Lettre n° 8558
Par la grâce de D.ieu,
14 Kislev 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de tous les participants et participantes à la
réunion ‘hassidique du 19 Kislev, date de la libération de
l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han
Arou’h, fête au cours de laquelle Il a libéré nos âmes dans
la paix, lorsque la lumière et la vitalité de notre âme nous
ont été accordées(1), qui aura lieu à Kfar ‘Habad, en notre
Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, par
notre juste Machia’h, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue largement et vous bénis,
Me trouvant loin géographiquement mais proche par l’esprit, je prends part à votre réunion ‘hassidique, au cours de laquelle on prononcera des paroles de la Torah, des propos d’encouragement. Et, l’on y soulèvera son verre afin de dire Le’haïm, pour la vie et pour la bénédiction. Cette année est, en effet, la cent cinquantième depuis le décès(2) de l’Admour Hazaken(3). Ma participation spécifique prendra, en l’occurrence, la forme d’un récit de la vie de l’Admour Hazaken, un récit montrant le comportement qu’il convient d’adopter et délivrant un enseignement.
* * *
La voix d’un enfant qui pleure(4)
L’Admour Hazaken, notre maître, résidait dans la même maison que son fils, qui fut, par la suite, son successeur, l’Admour Haémtsahi. Rabbi Douber(5) se caractérisait par un pouvoir de concentration et d’approfondissement hors du commun. Quand il étudiait ou quand il priait, il ne s’apercevait de rien de ce qui se passait autour de lui.
Une fois, l’Admour Haémtsahi était absorbé par son étude. Il y avait, dans un coin de sa chambre, un berceau et le bébé qui s’y trouvait en tomba. Il éclata en sanglots, mais l’Admour Haémtsahi ne s’aperçut de rien. Son père, l’Admour Hazaken, se trouvait alors à l’étage et il s’approfondissait, lui aussi, dans son étude. Malgré cela, il entendit les pleurs de l’enfant, descendit, pénétra dans la chambre de son fils, souleva le bébé, s’occupa de lui, le calma, le recoucha dans son berceau et il ne quitta pas la pièce tant que son petit-fils n’était pas calmé. mais, Rabbi Douber ne s’aperçut ni de ce qu’avait fait son père, ni de ce qui était arrivé à son fils. Par la suite, en un moment propice, l’Admour Hazaken fit des remontrances à son fils et il lui expliqua que l’on ne devait pas agir ainsi, qu’il ne fallait pas s’absorber à son étude au point de ne pas entendre la voix d’un enfant qui pleure.
* * *
Ce récit a été transmis d’une génération à l’autre et, plus spécifiquement, il nous a été rapporté par mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération. Il est donc certain qu’il délivre des enseignements concrets, en particulier pour nous, au sein de tout Israël. L’un de ces enseignements est le suivant :
Un homme ne doit pas s’absorber à une quelconque activité, aussi importante qu’elle puisse être, au point de ne pas entendre la voix d’un enfant qui pleure, à proximité de lui, dans son entourage ou bien à distance. Chacun et chacune se doit d’entendre cette voix, d’interrompre son activité, de s’occuper de cet enfant qui pleure, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour combler le manque qu’il éprouve.
A notre époque, en particulier, nombreux sont les bébés et les enfants qui, pour une quelconque raison, sont “ tombés de leur berceau ”, qui ont quitté le berceau du Judaïsme véritable ou même ne s’y sont jamais trouvés. En conséquence, ils pleurent, d’une voix que l’on entend, ou même d’une voix profonde que l’on n’entend pas(6), du fait de la détresse de leur âme, qui est une “ parcelle de Divinité céleste véritable ”, laquelle est affamée, assoiffée de la Parole de D.ieu, de Sa Torah et de Ses Mitsvot. Or, nul ne s’occupe d’eux, nul ne s’emploie à combler leur manque d’une éducation basée sur les valeurs sacrées.
