Lettre n° 8847
Par la grâce de D.ieu,
veille du saint Chabbat 3 Tamouz 5724,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu se consacre
aux besoins communautaires, aux multiples connaissances,
le Rav Chlomo Yossef(1),
Je vous salue et vous bénis,
Pour une certaine raison, l’envoi de la présente est retardé et, entre-temps, j’ai eu la visite du grand Rav I. Y(2). Nous nous sommes longuement entretenus de différents sujets, dont je reproduirai ici quelques points. En effet, j’ai bon espoir que vous puissiez, le moment venu, agir, dans ce domaine et faire en sorte que l’on en obtienne un résultat concret :
A) S’agissant des bateaux(3), il m’a affirmé clairement(4) que ni lui ni le grand rabbinat n’ont donné leur autorisation pour ce qui est actuellement pratiqué. Toutefois, selon lui, les voyageurs ne transgressent qu’un interdiction des Sages, ce qui n’est pas le cas, en revanche, pour l’équipage. Je n’ai pas voulu m’appesantir sur ce point car une interdiction des Sages commise pendant les vingt quatre heures de la journée et en public doit également être “ prise en compte ”. Je lui ai simplement indiqué, en allusion, que, selon de nombreux Décisionnaires, notamment le Ramban et les responsa bien connues du ‘Hatam Sofer, l’interdiction émanait bien de la Torah. Je ne développerai pas cet aspect ici, mais j’ai abordé encore une fois la possibilité d’immobiliser le bateau pendant la durée du Chabbat. Selon les traits de son visage, on peut penser qu’il continuera à s’intéresser à cette hypothèse, bien que sa réponse ait été que, selon lui, il n’y avait aucune chance d’obtenir un accord pour cela. Là encore, je lui ai répondu que, pour différentes raisons techniques, il était, en tout état de cause, nécessaire d’immobiliser le bateau tous les quelques jours. Il suffit donc d’avoir de la bonne volonté pour faire en sorte que cela se fasse pendant le saint Chabbat.
B) J’ai souligné, à maintes reprises(5), qu’il était indispensable(6) de faire quelque chose pour donner la possibilité à nos frères séfarades de se marier avant l’âge minimal prescrit par la loi de la Knesset, pour différentes raisons. Tout d’abord, il existe encore de nombreux(6) cas dans lesquels les mariages, du fait de cette loi, sont célébrés dans l’intimité et l’on comprend le tort qui peut en découler. En outre, et ceci est essentiel également, à notre époque, il serait bon que les Ashkénazim marient également leurs enfants à cet âge, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. A fortiori les Sefardim doivent-ils le faire puisqu’ils en ont toujours eu l’habitude. Il n’y a pas de mots pour dire à quel point cela est important. Il m’a promis de s’intéresser, à l’occasion, aux possibilités de réduire l’âge minimal du mariage d’au moins un an.
C) Sur la question de la compagnie Marbek, qui fait actuellement la une des journaux, il serait, à mon sens, très dommageable que la Che’hita soit confiée à une seule grande organisation. De manière naturelle, celle-ci n’aura, à terme, qu’un seul dirigeant ou, tout au moins, quelqu’un qui aura une voix prépondérante. Or, au sein de toutes les organisations, à l’heure actuelle, cette voix prépondérante est systématiquement accordée à ceux qui ne sont pas pratiquants. On comprend le tort qui peut en résulter et se développer, ce qu’à D.ieu ne plaise. Certes, on peut se demander si cette explication et ce risque sauront convaincre l’opinion publique. Il faut donc se servir, en la matière, de l’opposition des négociants de viande cachère, qui craignent de perdre les moyens de leur subsistance. De même, certaines villes, notamment, manifesteront sûrement leur opposition parce que la viande cachère est l’une de leurs ressources. A mon avis, le seul moyen d’annuler ce projet est de faire exercer des pressions, par le parti, sur les kibboutzim religieux qui y participent, afin d’obtenir qu’ils se retirent. De la sorte, même si les autres partenaires se maintiennent, ils ne seront pas l’autorité unique, c’est bien évident.
Je vous joins une copie du télégramme adressé à l’occasion de son départ des Etats-Unis(7). J’ajoute, sur ce qui vient d’être dit que lui-même tient largement(6) compte de vos propos et de votre avis, d’après ce qu’il dit. Le Rav S. Elberg(8) se rend actuellement en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Je réitère donc ce que je vous ai déjà écrit(9), concernant sa réponse quand je lui ai demandé qu’un numéro du Pardès soit consacré à l’Admour Hazaken. Il attend, de votre part, un article conséquent sur l’Admour Hazaken, ses livres, ses conceptions ou bien sur l’un de ces trois points.
Notes
(1) Le Rav C. Y. Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°8731.
(2) Le Rav Issar Yehouda Unterman, grand rabbin ashkénaze d’Erets Israël.
(3) Israéliens qui voyagent pendant le Chabbat. Voir, à ce sujet, la lettre n°8731.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°8867.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°7597.
(6) Le Rabbi souligne les mots : “ indispensable ”, “ nombreux ” et “ largement ”.
(7) Celui du Rav Unterman. Voir la lettre n°8865.
(8) Le Rav Sim’ha Elberg, rédacteur en chef de la revue rabbinique Pardès.
