Lettre n° 8922

Par la grâce de D.ieu,
Zot ‘Hanoukka(1) 5725,
Brooklyn, New York,

Aux membres de la rédaction de “ Di Yiddishe Heim(2) ”,
que D.ieu vous accorde longue vie,

Je vous bénis et vous salue,

A l’occasion du cinquième anniversaire de “ Di Yiddishe Heim ”, j’adresse mes salutations et ma bénédiction aux estimés collaborateurs de la rédaction, de même qu’aux estimés lecteurs de cet important périodique. En ces quelques années de parution, “ Di Yiddishe Heim ”, par son contenu comme par ses autres aspects, a justifié le nom qu’il porte, celui d’une publication profondément fidèle à la Torah destinée au foyer juif, une publication qui se veut dans l’esprit de ce foyer juif, de ce qu’il doit être, bien plus qui renforce et qui enrichit cet esprit, un esprit de pureté et de sainteté, illuminant le foyer juif par “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”.

On ne doit pas se convaincre qu’il est ardu de conduire un foyer juif de la manière qui convient. Bien au contraire, pour un Juif, de par sa nature profonde, c’est le fait d’avoir un autre comportement qui serait difficile, car tout ce qui est étranger, opposé à l’esprit de la Torah et des Mitsvot, va à l’encontre de sa nature véritable et de son être intérieur. Selon l’expression de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h(3), “ un Juif ne peut pas et ne veut pas se séparer de D.ieu ”. Cette conception fondamentale est, en outre, exprimée de la manière la plus claire par le Rambam, dans le livre Nachim, seconde partie(4), à la fin du deuxième chapitre, quand il affirme que, si l’on contraint un Juif à mettre en pratique une Mitsva, celui-ci ne l’accomplit pas moins de son plein gré(5). Une telle affirmation semble contradictoire. Cependant, le Rambam explique que chaque(5) Juif souhaite assumer pleinement son Judaïsme, mettre en pratique toutes les Mitsvot, s’écarter de toutes les transgressions. Il s’abuse donc lui-même en pensant que ses désirs sont autres. Et, il lui suffit de faire disparaître de ses idées erronées pour libérer sa volonté véritable, celle de mettre pleinement en pratique les Mitsvot.

L’objectif de “ Di Yiddishe Heim ” est de venir en aide à ses lecteurs afin qu’ils comprennent plus profondément et mieux ce que doit être un véritable foyer juif, méritant et justifiant ce nom de la manière la plus large, étant la résidence de la Présence divine. D.ieu dit, en effet : “ Je résiderai parmi eux ”(5), c’est-à-dire auprès de chaque Juif et dans chaque maison juive(6). Or, là où réside la Présence divine, se trouvent également la bénédiction et la réussite, à la fois matérielle et spirituelle.

Conformément à l’enseignement de nos Sages, énoncé dans la Michna du traité Avot, à la fin du cinquième chapitre, cinq années sont une période permettant d’observer le fruit de la réussite, dans l’influence exercée et en ce qui a été publié. D.ieu fasse donc que le succès de “ Di Yiddishe Heim ”, pendant ses cinq premières années, soit le signe d’une bénédiction et d’une réussite à venir, dans une proportion accrue, comme cela est tout particulièrement souligné, en ces jours, par la Mitsva des lumières de ‘Hanoukka. En effet, chaque soir de la fête, on ajoute une bougie supplémentaire. Ceci nous rappelle que l’on doit systématiquement diffuser “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, dans des proportions sans cesse plus larges. Comme le dit mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera(7) : “ Il faut être attentif au récit de ces bougies ”. Avec ma bénédiction de réussite, en avançant, en ajoutant et en éclairant,

M. Schneerson,

Notes

(1) Le dernier jour de la fête.
(2) Le foyer juif.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°7660.
(4) Les lois du divorce.
(5) Le Rabbi souligne les mots : “ plein gré ”, “ chaque ” et “ Je résiderai parmi eux ”.
(6) Voir, notamment, le Chneï Lou’hot Ha Berit, à la Parchat Terouma.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°4939.