Lettre n° 8565

Par la grâce de D.ieu,
‘Hanouka 5723,
Brooklyn, New York,

Au jeune homme, qui se consacre aux besoins communautaires,
monsieur Avraham(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai appris, avec plaisir, que vous avez rencontré l’organisation de la jeunesse travailleuse, non seulement ses moniteurs, mais aussi ses membres, garçons et filles. J’ai également eu connaissance de vos actions pour les rapprocher du Judaïsme traditionnel. Et, l’on sait la relation positive de notre sainte Torah, qui est appelée Torah de vie, car elle délivre un enseignement pour une vie quotidienne digne de ce nom, envers le travail, en général et le travailleur, en particulier. Nos Sages en ont souligné l’importance et ils le relatent à propos du premier Juif, duquel il est dit : “ Avraham était unique ”. Lorsque celui-ci se rendait dans différentes contrées et en voyait les habitants manger et boire, dans l’insouciance, il disait : “ D.ieu fasse que je n’ai pas de part en ce pays ”. Puis, il parvint en Erets Israël et il en vit les hommes occupés à sarcler, quand c’était le temps de le faire, à bêcher quand le moment en était venu. Il dit alors : “ Que ma part soit dans ce pays ! ” et le Saint béni soit-Il lui répondit : “ C’est à ta descendance que Je donnerai cette terre ”, comme le rapporte le Midrash Béréchit Rabba, chapitre 39, au paragraphe 8.

Combien plus en est-il ainsi pour Erets Israël, la Terre Sainte. Comme l’expliquent nos Sages, commentant le verset : “ Lorsque vous parviendrez dans le pays, vous planterez ”, il faut, tout d’abord, travailler et planter et, de la sorte, on s’identifie au Saint béni soit-Il, Qui fut le premier à planter. Au début de la création, en effet, D.ieu ne se consacra qu’à la plantation, ainsi qu’il est écrit : “ Et, l’Eternel D.ieu planta un jardin en Eden ” et : “ Vous-mêmes, lorsque vous pénètrerez dans le pays, vous ne vous consacrerez, dans un premier temps, qu’à la plantation ”, selon les termes du Midrash Vaykra Rabba, Parchat Kedochim, chapitre 25, au paragraphe 3. Tout cela est parfaitement précis, car une plantation a pour objet de produire des fruits. La valeur du travail réside précisément dans le fait de donner des fruits, des fruits portant des fruits.

Telle est, de façon générale, la signification du Précepte : “ En toutes tes voies, connais-Le ”(2). Un Juif doit sanctifier tout ce qui le concerne, y compris son travail et surtout en Terre Sainte. S’il en est ainsi pour chacun et chacune, combien plus ce devoir incombe-t-il à la jeunesse travailleuse, qui possède un enthousiasme accru et s’engage sur le chemin de la vie.

Puisse D.ieu faire que vous-même et vos amis agissiez, en la matière, conformément à l’enseignement des jours de ‘Hanouka(3), en avançant, en ajoutant et en éclairant. En saluant chaleureusement toutes ces personnes, je vous adresse ma bénédiction de réussite et pour me donner de bonnes nouvelles,

M. Schneerson,

Notes

(1) A. Tauber. Voir, à son sujet, la lettre n°8247.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “ En toutes tes voies, connais-Le ”.
(3) Dont les lumières sont allumées en ordre croissant, de jour en jour.