Lettre n° 8842
Par la grâce de D.ieu,
veille de Roch ‘Hodech Tamouz 5724,
Brooklyn, New York,
A monsieur Chalom Lewin(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 4 Sivan(2), qui, semble-t-il, a été retardée du fait de la grève. J’ai été peiné d’y constater que vous n’avez pas reçu la réponse que je vous avais adressée, il y a quelques mois déjà. Nous sommes à la veille du mois de la libération de mon beau-père, le Rabbi et je voudrais donc souligner ici un point qui est d’actualité, concernant son emprisonnement et sa libération. Je fais allusion à son activité dans le domaine de l’éducation, à laquelle il consacra cinquante cinq ans de sa vie(3). Il était, en effet, âgé de dix huit ans lorsque son père le nomma directeur exécutif de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch(4), mais, avant cela, il était d’ores et déjà actif, en la matière. Dans tous les pays où le conduisirent ses pérégrinations, dès son arrivée, il se consacra à l’éducation, avant toute autre préoccupation. Et, il en fut de même aux Etats-Unis. Ici, le début de son œuvre fut l’établissement d’un réseau d’institutions éducatives, depuis les activités pour les enfants qui ne connaissent même pas l’alphabet jusqu’à l’étude de la Torah permettant d’établir la Hala’ha dans toute sa profondeur, la partie révélée de la Torah et sa dimension ésotérique, la ‘Hassidout, enseignement profond de la Torah. Telle fut son action, tout au long de sa vie et c’est pour cela qu’il fit don de sa propre personne, à l’époque de la Yevsektsya(5). Le mérite de ces actions le protégea et c’est grâce à cela qu’il fut ensuite libéré, la main haute.
Bien entendu, je ne vous rapporte pas tout cela uniquement pour en détailler le récit. En fait, celui dont nous célébrons la joie commenta lui-même la portée de l’événement. Ce qui se passa à l’époque doit guider chacun d’entre nous, nous éclairer la voie afin que l’on se serve de toutes les opportunités, à tous les stades de l’éducation des fils et filles d’Israël, dans l’esprit de la Torah, de la Tradition, des valeurs immuables de notre peuple. Si certains éléments suscitent des barrières et des obstacles, il est indispensable de les surmonter, même s’il faut faire don de soi-même pour y parvenir, d’autant que, pour ce qui nous concerne, cela consiste uniquement à offrir sa volonté à D.ieu(6). Car, au final, c’est bien la vérité qui l’emportera.
Les enfants d’Israël sont réputés avoir la nuque roide et, à ce titre, je me permets de revenir sur un point dont nous nous sommes entretenus, lors de notre rencontre, que j’ai répété dans ma lettre et que j’aborde encore une fois maintenant. Vous m’excuserez de devoir exprimer mes réserves sur votre position, consistant à dire que la formulation du protocole limite le cadre de votre activité et que tout le reste vous échappe. Ce n’est pas ce que nous avons reçu de la maison de notre maître, comme je le disais ci-dessus, à propos de l’enseignement qui est délivré par l’épisode de la délivrance des 12 et 13 Tamouz. Peut-être même est-il possible de dire que votre position n’est pas conforme à la notion, de portée générale, qui est introduite par nos Sages, d’une manière concise(7), conformément à leur habitude : “ Un homme est tenu de dire : le monde a été créé pour moi ”. L’origine de cette obligation est la mission, qui incombe à chacun, de mettre en évidence l’unité dans le monde, les points communs qui relient les domaines les plus divers. Cela veut bien dire que tout ce qui existe dans le monde concerne chaque Juif, que ce dernier peut le diriger comme s’il lui appartenait.
S’il en est ainsi dans tous les domaines, combien plus est-ce le cas pour celui de l’éducation, en particulier à notre époque. Même s’il y a un doute, le doute d’un doute, de nombreux doutes, un Juif doit faire tout ce qu’il peut, en tout endroit où s’exerce son influence et D.ieu lui accordera la réussite. J’espère que vous commémorerez les jours de la libération, les 12 et 13 Tamouz, de la manière qui convient. Avec ma bénédiction pour un bon mois et afin de me donner de bonnes nouvelles,
Il est sûrement inutile de vous répéter que je serais satisfait d’avoir connaissance de votre réaction à tout ce qui vient d’être dit, à condition qu’elle soit franche.
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8681.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 13, à la page 239.
(3) Voir le Séfer Ha Si’hot 5705, à la page 78 et le Torat Mena’hem Itvaadouyot 5711, tome 1, à la page 211.
(4) Voir sa biographie au début du Hayom Yom et le Kérem ‘Habad, tome 3, à la page 14.
(5) La section juive du parti communiste en Union soviétique.
(6) Voir le Torah Or, Parchat Mikets, à la page 36b.
