Lettre n° 867

Par la grâce de D.ieu,
17 Tévet 5711,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav Aharon Hacohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

Votre frère, notre ami, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu et s’acquitte fidèlement de sa tâche, le Rav Yaakov Hacohen(2), nous a adressé votre chèque, établi pour un montant de cent dollars, dont vous m’avez confié la répartition. Je l’ai donc divisé, en quatre, Maamad(3), action en Afrique du nord, action confidentielle et Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h. Les reçus sont joints à cette lettre.

Concernant le Maamad, le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h et les actions confidentielles, je ne m’étendrai pas, car vous savez sans doute de quoi il s’agit. Je développerai plutôt mon propos sur le domaine le plus récent de notre activité, celle qui se passe en Afrique du nord, dont vous prendrez sans doute connaissance avec plaisir.

Quelques mois avant son décès, mon beau-père, le Rabbi, évoquant l’œuvre du Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h par l’intermédiaire du bureau d’aide aux réfugiés, en Europe(4), m’a dit : "Il y a, D.ieu merci, en Afrique du nord, une importante communauté juive, avec de nombreux enfants. La pauvreté y atteint malheureusement des proportions alarmantes. Il en résulte qu’ils se trouvent, pour la plupart, dans l’impossibilité de recevoir une bonne éducation, bien que leur crainte de D.ieu soit irréprochable. On doit donc engager une action là-bas, d’autant que le coût de la vie y est relativement modique, qu’un léger investissement permet d’y réaliser de grandes choses. Or, celui qui sauve une âme juive est considéré comme s’il avait sauvé le monde entier".

Conformément aux instructions de mon beau-père, le Rabbi, nous avons immédiatement apprécié la situation en Afrique du nord. Nous avons délégué sur place, au début de l’été, l’un de nos représentants, qui a pu y établir cette évaluation.

Au milieu de l’été, notre délégué s’est installé là-bas et le travail a commencé, après la préparation nécessaire, pour que chaque pays puisse disposer des institutions éducatives qui lui conviennent. Il se trouve toujours sur place et dirige ces écoles.

Bien évidemment, les besoins financiers limitent considérablement les réalisations. Il est douloureux d’y penser. En effet, quelques dollars de plus nous auraient permis d’immenses réalisations. Ainsi, l’éducation d’un enfant, à la Yechiva, coûte entre huit et neuf dollars par mois et, au Talmud Torah, entre un dollar et un dollar et demie. Ceci inclut le salaire du professeur, les frais de logement et un ou deux repas quotidiens.

Malgré notre manque de moyen et dans l’esprit des instructions de mon beau-père, le Rabbi, nous avons contracté plusieurs prêts. Comme vous le savez, nous avons déjà, là bas, un séminaire de formation des enseignants, qui recrute parmi les Juifs locaux, afin que les enfants n’aient pas de problème de langue, une Yechiva supérieure, une Yechiva pour les plus jeunes, un Talmud Torah pour les petits garçons, un autre pour les petites filles, des cours du soir pour ceux qui ont une activité professionnelle ou une autre occupation, pendant la journée. Et nous menons actuellement des négociations pour constituer un réseau de Talmud Torah dans vingt ou trente villes.

Toutes les institutions que nous avons fondées et que nous fondrons encore, avec l’aide de D.ieu, portent le nom générique de Ohaleï Yossef Its’hak Loubavitch. A chaque pas, on peut, D.ieu merci, constater le succès de ces réalisations, la manière dont mon beau-père les dirige, encore à l’heure actuelle.

Nous partagerons tous le grand mérite de prendre part à cette œuvre et nous mènerons à bien la mission qui nous est confiée, avec l’aide de D.ieu.

J’espère que, chez vous, tout va bien. Vous voudrez bien saluer de ma part, monsieur Its’hak Shpalter. J’ai répondu à sa lettre, il y a quelques temps(5). Vous saluerez également votre boucher, monsieur Rivkin.

J’espère avoir de vos bonnes nouvelles,

Avec ma bénédiction,

Mena’hem Schneerson,

Je vous joins le fascicule du 9 Tévet, date de la fin des onze mois suivant le décès, qui est paru il y a peu de temps, de même qu’une lettre liée à ce fascicule.

Notes

(1) Le Rav A. Kats. Voir, à son propos, la lettre n°1102.
(2) Le Rav Y. Kats, de Chicago. Voir, à son propos, la lettre n°849.
(3) Voir, à ce propos, les lettres 692, 706, 727, 793, 794 et 831.
(4) Situé à Paris et dirigé par le Rav Binyamin Gorodetski.
(5) Voir la lettre n°835.