Lettre n° 8889
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Pour ce qui est(1) des notes sur le Sifri, au début de la Parchat Bera’ha : Répondant aux fils d’Esav qui Lui demandaient ce qui figure dans la Torah(2), le Saint béni soit-Il dit : “ Tu ne tueras pas ”. De même, Il dit aux fils d’Amon et Moav : “ Tu ne commettras pas d’adultère ”, aux fils d’Ichmaël : “ Tu ne voleras pas ”. Pour autant, ce n’est pas là le fait nouveau qui fut introduit par le don de la Torah, car ces Préceptes appartiennent également aux sept Mitsvot des descendants de Noa’h. Et, l’on consultera, à ce sujet, le traité Yebamot 47b, qui dit : “ Il nous a interdit l’idolâtrie ”. On verra aussi ce que disent les commentateurs, à cette référence.
Toutefois, on peut expliquer qu’il était nécessaire de leur présenter ces Mitsvot, précisément, car il les considéraient comme les plus sévères, dès lors qu’elles allaient à l’encontre de leur personnalité profonde. C’est, du reste, pour cela que chacun de ces peuples répondit : “ Nous ne sommes là que pour cela ”(3). Par la suite, cela leur fut interdit à travers les sept Mitsvot des descendants de Noa’h, mais la distinction qu’il convient de faire, en la matière, est bien claire. Lors du don de la Torah, le Saint béni soit-Il leur demandait de l’accepter de leur plein gré(4) et c’est à ce propos qu’ils répondirent : “ Nous ne sommes là que pour cela ”, justifiant, de cette façon, qu’ils ne pouvaient la recevoir.
Ce qui vient d’être dit permet de comprendre simplement le commentaire du Me’hilta sur le verset Yethro 20, 2, qui reprend l’explication du Sifri et conclut : “ Rabbi Chimeon Ben Eléazar enseigne : Les descendants de Noa’h ne parviennent pas à respecter leurs sept Mitsvot, bien qu’ils s’y soient engagés. A fortiori est-ce le cas pour les Mitsvot de la Torah ! ”. Et, le Sifri adopte la même position, qui dit : “ On pourrait penser qu’ils ont eu connaissance de la Torah et qu’ils l’ont acceptée. C’est à ce propos qu’il est dit : ‘Il ne les feront pas’. En fait, les descendants de Noa’h ne sont même pas parvenus à mettre en pratique leurs propres Mitsvot, comme ils en ont pris l’engagement. Par la suite, ils sont revenus sur cet engagement et ils l’ont transmis aux enfants d’Israël ”. C’est bien évident.
Le Sifri explique que le verset : “ Tu ne tueras pas ” est un ajout, concernant les enfants d’Israël, apporté à l’interdiction qui avait été faite aux descendants de Noa’h de verser le sang, mais cela est quelque peu difficile à admettre. Si c’était le cas, l’essentiel de l’explication manquerait du livre. On peut, toutefois, étayer cette affirmation par la réponse faite aux descendants d’Amon et de Moav, qui écartent l’adultère, ainsi qu’il est dit : “ Les filles de Loth conçurent de leur père ”. Lors du don de la Torah, s’ajouta à cela l’interdiction des relations interdites. De même, la réponse faite aux fils d’Esav peut être rapprochée du verset : “ Tu vivras au fil de ton épée ”. Il est bien clair que la bénédiction d’Its’hak n’avait pas pour objet de le conduire à transgresser les Commandements des descendants de Noa’h.
Quant à l’affirmation du Midrash Chemot Rabba, chapitre 30, au paragraphe 9, selon laquelle les non Juifs reçurent les esquisses des Mitsvot, on consultera le commentaire du Ramban sur le verset Vaychla’h 34, 13, qui dit : “ A mon sens, les jugements qui ont été énumérés… ”. Vous verrez aussi le traité ‘Houlin 92a, qui précise : “ Les Mitsvot auxquelles les enfants d’Israël sont astreintes ”.
Notes
(1) Cette lettre est adressée au Rav Israël Its’hak Piekarzki, recteur de la Yechiva centrale Tom’heï Temimim Loubavitch, à New York. Voir, à son sujet, les lettres n°7242 et 7572.
(2) Lorsque D.ieu la proposa à toutes les nations avant de la donner aux enfants d’Israël.
(3) Pour faire ce que D.ieu voulait leur interdire.
(4) Le Rabbi souligne l’expression : “ de leur plein gré ”.
