci était financé par la caisse personnelle des maîtres de ‘Habad.

Toutes ces activités sont encore menées, à l’heure actuelle. Et nous plaçons notre confiance en D.ieu pour que, avec l’aide de ceux qui sont attachés à mon beau-père, le Rabbi, de ses ‘Hassidim et de ses élèves, nous puissions avoir les moyens de les poursuivre, dans toute la mesure des nécessités, qui deviennent sans cesse plus importantes, surtout pour ce qui concerne la Tsédaka confidentielle, partiellement prélevée sur la caisse du Maamad.

Dans les jours qui précèdent le 19 Kislev et à cette date qui est, comme l’a expliqué mon beau-père, le Rabbi, le Roch Hachana de la ‘Hassidout et de ses voies, tous nos maîtres, et en particulier celui dont on célèbre la joie, l’Admour Hazaken, implorent la miséricorde divine pour ceux qui apportent leur concours afin de préserver l’œuvre qu’il a fondée et que ses successeurs ont maintenu, à chaque époque.

Je conclus en vous accordant ma bénédiction pour que votre action en faveur du Maamad vous apporte la bénédiction et la réussite, dans tous vos besoins. Je vous demande également de transmettre mon salut à tous ceux qui prennent part à cette action et vous viennent en aide dans votre tâche.

Avec ma bénédiction pour la fête de notre libération et du salut de notre âme,

Mena’hem Schneerson,

Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion du 19 Kislev, en Yiddish et en anglais, de même que ma lettre collective à propos du 19 Kislev(4).

Notes

(1) Le Rav L. I. Eisner.
(2) Voir, à ce propos, les lettres n°692, 706, 727, 793 et 794.
(3) L’Admour Hazaken, lors de son emprisonnement.
(4) La lettre n°815.