Lettre n° 8537
Par la grâce de D.ieu,
2 Mar ‘Hechvan 5723,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 30 Tichri. J’y ai lu avec plaisir l’impression que vous ont faite les hommes de ‘Habad, à Kfar ‘Habad. J’espère que son effet agira également de manière concrète. Je veux dire que vous tirerez profit de ces impressions et que vous vous efforcerez de les faire connaître aux autres. Car, selon le dicton bien connu(1) de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, la ‘Hassidout n’est pas réservée à un certain groupe, ce qu’à D.ieu ne plaise. Elle est véritablement l’héritage de chaque Juif. L’Admour Hazaken lui-même fit don de sa propre personne pour cela, puis ses successeurs, les maîtres de ‘Habad, en chaque génération, en firent de même, la diffusèrent et ils ont accordé leur bénédiction à tous ceux qui font des efforts en ce sens. Au final, ils connaîtront la réussite.
S’il en est ainsi pour chaque homme, combien plus est-ce le cas pour celui qui a la possibilité d’influencer la jeunesse, ce qui peut sembler n’être qu’un accomplissement ordinaire mais qui modifie, en réalité, leur façon de vivre, en général, surtout quand ils se marieront et bâtiront un foyer juif. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus.
Vous m’interrogez sur l’enseignement d’un métier profane avec la tête découverte. En effet, on peut penser qu’il sera, de la sorte, plus aisé de trouver un langage commun. Toutefois, il convient ici de distinguer deux points :
A) On ne fait pas “ commerce ” avec ce qui est dit dans le Choul’han Arou’h. On ne “ vend ” pas une Mitsva légère pour en acquérir une plus grande sauf, bien entendu, dans des cas particuliers que le Choul’han Arou’h cite clairement(2), auquel cas il ne s’agit plus de “ commerce ”, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais bien d’une règle du Choul’han Arou’h identique à toutes les autres.
B) Point essentiel, on peut vérifier dans la pratique, surtout chez les jeunes, qu’un compromis(3), même le plus léger, dévalue celui qui l’adopte, fait perdre toute confiance en lui. En effet, si un tel compromis est possible pour les principes de la Torah et des Mitsvot, cela veut bien dire qu’ils ne sont pas rigoureusement vrais. Car, la vérité(2) ne connaît pas le compromis. On ne s’en écarte pas même d’une pointe de cheveu. Dès lors qu’un compromis est introduit, on n’est plus en présence de la vérité.
Certes, il est dit(4) que : “ la vérité demanda que l’homme ne soit pas créé ”, car : “ Il n’est pas de Juste sur la terre, qui ne commette pas de faute ”. La philosophie de ‘Habad explique tout cela et elle souligne aussi que l’on doit être proche de chacun, sans la moindre exception. L’assurance est donnée que même une seule Mitsva peut, au final, conduire vers les six cent treize Mitsvot à la fois. En tout état de cause, on ne perd rien en le faisant, comme le constate l’Admour Hazaken, dans le chapitre 32 du saint Tanya. En conséquence, si l’on ne peut faire autrement, on commence par parler d’une seule Mitsva. Pour autant, on doit se garder d’insinuer que cette Mitsva, celle dont on parle, est la seule, ce qu’à D.ieu ne plaise, que celui qui l’accomplit sera un Juste parfait(2). Bien au contraire, il faut souligner(2) d’emblée, bien que d’une manière agréable et pacifique, qu’il s’agit uniquement d’une seule des six cent treize Mitsvot, mais que, pour différentes raisons, on ne peut pas encore les présenter toutes. En revanche, on demandera aussi, par la suite, la pratique des autres Mitsvot, mais l’avancement doit être progressif.
Ce qui vient d’être dit concerne l’exigence envers les élèves. A l’opposé, ces circonstances atténuantes ne peuvent nullement être accordées à celui qui les guide. Bien au contraire, pour formuler une demande aux élèves et obtenir satisfaction, il faut donner le bon exemple non seulement de ce que l’on attend d’eux, mais aussi du mode de vie que l’on prône. Selon les termes de nos Sages(5), il faut être : “ humide au point d’humecter ”, car les élèves tiendront le raisonnement a fortiori suivant : si leur maître peut se permettre telle transgression, combien plus peuvent-ils eux-mêmes le faire ! C’est bien évident.
On pourrait développer tout cela, mais j’ai bon espoir que ces quelques lignes, soulignant l’importance de l’éducation, seront suffisantes. Avec mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2278.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “clairement”, “vérité”, “parfait” et “souligner”.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°4464.
(4) Dans le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 8, au paragraphe 5.
(5) Selon le traité Bera’hot 25b.