De même, nombreux sont ceux, parmi nos frères, les enfants d’Israël qui sont adultes par le nombre de leurs années, mais sont restés des enfants, ou même des bébés, pour ce qui est de la Torah, qui est “ notre vie ” et de la pratique de ses Mitsvot. Or, s’ils ne voient rien, s’ils ne discernent rien, leur Mazal observe et ils pleurent, à cause de leur détresse morale. Parfois, ils ne savent même pas pourquoi il en est ainsi. Néanmoins, ils ressentent un vide vertigineux dans leur vie, une vie sans contenu, sans objectif digne de ce nom.
On n’a pas le droit de fermer son oreille aux plaintes de ces enfants d’Israël, qu’ils soient des enfants par leur âge ou bien par leur degré de conscience de la Torah et des Mitsvot. Cette leçon, cette Injonction et ce Précepte sont effectivement adressés à chacun et à chacune.
“ Ne commettez pas de fautes envers l’enfant ! ”. Interrompez toute autre activité, consacrez-vous à cet enfant et restituez-le à son Père, notre Père miséricordieux. De la sorte, il étudiera la Torah de notre Père et il mettra en pratique Ses Mitsvot. C’est ainsi qu’il acquerra l’existence éternelle, une vie pleine, intègre et bonne.
* * *
De quelle manière peut-on calmer l’enfant, le restituer à son père et combler le manque ? Pour cela, il faut avoir recours aux trois amours, à l’amour de son prochain, qui est orienté par l’amour de la Torah, dont la base est l’amour de D.ieu.
De la sorte, on peut mener des actions permanentes, pour le bien véritable de son prochain, à la fois matériel et spirituel. La finalité ultime est de le conduire sur le chemin du Judaïsme véritable, une vie basée sur la Torah de vie, illuminée par la clarté des sources de la ‘Hassidout, pénétrée de l’enthousiasme qu’elle insuffle.
* * *
Puisse D.ieu faire que cette réunion ‘hassidique et celles du 19 Kislev qui aura lieu dans les autres endroits, en notre Terre Sainte et à l’extérieur de celle-ci, lancent cet appel à tous nos frères les enfants d’Israël, que D.ieu leur accorde de longs jours et de bonnes années, dont le cœur est en éveil pour entendre la voix de l’enfant qui pleure.
Cet appel invitera à mener des actions empressées pour la diffusion de la Torah, en général et des sources de la ‘Hassidout, en particulier. De la sorte, on cumulera à la fois l’étude et l’action, avec enthousiasme, vitalité et clarté. Avec mes respects, ma bénédiction pour une grande réussite en tout ce qui vient d’être dit, Le’haïm, pour la vie et pour la bénédiction,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon les termes du Rabbi Rachab, qu’il mentionna dans sa lettre, imprimée en introduction du Kountrass Ou Mayan et dans ses Iguerot Kodech, tome 1, lettre n°110 ”.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ On connaît l’explication de l’Admour Hazaken, dans le Torah Or, à la fin de la Parchat Vayakhel, selon laquelle Istalkout désigne à la fois le décès et la révélation d’une Lumière particulièrement élevée, issue de la source la plus haute. C’est pour cette raison que ce terme est utilisé à propos du décès de plusieurs Justes. Par la suite, en effet, ce Juste ‘se trouve dans ce monde plus que de son vivant’, comme l’explique l’Admour Hazaken, au chapitre 27 d’Iguéret Ha Kodech ”.
(3) Le Rabbi note en bas de page : “ On notera que la répartition du calendrier était alors le même que celle de cette année. Il quitta ce monde ‘après qu’il ait dit la prière d’Arvit et la Havdala dans la bénédiction : ‘Il accorde le discernement’, avec un esprit clair et posé, de même qu’une immense ferveur, peu avant minuit, vers onze heures, à l’issue du saint Chabbat Parchat Chemot, le 24 Tévet 5573’, selon les termes de l’introduction du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken ”.
(4) Voir, à ce propos, la lettre précédente.
(5) L’Admour Haémtsahi.
(6) Par la voix de l’âme, qui ne trouve pas d’écho physique, dans le corps, de sorte “ l’enfant ” n’a lui-même pas conscience du manque. Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir la séquence de discours ‘hassidiques de Roch Hachana 5695 ”.
