Lettre n° 8920

[fin de Kislev 5725]

J’ai lu dans les journaux, qu’un acte de divorce a été établi(1) à partir d’une conversation téléphonique avec le mari, lequel se trouvait à Vienne et a déclaré : “ Ecrivez cet acte et transmettez-le lui ”.

J’aimerais savoir si la rumeur qui m’est parvenue et les explications qui m’ont été données, à ce propos, sont exactes. En effet, tout cela est très surprenant, car le son téléphonique n’est nullement(2) la voix du mari. C’est, en fait, sa voix qui provoque un courant électrique qu’à ce jour nul n’est, du reste, capable de définir(2) précisément, puisque l’on connaît seulement son fonctionnement. Mais, en tout état de cause, on sait qu’il ne s’agit pas d’ondes aériennes ou de gestes qui pourraient être comparés, par exemple, à ceux de l’écriture. Les modulations vocales, en l’occurrence, actionnent, par la suite(2) une fine membrane qui a été conçue(2) par un spécialiste et placée, à cet effet, d’une certaine manière.

Bien entendu, ceci n’a rien à voir avec la question de la validité d’une photographie, pour permettre le remariage d’une femme Agouna, dont le mari a disparu, par exemple. Car, en ce cas, le tribunal rabbinique a seulement besoin d’un indice, d’une information. Il n’en est pas de même, en revanche, pour un acte de divorce. En pareil cas, est nécessaire une parole du mari.

De la même façon, on ne peut pas s’acquitter de la Mitsva d’écouter la lecture de la Meguila(3), lorsque celle-ci est faite par téléphone ou bien à la radio. Dans ces situations, ce que l’on entend n’est nullement une voix humaine(2). Et, ceci ne peut même pas être comparé au cas de l’homme sonnant du Chofar dans une grotte qui en déforme le son. Bien évidemment, il serait une idée nouvelle et même surprenante d’admettre que l’effet de la voix d’un homme ayant, par ce parcours, subi une transformation fondamentale(2), pourrait remplacer sa parole.

De fait, certains, parmi les derniers Sages, des Décisionnaires et des Grands d’Israël, autorisent une telle pratique, mais la lecture de leurs responsa permet d’établir que ceux qui leur ont expliqué le fonctionnement du téléphone ont commis des erreurs grossières. En tout état de cause, ce point ne sera pas développé ici.

Notes

(1) Voir le Likouteï Si’hot, tome 9, à la page 336.
(2) Le Rabbi souligne les mots : “ nullement ”, “ par la suite ”, “ définir ”, “ conçu ”, “ vois humaine ” et “ fondamentale ”.
(3) Voir, à ce sujet, le Likouteï Si’hot, tome 21, à la page 496.