Lettre n° 8909

[Fin de Mar’hechvan 5725]

Je(1) fais réponse(2) aux questions(3) que vous m’aviez posées au préalable. La circoncision présente trois aspects, il y a, tout d’abord l’acte de la circoncision, puis le fait d’être circoncis et, enfin, le fait de ne pas être incirconcis. Cela n’en fait pas pour autant trois(4) Mitsvot et l’existence d’un temps précis ou non dépend de la Mitsva(4) elle-même, qui est unique, non de ses aspects spécifiques. A partir du huitième jour, il n’est pas un seul instant en lequel ne s’applique pas cette Mitsva.

Le libre-arbitre(5) ne peut être accordé qu’à celui qui est doué de discernement. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait, de sa part, qu’une réaction naturelle, ou bien il ne ferait rien. En revanche, on ne pourrait pas dire, en l’occurrence, que l’on voit(4) deux possibilités identiques(4) et que l’on fait le choix(4) de l’une d’elles. De même, on ne peut dire qu’un aveugle choisisse(4) une couleur parmi les autres. Néanmoins, celui qui est doué de discernement se trouve dans une situation en laquelle son intellect ne lui impose(4) pas une couleur ou une idée comme une évidence. En fait, son intellect ne fait que lui montrer les couleurs ou les idées.

Notes

(1) Cette lettre est adressée au Rav Its’hak Zalman Posner et rédigée à même son courrier, qui est daté du 22 Mar’hechvan 5725. Voir, à son sujet, la lettre n°6079.
(2) Voir le Likouteï Si’hot, tome 32, à la page 231.
(3) Le Rav Posner interrogeait le Rabbi sur son affirmation, dans le Likouteï Si’hot, tome 3, à la page 760, basée sur le Tsafnat Paanéa’h, selon laquelle la circoncision est une situation qui se prolonge dans le temps. Ceci permet de comprendre l’avis des Tossafot, dans le traité Kiddouchin 29a, affirmant que la circoncision n’est pas une Injonction ayant un temps précis. Or, celle-ci n’est-elle pas pratiquée le huitième jour ?
(4) Le Rabbi souligne les mots : “ trois ”, “ Mitsva ”, “ voit ”, “ identiques ”, “ choisit ”, “ choisit ” et “ impose ”.
(5) Le Rav Posner interrogeait le Rabbi sur son affirmation, dans le Likouteï Si’hot, tome 4, à la page 1309, selon laquelle le libre-arbitre est véritable quand il n’y a pas de raison, pas du justification logique du choix. En effet, si une telle raison existe, il s’agit d’une évidence et non plus d’un choix. Or, le Séfer Ha Maamarim 5660 explique, à partir de la page 10, que le libre-arbitre ne peut être accordé qu’à celui qui est doué de discernement.