2 Mar ‘Hechvan 5723,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 30 Tichri. J’y ai lu avec plaisir l’impression que vous ont faite les hommes de ‘Habad, à Kfar ‘Habad. J’espère que son effet agira également de manière concrète. Je veux dire que vous tirerez profit de ces impressions et que vous vous efforcerez de les faire connaître aux autres. Car, selon le dicton bien connu(1) de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, la ‘Hassidout n’est pas réservée à un certain groupe, ce qu’à D.ieu ne plaise. Elle est véritablement l’héritage de chaque Juif. L’Admour Hazaken lui-même fit don de sa propre personne pour cela, puis ses successeurs, les maîtres de ‘Habad, en chaque génération, en firent de même, la diffusèrent et ils ont accordé leur bénédiction à tous ceux qui font des efforts en ce sens. Au final, ils connaîtront la réussite.
S’il en est ainsi pour chaque homme, combien plus est-ce le cas pour celui qui a la possibilité d’influencer la jeunesse, ce qui peut sembler n’être qu’un accomplissement ordinaire mais qui modifie, en réalité, leur façon de vivre, en général, surtout quand ils se marieront et bâtiront un foyer juif. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus.
Vous m’interrogez sur l’enseignement d’un métier profane avec la tête découverte. En effet, on peut penser qu’il sera, de la sorte, plus aisé de trouver un langage commun. Toutefois, il convient ici de distinguer deux points :
A) On ne fait pas “ commerce ” avec ce qui est dit dans le Choul’han Arou’h. On ne “ vend ” pas une Mitsva légère pour en acquérir une plus grande sauf, bien entendu, dans des cas particuliers que le Choul’han Arou’h cite clairement(2), auquel cas il ne s’agit plus de “ commerce ”, ce qu’à D.ieu ne plaise, mais bien d’une règle du Choul’han Arou’h identique à toutes les autres.
B) Point essentiel, on peut vérifier dans la pratique, surtout chez les jeunes, qu’un compromis(3), même le plus léger, dévalue celui qui l’adopte, fait perdre toute confiance en lui. En effet, si un tel compromis est possible pour les principes de la Torah et des Mitsvot, cela veut bien dire qu’ils ne sont pas rigoureusement vrais. Car, la vérité(2) ne connaît pas le compromis. On ne s’en écarte pas même d’une pointe de cheveu. Dès lors qu’un compromis est introduit, on n’est plus en présence de la vérité.
Certes, il est dit(4) que : “ la vérité demanda que l’homme ne soit pas créé ”, car : “ Il n’est pas de Juste sur la terre, qui ne commette pas de faute ”. La philosophie de ‘Habad explique tout cela et elle souligne aussi que l’on doit être proche de chacun, sans la moindre exception. L’assurance est donnée que même une seule Mitsva peut, au final, conduire vers les six cent treize Mitsvot à la fois. En tout état de cause, on ne perd rien en le faisant, comme le constate l’Admour Hazaken, dans le chapitre 32 du saint Tanya. En conséquence, si l’on ne peut faire autrement, on commence par parler d’une seule Mitsva. Pour autant, on doit se garder d’insinuer que cette Mitsva, celle dont on parle, est la seule, ce qu’à D.ieu ne plaise, que celui qui l’accomplit sera un Juste parfait(2). Bien au contraire, il faut souligner(2) d’emblée, bien que d’une manière agréable et pacifique, qu’il s’agit uniquement d’une seule des six cent treize Mitsvot, mais que, pour différentes raisons, on ne peut pas encore les présenter toutes. En revanche, on demandera aussi, par la suite, la pratique des autres Mitsvot, mais l’avancement doit être progressif.
Ce qui vient d’être dit concerne l’exigence envers les élèves. A l’opposé, ces circonstances atténuantes ne peuvent nullement être accordées à celui qui les guide. Bien au contraire, pour formuler une demande aux élèves et obtenir satisfaction, il faut donner le bon exemple non seulement de ce que l’on attend d’eux, mais aussi du mode de vie que l’on prône. Selon les termes de nos Sages(5), il faut être : “ humide au point d’humecter ”, car les élèves tiendront le raisonnement a fortiori suivant : si leur maître peut se permettre telle transgression, combien plus peuvent-ils eux-mêmes le faire ! C’est bien évident.
On pourrait développer tout cela, mais j’ai bon espoir que ces quelques lignes, soulignant l’importance de l’éducation, seront suffisantes. Avec mes respects et ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°2278.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “clairement”, “vérité”, “parfait” et “souligner”.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°4464.
(4) Dans le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 8, au paragraphe 5.
(5) Selon le traité Bera’hot 25b.