Pour ce qui est(1) des notes sur le Sifri, au début de la Parchat Bera’ha : Répondant aux fils d’Esav qui Lui demandaient ce qui figure dans la Torah(2), le Saint béni soit-Il dit : “ Tu ne tueras pas ”. De même, Il dit aux fils d’Amon et Moav : “ Tu ne commettras pas d’adultère ”, aux fils d’Ichmaël : “ Tu ne voleras pas ”. Pour autant, ce n’est pas là le fait nouveau qui fut introduit par le don de la Torah, car ces Préceptes appartiennent également aux sept Mitsvot des descendants de Noa’h. Et, l’on consultera, à ce sujet, le traité Yebamot 47b, qui dit : “ Il nous a interdit l’idolâtrie ”. On verra aussi ce que disent les commentateurs, à cette référence.
Toutefois, on peut expliquer qu’il était nécessaire de leur présenter ces Mitsvot, précisément, car il les considéraient comme les plus sévères, dès lors qu’elles allaient à l’encontre de leur personnalité profonde. C’est, du reste, pour cela que chacun de ces peuples répondit : “ Nous ne sommes là que pour cela ”(3). Par la suite, cela leur fut interdit à travers les sept Mitsvot des descendants de Noa’h, mais la distinction qu’il convient de faire, en la matière, est bien claire. Lors du don de la Torah, le Saint béni soit-Il leur demandait de l’accepter de leur plein gré(4) et c’est à ce propos qu’ils répondirent : “ Nous ne sommes là que pour cela ”, justifiant, de cette façon, qu’ils ne pouvaient la recevoir.
Ce qui vient d’être dit permet de comprendre simplement le commentaire du Me’hilta sur le verset Yethro 20, 2, qui reprend l’explication du Sifri et conclut : “ Rabbi Chimeon Ben Eléazar enseigne : Les descendants de Noa’h ne parviennent pas à respecter leurs sept Mitsvot, bien qu’ils s’y soient engagés. A fortiori est-ce le cas pour les Mitsvot de la Torah ! ”. Et, le Sifri adopte la même position, qui dit : “ On pourrait penser qu’ils ont eu connaissance de la Torah et qu’ils l’ont acceptée. C’est à ce propos qu’il est dit : ‘Il ne les feront pas’. En fait, les descendants de Noa’h ne sont même pas parvenus à mettre en pratique leurs propres Mitsvot, comme ils en ont pris l’engagement. Par la suite, ils sont revenus sur cet engagement et ils l’ont transmis aux enfants d’Israël ”. C’est bien évident.
Le Sifri explique que le verset : “ Tu ne tueras pas ” est un ajout, concernant les enfants d’Israël, apporté à l’interdiction qui avait été faite aux descendants de Noa’h de verser le sang, mais cela est quelque peu difficile à admettre. Si c’était le cas, l’essentiel de l’explication manquerait du livre. On peut, toutefois, étayer cette affirmation par la réponse faite aux descendants d’Amon et de Moav, qui écartent l’adultère, ainsi qu’il est dit : “ Les filles de Loth conçurent de leur père ”. Lors du don de la Torah, s’ajouta à cela l’interdiction des relations interdites. De même, la réponse faite aux fils d’Esav peut être rapprochée du verset : “ Tu vivras au fil de ton épée ”. Il est bien clair que la bénédiction d’Its’hak n’avait pas pour objet de le conduire à transgresser les Commandements des descendants de Noa’h.
Quant à l’affirmation du Midrash Chemot Rabba, chapitre 30, au paragraphe 9, selon laquelle les non Juifs reçurent les esquisses des Mitsvot, on consultera le commentaire du Ramban sur le verset Vaychla’h 34, 13, qui dit : “ A mon sens, les jugements qui ont été énumérés… ”. Vous verrez aussi le traité ‘Houlin 92a, qui précise : “ Les Mitsvot auxquelles les enfants d’Israël sont astreintes ”.
Notes
(1) Cette lettre est adressée au Rav Israël Its’hak Piekarzki, recteur de la Yechiva centrale Tom’heï Temimim Loubavitch, à New York. Voir, à son sujet, les lettres n°7242 et 7572.
(2) Lorsque D.ieu la proposa à toutes les nations avant de la donner aux enfants d’Israël.
(3) Pour faire ce que D.ieu voulait leur interdire.
(4) Le Rabbi souligne l’expression : “ de leur plein gré ”.