Lettre n° 8837

Par la grâce de D.ieu,
à l’issue du Chabbat Parchat
Beaalote’ha 5724,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre(1). Nous sommes à l’issue du Chabbat de la Parchat Beaalote’ha, “ lorsque tu feras monter les lumières ” et l’on peut trouver, dans cette Paracha, les enseignements suivants, qui y sont énoncés d’une manière allusive. L’Admour Hazaken explique(2) que ces lumières désignent les âmes de tous les enfants d’Israël, ainsi qu’il est dit : “ la bougie de D.ieu est l’âme de l’homme ” et “ vous êtes définis comme des hommes ”(3). Chacun réalise cet allumage à la façon qui décrite par cette Parchat Beaalote’ha, ce qui veut dire qu’au final, “ la flamme s’élève d’elle-même ”(4).

Une telle requête est formulée à chacun et il est donc certain que tous ont la force de la mettre en pratique, car “ le Saint béni soit-Il n’agit pas avec félonie envers Ses créatures ”(5). L’objectif à atteindre est, en l’occurrence, le suivant : “ face au Chandelier(6), éclaireront les sept lumières ”. En d’autres termes, chacun, quelle que soit sa situation de départ(7), pour ce qui concerne la pratique de la Torah et des Mitsvot, à l’un des stades où l’on recherche encore la satisfaction d’un intérêt, parviendra à agir d’une manière désintéressé(8).

Et, celui qui est qualifié de “ repoussé ” lui-même, lequel se trouve, bien évidemment, dans une situation beaucoup plus basse que celui qui est simplement “ éloigné ”(9), n’en reçoit pas moins l’assurance que : “ nul ne sera repoussé ”, comme le tranche l’enseignement profond de la Torah et comme l’établit clairement(10) sa partie révélée.

Puisse D.ieu faire que chacun adopte l’attitude qui vient d’être décrite en tout ce qui le concerne, qu’il éclaire “ face au chandelier ”. De la sorte, celui qui, pour l’heure, est encore défini comme “ repoussé ” parviendra lui-même à servir D.ieu par le désir de son cœur, adoptant ainsi ce qui fut le service d’Aharon(11), grâce au niveau d’Aharon qui se trouve en chacun. De fait, Aharon fut l’un des sept bergers d’Israël(12). De la sorte, on pourra constater que “ jusqu’à sa tige, jusqu’à ses fleurs, elle est d’une seule pièce ”(13).

La tige est la partie la plus inférieure du Chandelier, alors que sa fleur constitue sa pièce la plus haute. Mais, tout cela sera effectivement “ d’une seule pièce ”, en “ or pur ”. Avec ma bénédiction pour me donner de bonnes nouvelles,

M. Schneerson,

* * *

Je vous adresse ma bénédiction afin de me donner de bonnes nouvelles de l’Encyclopédie talmudique(14) et, également(15) pour ne pas lui accorder un rôle accessoire, ce qu’à D.ieu ne plaise, car elle est, bien au contraire(15), plus importante et plus grande. Vous m’excuserez de vous dire que tout cela est fait de la manière la plus pesante. Ceci permet de comprendre le sens du verset : “ Il est également(15) monté ” et, selon le commentaire(16) qui en est donné, le terme “ également ”(15) désigne ici l’exil de Babel. Il semble que l’Admour Hazaken ne soit pas de cette avis, dans le Torah Or, au début de la Parchat Chemot et vous verrez le commentaire de Rachi sur le traité Chabbat 89b. A l’opposé, le terme Et(15) désigne ce qui a toujours un rôle accessoire.

Notes

(1) Cette lettre fut adressée à plusieurs personnes. Voir le Likouteï Si’hot, tome 8, à la page 285.
(2) Le Rabbi note, en bas de page : “ Likouteï Torah, au début de la Parchat Beaalote’ha ”.
(3) Selon le traité Yebamot 61a.
(4) Le Rabbi note, en bas de page : “ Commentaire de Rachi, à cette référence. Voir aussi le traité Chabbat 21a ”.
(5) Selon le traité Avoda Zara 3a.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Ce qui est la dimension profonde et la volonté de toutes les âmes juives, qui sont comparées à un chandelier, selon l’image énoncée par le Likouteï Torah, à la même référence, chapitre 1 et fin du chapitre 6 ”.
(7) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir les lois de l’étude de la Torah, de l’Admour Hazaken, chapitre 4, au paragraphe 3 ”.
(8) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Tanya, à la fin du chapitre 41, qui constate que : ‘chaque Juif désire unifier son âme’ et, précise, encore avant cela : ‘on souhaite sincèrement en son cœur, au moins quelque peu, l’unification du Saint béni soit-Il et de Sa Présence’ ”. Le Rabbi souligne le mot : “ sincèrement ”.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : “ De fait, la Techouva a deux motivations, l’expiation des fautes que l’on a commises, d’une part, le retour de son âme vers sa source, après sa descente, d’autre part, comme l’explique, en particulier, le Likouteï Torah, Parchat Devarim, à la page 66c ”.
(10) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tanya, à la fin du chapitre 39. Lois de l’étude de la Torah, à la référence précédemment citée ”.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah, Parchat Vaét’hanan, à la page 8b et le Zohar, tome 3, à la page 39a ”.
(12) Le Rabbi note, en bas de page : “ Torah Or, à la page 32b. Voir le Zohar ‘Hadach, dans les Tikounim, à la page 104a ”.
(13) Le Rabbi note, en bas de page : “ Voir le Likouteï Torah, au début de la Parchat Beaalote’ha ”.
(14) Ce paragraphe a été ajouté à l’exemplaire de cette lettre adressée au Rav Chlomo Yossef Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°8731.
(15) Le Rabbi souligne les mots : “ également ”, “ bien au contraire ”, “ également ”, “ également ” et “ Et ”, terme hébraïque introduisant un complément d’objet direct.
(16) Voir le Torah Cheléma sur le verset Vaygach 46, 4, au paragraphe 34.