(9) Voir la lettre n°8819.
veille du saint Chabbat 3 Tamouz 5724,
Brooklyn, New York,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu se consacre
aux besoins communautaires, aux multiples connaissances,
le Rav Chlomo Yossef(1),
Je vous salue et vous bénis,
Pour une certaine raison, l’envoi de la présente est retardé et, entre-temps, j’ai eu la visite du grand Rav I. Y(2). Nous nous sommes longuement entretenus de différents sujets, dont je reproduirai ici quelques points. En effet, j’ai bon espoir que vous puissiez, le moment venu, agir, dans ce domaine et faire en sorte que l’on en obtienne un résultat concret :
A) S’agissant des bateaux(3), il m’a affirmé clairement(4) que ni lui ni le grand rabbinat n’ont donné leur autorisation pour ce qui est actuellement pratiqué. Toutefois, selon lui, les voyageurs ne transgressent qu’un interdiction des Sages, ce qui n’est pas le cas, en revanche, pour l’équipage. Je n’ai pas voulu m’appesantir sur ce point car une interdiction des Sages commise pendant les vingt quatre heures de la journée et en public doit également être “ prise en compte ”. Je lui ai simplement indiqué, en allusion, que, selon de nombreux Décisionnaires, notamment le Ramban et les responsa bien connues du ‘Hatam Sofer, l’interdiction émanait bien de la Torah. Je ne développerai pas cet aspect ici, mais j’ai abordé encore une fois la possibilité d’immobiliser le bateau pendant la durée du Chabbat. Selon les traits de son visage, on peut penser qu’il continuera à s’intéresser à cette hypothèse, bien que sa réponse ait été que, selon lui, il n’y avait aucune chance d’obtenir un accord pour cela. Là encore, je lui ai répondu que, pour différentes raisons techniques, il était, en tout état de cause, nécessaire d’immobiliser le bateau tous les quelques jours. Il suffit donc d’avoir de la bonne volonté pour faire en sorte que cela se fasse pendant le saint Chabbat.
B) J’ai souligné, à maintes reprises(5), qu’il était indispensable(6) de faire quelque chose pour donner la possibilité à nos frères séfarades de se marier avant l’âge minimal prescrit par la loi de la Knesset, pour différentes raisons. Tout d’abord, il existe encore de nombreux(6) cas dans lesquels les mariages, du fait de cette loi, sont célébrés dans l’intimité et l’on comprend le tort qui peut en découler. En outre, et ceci est essentiel également, à notre époque, il serait bon que les Ashkénazim marient également leurs enfants à cet âge, ce qui n’est pas le cas à l’heure actuelle. A fortiori les Sefardim doivent-ils le faire puisqu’ils en ont toujours eu l’habitude. Il n’y a pas de mots pour dire à quel point cela est important. Il m’a promis de s’intéresser, à l’occasion, aux possibilités de réduire l’âge minimal du mariage d’au moins un an.
C) Sur la question de la compagnie Marbek, qui fait actuellement la une des journaux, il serait, à mon sens, très dommageable que la Che’hita soit confiée à une seule grande organisation. De manière naturelle, celle-ci n’aura, à terme, qu’un seul dirigeant ou, tout au moins, quelqu’un qui aura une voix prépondérante. Or, au sein de toutes les organisations, à l’heure actuelle, cette voix prépondérante est systématiquement accordée à ceux qui ne sont pas pratiquants. On comprend le tort qui peut en résulter et se développer, ce qu’à D.ieu ne plaise. Certes, on peut se demander si cette explication et ce risque sauront convaincre l’opinion publique. Il faut donc se servir, en la matière, de l’opposition des négociants de viande cachère, qui craignent de perdre les moyens de leur subsistance. De même, certaines villes, notamment, manifesteront sûrement leur opposition parce que la viande cachère est l’une de leurs ressources. A mon avis, le seul moyen d’annuler ce projet est de faire exercer des pressions, par le parti, sur les kibboutzim religieux qui y participent, afin d’obtenir qu’ils se retirent. De la sorte, même si les autres partenaires se maintiennent, ils ne seront pas l’autorité unique, c’est bien évident.
Je vous joins une copie du télégramme adressé à l’occasion de son départ des Etats-Unis(7). J’ajoute, sur ce qui vient d’être dit que lui-même tient largement(6) compte de vos propos et de votre avis, d’après ce qu’il dit. Le Rav S. Elberg(8) se rend actuellement en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Je réitère donc ce que je vous ai déjà écrit(9), concernant sa réponse quand je lui ai demandé qu’un numéro du Pardès soit consacré à l’Admour Hazaken. Il attend, de votre part, un article conséquent sur l’Admour Hazaken, ses livres, ses conceptions ou bien sur l’un de ces trois points.
Notes
(1) Le Rav C. Y. Zevin. Voir, à son sujet, la lettre n°8731.
(2) Le Rav Issar Yehouda Unterman, grand rabbin ashkénaze d’Erets Israël.
(3) Israéliens qui voyagent pendant le Chabbat. Voir, à ce sujet, la lettre n°8731.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°8867.
(5) Voir, à ce sujet, la lettre n°7597.
(6) Le Rabbi souligne les mots : “ indispensable ”, “ nombreux ” et “ largement ”.
(7) Celui du Rav Unterman. Voir la lettre n°8865.
(8) Le Rav Sim’ha Elberg, rédacteur en chef de la revue rabbinique Pardès.
(9) Voir la lettre n°8819.