14 Kislev 5723,
Brooklyn, New York,
A l’attention de tous les participants et participantes à la
réunion ‘hassidique du 19 Kislev, date de la libération de
l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han
Arou’h, fête au cours de laquelle Il a libéré nos âmes dans
la paix, lorsque la lumière et la vitalité de notre âme nous
ont été accordées(1), qui aura lieu à Kfar ‘Habad, en notre
Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, par
notre juste Machia’h, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue largement et vous bénis,
Me trouvant loin géographiquement mais proche par l’esprit, je prends part à votre réunion ‘hassidique, au cours de laquelle on prononcera des paroles de la Torah, des propos d’encouragement. Et, l’on y soulèvera son verre afin de dire Le’haïm, pour la vie et pour la bénédiction. Cette année est, en effet, la cent cinquantième depuis le décès(2) de l’Admour Hazaken(3). Ma participation spécifique prendra, en l’occurrence, la forme d’un récit de la vie de l’Admour Hazaken, un récit montrant le comportement qu’il convient d’adopter et délivrant un enseignement.
* * *
La voix d’un enfant qui pleure(4)
L’Admour Hazaken, notre maître, résidait dans la même maison que son fils, qui fut, par la suite, son successeur, l’Admour Haémtsahi. Rabbi Douber(5) se caractérisait par un pouvoir de concentration et d’approfondissement hors du commun. Quand il étudiait ou quand il priait, il ne s’apercevait de rien de ce qui se passait autour de lui.
Une fois, l’Admour Haémtsahi était absorbé par son étude. Il y avait, dans un coin de sa chambre, un berceau et le bébé qui s’y trouvait en tomba. Il éclata en sanglots, mais l’Admour Haémtsahi ne s’aperçut de rien. Son père, l’Admour Hazaken, se trouvait alors à l’étage et il s’approfondissait, lui aussi, dans son étude. Malgré cela, il entendit les pleurs de l’enfant, descendit, pénétra dans la chambre de son fils, souleva le bébé, s’occupa de lui, le calma, le recoucha dans son berceau et il ne quitta pas la pièce tant que son petit-fils n’était pas calmé. mais, Rabbi Douber ne s’aperçut ni de ce qu’avait fait son père, ni de ce qui était arrivé à son fils. Par la suite, en un moment propice, l’Admour Hazaken fit des remontrances à son fils et il lui expliqua que l’on ne devait pas agir ainsi, qu’il ne fallait pas s’absorber à son étude au point de ne pas entendre la voix d’un enfant qui pleure.
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Ce récit a été transmis d’une génération à l’autre et, plus spécifiquement, il nous a été rapporté par mon beau-père, le Rabbi, chef de notre génération. Il est donc certain qu’il délivre des enseignements concrets, en particulier pour nous, au sein de tout Israël. L’un de ces enseignements est le suivant :
Un homme ne doit pas s’absorber à une quelconque activité, aussi importante qu’elle puisse être, au point de ne pas entendre la voix d’un enfant qui pleure, à proximité de lui, dans son entourage ou bien à distance. Chacun et chacune se doit d’entendre cette voix, d’interrompre son activité, de s’occuper de cet enfant qui pleure, de faire tout ce qui est en son pouvoir pour combler le manque qu’il éprouve.
A notre époque, en particulier, nombreux sont les bébés et les enfants qui, pour une quelconque raison, sont “ tombés de leur berceau ”, qui ont quitté le berceau du Judaïsme véritable ou même ne s’y sont jamais trouvés. En conséquence, ils pleurent, d’une voix que l’on entend, ou même d’une voix profonde que l’on n’entend pas(6), du fait de la détresse de leur âme, qui est une “ parcelle de Divinité céleste véritable ”, laquelle est affamée, assoiffée de la Parole de D.ieu, de Sa Torah et de Ses Mitsvot. Or, nul ne s’occupe d’eux, nul ne s’emploie à combler leur manque d’une éducation basée sur les valeurs sacrées.
