Lettre n° 8355

Par la grâce de D.ieu,
dixième jour d’Adar Richon 5722,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et assume
une mission sacrée, le Rav Yehouda Leïb(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre. Nous sommes actuellement dans les semaines au cours desquelles sont exposées l’Injonction de bâtir le Temple ou le Sanctuaire, puis son édification effective(2). Le début de cette Injonction, “ Ils Me feront un Sanctuaire et Je résiderai parmi eux ”, en précise la finalité ultime, “ Je résiderai parmi eux ” et nos Sages précisent(3) : “ Il n’est pas dit : ‘Je résiderai en lui’, mais ‘Je résiderai parmi eux’, au sein de chaque Juif ”. Or, pour mettre en pratique cette Injonction, il est nécessaire de prendre des objets matériels, de l’or, de l’argent, treize ou quinze éléments qui sont mentionnés dans la Paracha, de les prélever, ainsi qu’il est dit : “ Ils prendront, pour Moi, un prélèvement ” et ceci est accompli par “ celui dont le cœur est généreux ”, lequel agit “ pour Moi ”, “ pour Mon Nom ”.

Une autre idée est ici soulignée d’emblée. La première Injonction porte sur l’Arche sainte, dans laquelle se trouvent les Tables de la Loi, comme le disent nos Sages(4) et le Séfer Torah. Au sein même du Sanctuaire, puis par la suite du Temple, cette Arche était dans le Saint des Saints. On ne parvenait donc jusqu’à elle qu’après avoir traversé la cour, les esplanades, l’antichambre, le tabernacle. L’explication de tout cela est la suivante. Il s’agit, en l’occurrence, de souligner le rôle essentiel que reçoit la Torah dans le monde, au sens littéral, comme dans le “ petit monde ” que constitue l’homme, avec ce qui le concerne. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile de détailler la leçon que délivre ce passage, ses différents aspects et ce qui en résulte pour les actions de chacun d’entre nous, au sein de tout Israël, en son endroit et à son époque. En effet, la Torah et ses enseignements sont immuables, c’est bien évident.

A l’époque, lorsque le Sanctuaire fut bâti, chacun intervint avec un empressement merveilleux, attestant de la joie et du désir de mettre en pratique la Volonté du Créateur, de Lui procurer de la satisfaction. Tous le firent avec pureté et sainteté. C’était, en effet, au lendemain de Yom Kippour, lorsque le Saint béni soit-Il dit : “ J’ai pardonné, conformément à ta parole(5) ”. Puisse donc D.ieu faire qu’il en soit de même à l’heure actuelle, pour chacun et pour chacune, dans tous les domaines qui viennent d’être mentionnés, avec lumière, vitalité, enthousiasme, conformément au dicton et à la leçon de l’Admour Hazaken, “ on doit vivre(6) avec le temps ”, c’est-à-dire avec l’enseignement de la Paracha de la semaine. Avec ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de tout cela,

Notes

(1) Le Rav Y. L. Raskin. Voir, à son sujet, les lettres n°7273, 7289 et 8620.
(2) Voir la lettre n°8350.
(3) Dans le Réchit ‘Ho’hma, porte de l’amour, au chapitre 6.
(4) Dans le traité Baba Batra.
(5) A la demande de Moché.
(6) Le Rabbi souligne le mot : “ vivre ”.