(7) Dans le traité Sanhédrin 37a.
veille de Roch ‘Hodech Tamouz 5724,
Brooklyn, New York,
A monsieur Chalom Lewin(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je viens de recevoir votre lettre du 4 Sivan(2), qui, semble-t-il, a été retardée du fait de la grève. J’ai été peiné d’y constater que vous n’avez pas reçu la réponse que je vous avais adressée, il y a quelques mois déjà. Nous sommes à la veille du mois de la libération de mon beau-père, le Rabbi et je voudrais donc souligner ici un point qui est d’actualité, concernant son emprisonnement et sa libération. Je fais allusion à son activité dans le domaine de l’éducation, à laquelle il consacra cinquante cinq ans de sa vie(3). Il était, en effet, âgé de dix huit ans lorsque son père le nomma directeur exécutif de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch(4), mais, avant cela, il était d’ores et déjà actif, en la matière. Dans tous les pays où le conduisirent ses pérégrinations, dès son arrivée, il se consacra à l’éducation, avant toute autre préoccupation. Et, il en fut de même aux Etats-Unis. Ici, le début de son œuvre fut l’établissement d’un réseau d’institutions éducatives, depuis les activités pour les enfants qui ne connaissent même pas l’alphabet jusqu’à l’étude de la Torah permettant d’établir la Hala’ha dans toute sa profondeur, la partie révélée de la Torah et sa dimension ésotérique, la ‘Hassidout, enseignement profond de la Torah. Telle fut son action, tout au long de sa vie et c’est pour cela qu’il fit don de sa propre personne, à l’époque de la Yevsektsya(5). Le mérite de ces actions le protégea et c’est grâce à cela qu’il fut ensuite libéré, la main haute.
Bien entendu, je ne vous rapporte pas tout cela uniquement pour en détailler le récit. En fait, celui dont nous célébrons la joie commenta lui-même la portée de l’événement. Ce qui se passa à l’époque doit guider chacun d’entre nous, nous éclairer la voie afin que l’on se serve de toutes les opportunités, à tous les stades de l’éducation des fils et filles d’Israël, dans l’esprit de la Torah, de la Tradition, des valeurs immuables de notre peuple. Si certains éléments suscitent des barrières et des obstacles, il est indispensable de les surmonter, même s’il faut faire don de soi-même pour y parvenir, d’autant que, pour ce qui nous concerne, cela consiste uniquement à offrir sa volonté à D.ieu(6). Car, au final, c’est bien la vérité qui l’emportera.
Les enfants d’Israël sont réputés avoir la nuque roide et, à ce titre, je me permets de revenir sur un point dont nous nous sommes entretenus, lors de notre rencontre, que j’ai répété dans ma lettre et que j’aborde encore une fois maintenant. Vous m’excuserez de devoir exprimer mes réserves sur votre position, consistant à dire que la formulation du protocole limite le cadre de votre activité et que tout le reste vous échappe. Ce n’est pas ce que nous avons reçu de la maison de notre maître, comme je le disais ci-dessus, à propos de l’enseignement qui est délivré par l’épisode de la délivrance des 12 et 13 Tamouz. Peut-être même est-il possible de dire que votre position n’est pas conforme à la notion, de portée générale, qui est introduite par nos Sages, d’une manière concise(7), conformément à leur habitude : “ Un homme est tenu de dire : le monde a été créé pour moi ”. L’origine de cette obligation est la mission, qui incombe à chacun, de mettre en évidence l’unité dans le monde, les points communs qui relient les domaines les plus divers. Cela veut bien dire que tout ce qui existe dans le monde concerne chaque Juif, que ce dernier peut le diriger comme s’il lui appartenait.
S’il en est ainsi dans tous les domaines, combien plus est-ce le cas pour celui de l’éducation, en particulier à notre époque. Même s’il y a un doute, le doute d’un doute, de nombreux doutes, un Juif doit faire tout ce qu’il peut, en tout endroit où s’exerce son influence et D.ieu lui accordera la réussite. J’espère que vous commémorerez les jours de la libération, les 12 et 13 Tamouz, de la manière qui convient. Avec ma bénédiction pour un bon mois et afin de me donner de bonnes nouvelles,
Il est sûrement inutile de vous répéter que je serais satisfait d’avoir connaissance de votre réaction à tout ce qui vient d’être dit, à condition qu’elle soit franche.
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°8681.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 13, à la page 239.
(3) Voir le Séfer Ha Si’hot 5705, à la page 78 et le Torat Mena’hem Itvaadouyot 5711, tome 1, à la page 211.
(4) Voir sa biographie au début du Hayom Yom et le Kérem ‘Habad, tome 3, à la page 14.
(5) La section juive du parti communiste en Union soviétique.
(6) Voir le Torah Or, Parchat Mikets, à la page 36b.
(7) Dans le traité Sanhédrin 37a.