De même, nombreux sont ceux, parmi nos frères, les enfants d’Israël qui sont adultes par le nombre de leurs années, mais sont restés des enfants, ou même des bébés, pour ce qui est de la Torah, qui est “ notre vie ” et de la pratique de ses Mitsvot. Or, s’ils ne voient rien, s’ils ne discernent rien, leur Mazal observe et ils pleurent, à cause de leur détresse morale. Parfois, ils ne savent même pas pourquoi il en est ainsi. Néanmoins, ils ressentent un vide vertigineux dans leur vie, une vie sans contenu, sans objectif digne de ce nom.
On n’a pas le droit de fermer son oreille aux plaintes de ces enfants d’Israël, qu’ils soient des enfants par leur âge ou bien par leur degré de conscience de la Torah et des Mitsvot. Cette leçon, cette Injonction et ce Précepte sont effectivement adressés à chacun et à chacune.
“ Ne commettez pas de fautes envers l’enfant ! ”. Interrompez toute autre activité, consacrez-vous à cet enfant et restituez-le à son Père, notre Père miséricordieux. De la sorte, il étudiera la Torah de notre Père et il mettra en pratique Ses Mitsvot. C’est ainsi qu’il acquerra l’existence éternelle, une vie pleine, intègre et bonne.
* * *
De quelle manière peut-on calmer l’enfant, le restituer à son père et combler le manque ? Pour cela, il faut avoir recours aux trois amours, à l’amour de son prochain, qui est orienté par l’amour de la Torah, dont la base est l’amour de D.ieu.
De la sorte, on peut mener des actions permanentes, pour le bien véritable de son prochain, à la fois matériel et spirituel. La finalité ultime est de le conduire sur le chemin du Judaïsme véritable, une vie basée sur la Torah de vie, illuminée par la clarté des sources de la ‘Hassidout, pénétrée de l’enthousiasme qu’elle insuffle.
* * *
Puisse D.ieu faire que cette réunion ‘hassidique et celles du 19 Kislev qui aura lieu dans les autres endroits, en notre Terre Sainte et à l’extérieur de celle-ci, lancent cet appel à tous nos frères les enfants d’Israël, que D.ieu leur accorde de longs jours et de bonnes années, dont le cœur est en éveil pour entendre la voix de l’enfant qui pleure.
Cet appel invitera à mener des actions empressées pour la diffusion de la Torah, en général et des sources de la ‘Hassidout, en particulier. De la sorte, on cumulera à la fois l’étude et l’action, avec enthousiasme, vitalité et clarté. Avec mes respects, ma bénédiction pour une grande réussite en tout ce qui vient d’être dit, Le’haïm, pour la vie et pour la bénédiction,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page : “ Selon les termes du Rabbi Rachab, qu’il mentionna dans sa lettre, imprimée en introduction du Kountrass Ou Mayan et dans ses Iguerot Kodech, tome 1, lettre n°110 ”.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ On connaît l’explication de l’Admour Hazaken, dans le Torah Or, à la fin de la Parchat Vayakhel, selon laquelle Istalkout désigne à la fois le décès et la révélation d’une Lumière particulièrement élevée, issue de la source la plus haute. C’est pour cette raison que ce terme est utilisé à propos du décès de plusieurs Justes. Par la suite, en effet, ce Juste ‘se trouve dans ce monde plus que de son vivant’, comme l’explique l’Admour Hazaken, au chapitre 27 d’Iguéret Ha Kodech ”.
(3) Le Rabbi note en bas de page : “ On notera que la répartition du calendrier était alors le même que celle de cette année. Il quitta ce monde ‘après qu’il ait dit la prière d’Arvit et la Havdala dans la bénédiction : ‘Il accorde le discernement’, avec un esprit clair et posé, de même qu’une immense ferveur, peu avant minuit, vers onze heures, à l’issue du saint Chabbat Parchat Chemot, le 24 Tévet 5573’, selon les termes de l’introduction du Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken ”.
(4) Voir, à ce propos, la lettre précédente.
(5) L’Admour Haémtsahi.
(6) Par la voix de l’âme, qui ne trouve pas d’écho physique, dans le corps, de sorte “ l’enfant ” n’a lui-même pas conscience du manque. Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir la séquence de discours ‘hassidiques de Roch Hachana 5695 ”.