Lettre n° 8431
Par la grâce de D.ieu,
veille de la fête de Chavouot 5722,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Mena’hem Begin(1),
Je vous salue et vous bénis,
A l’occasion de la fête de Chavouot, temps du don de notre Torah, qui arrive, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, j’adresse, par la présente, à vous-même et à tous les vôtres, mes vœux pour une fête joyeuse et, selon la formule traditionnelle que nous avons reçue de mon beau-père, le Rabbi, pour recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde.
Je saisis cette opportunité pour vous accuser réception, en son temps, de votre lettre du 12 Iyar. Je suis surpris de constater(2) que vous attribuez les sentiments négatifs et la vague de haine(3), ce que l’on appelle, en employant un euphémisme, le “ choc des cultures ”, à la gauche et que vous prêtez à ces manifestations un caractère exceptionnel, alors qu’en réalité, celui qui observe la nature des hommes, en particulier dans ces milieux, vérifiera clairement qu’en la matière, la volonté, en l’occurrence celle de haïr, n’est pas une attitude raisonnée. Bien au contraire, c’est la volonté qui force la raison pour qu’elle lui trouve une justification. De fait, il en est de même chez les non-Juifs qui haïssent le “ peuple unique ” parce que : “ leurs lois sont différentes de celles de tous les peuples ”. Pour autant, ils prétextent des raisons diverses et variées. Si les Juifs sont riches, ils parleront de leur richesse et, s’ils sont pauvres, ils invoqueront leur pauvreté.
Il est donc particulièrement surprenant que nul ne semble agir sur la cause(4), c’est-à-dire sur cette haine proprement dite. On cherche uniquement à en traiter les conséquences et à justifier la haine par des raisons superficielles. Peut-être des expressions mordantes figurent-elles dans la présente. Néanmoins, si l’on tient compte de l’importance du sujet et de la situation, dont je n’ai pas trouvé l’équivalent depuis que j’ai quitté l’Union soviétique, on conviendra que les expressions les plus incisives ne sont pas encore suffisantes(5). Il est tout aussi clair que mon but n’est pas de dire du mal du moindre Juif, ce qu’à D.ieu ne plaise. Et, l’on connaît l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi(6) selon lequel aucune différence ne peut être faite entre les Juifs, qui qu’ils soient. Pour autant, selon l’expression courante, quand on a mal, on crie. J’ai bon espoir que vous vous servirez pleinement de l’influence que vous exercez. Comme à votre habitude, vous le ferez avec empressement et abnégation, afin d’arrêter ces vagues(7). Avec mes respects, ma bénédiction à l’occasion de la fête(8) et en vous remerciant pour vos vœux sincères(9),
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8399.
(2) Voir, sur le contenu de la présente, la lettre n°8399.
(3) Envers la religion.
(4) Le Rabbi souligne le mot : “ cause ”.
(5) Pour décrire la réalité.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°3229, 5483 et 6959.
(7) De haine antireligieuse.
(8) De Chavouot.
(9) Peut-être à l’occasion de l’anniversaire du Rabbi, le 11 Nissan.
veille de la fête de Chavouot 5722,
Brooklyn, New York,
A l’attention de monsieur Mena’hem Begin(1),
Je vous salue et vous bénis,
A l’occasion de la fête de Chavouot, temps du don de notre Torah, qui arrive, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, j’adresse, par la présente, à vous-même et à tous les vôtres, mes vœux pour une fête joyeuse et, selon la formule traditionnelle que nous avons reçue de mon beau-père, le Rabbi, pour recevoir la Torah avec joie et d’une manière profonde.
Je saisis cette opportunité pour vous accuser réception, en son temps, de votre lettre du 12 Iyar. Je suis surpris de constater(2) que vous attribuez les sentiments négatifs et la vague de haine(3), ce que l’on appelle, en employant un euphémisme, le “ choc des cultures ”, à la gauche et que vous prêtez à ces manifestations un caractère exceptionnel, alors qu’en réalité, celui qui observe la nature des hommes, en particulier dans ces milieux, vérifiera clairement qu’en la matière, la volonté, en l’occurrence celle de haïr, n’est pas une attitude raisonnée. Bien au contraire, c’est la volonté qui force la raison pour qu’elle lui trouve une justification. De fait, il en est de même chez les non-Juifs qui haïssent le “ peuple unique ” parce que : “ leurs lois sont différentes de celles de tous les peuples ”. Pour autant, ils prétextent des raisons diverses et variées. Si les Juifs sont riches, ils parleront de leur richesse et, s’ils sont pauvres, ils invoqueront leur pauvreté.
Il est donc particulièrement surprenant que nul ne semble agir sur la cause(4), c’est-à-dire sur cette haine proprement dite. On cherche uniquement à en traiter les conséquences et à justifier la haine par des raisons superficielles. Peut-être des expressions mordantes figurent-elles dans la présente. Néanmoins, si l’on tient compte de l’importance du sujet et de la situation, dont je n’ai pas trouvé l’équivalent depuis que j’ai quitté l’Union soviétique, on conviendra que les expressions les plus incisives ne sont pas encore suffisantes(5). Il est tout aussi clair que mon but n’est pas de dire du mal du moindre Juif, ce qu’à D.ieu ne plaise. Et, l’on connaît l’enseignement de mon beau-père, le Rabbi(6) selon lequel aucune différence ne peut être faite entre les Juifs, qui qu’ils soient. Pour autant, selon l’expression courante, quand on a mal, on crie. J’ai bon espoir que vous vous servirez pleinement de l’influence que vous exercez. Comme à votre habitude, vous le ferez avec empressement et abnégation, afin d’arrêter ces vagues(7). Avec mes respects, ma bénédiction à l’occasion de la fête(8) et en vous remerciant pour vos vœux sincères(9),
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8399.
(2) Voir, sur le contenu de la présente, la lettre n°8399.
(3) Envers la religion.
(4) Le Rabbi souligne le mot : “ cause ”.
(5) Pour décrire la réalité.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°3229, 5483 et 6959.
(7) De haine antireligieuse.
(8) De Chavouot.
(9) Peut-être à l’occasion de l’anniversaire du Rabbi, le 11 Nissan.